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Par solidarité avec les victimes des tueries du 19 et 20 septembre 2016 : La VSV suspend sa participation au dialogue

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Par solidarité avec les victimes des tueries du 19 et 20 septembre 2016 : La VSV suspend sa participation au dialogue

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Le facilitateur Edem Kodjo qui compte relancer le dialogue ce vendredi 23 septembre 2016 après une suspension de 48 heures pour rendre hommage aux victimes de la répression sanglante du 19 et 20 septembre 2016, va le faire sans l’Eglise Catholique et plusieurs délégués de la société civile dont l’ONGDH La Vois des Sans Voix (VSV).

Dans une note, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) vient en effet d’annoncer la suspension de sa participation au dialogue national dont les travaux se déroulent à la cité de l’Union Africaine, dans la commune de Ngaliema.

D’après le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa, son organisation suspend sa participation par solidarité aux victimes des tueries du 19 et 20 septembre 2016 et pour réclamer plus  d’inclusivité. Cette Ongdh soutenant le dialogue inclusif conformément à la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Il faut rappeler que l’Eglise Catholique  a aussi suspendue sa participation au dialogue  par solidarité avec les Congolais tués en date du 19 et 20 septembre. Il y a également la Nouvelle Société civile du Congo(NSCC) qui a suspendu sa participation au forum de la cité de l’UA.

De l’avis de certains observateurs, ce forum risque de se vider des participants à l’exception de ceux qui sont là pour toucher le perdiem et non pour défendre les valeurs de la démocratie  contenues dans la Constitution qui limite à deux le mandat du chef de l’Etat et n’autorise donc pas à Joseph Kabila de solliciter un troisième mandat.

Au regard des évènements douloureux du lundi 19 et mardi 20 septembre 2016 dont l’élément déclencheur est le non respect de la Constitution, la VSV, tout en soutenant le dialogue, en appelle à la vraie réconciliation nationale devant passer par un dialogue réellement inclusif afin de rassembler toutes les congolaises et tous les congolais autour du consensus sur les élections futures et de prévenir d’autres manifestations similaires dans l’avenir.

 » Il est de bonne politique pour certains cadres de la Majorité au pouvoir d’éviter d’induire le Président de la République en erreur pour leurs propres intérêts, au lieu de voir la réalité en face « , conseille Rostin Manketa, directeur exécutif de la VSV.

La VSV craint, en l’absence de certaines parties prenantes au dialogue, que les conclusions issues de celui-ci soient contestées par une frange importante de la population.

 » A ce sujet, la suspension des travaux du dialogue national pour reprendre les négociations avec les parties qui s’y opposent s’avère plus qu’indispensable en lieu et place d’un dialogue organisé par défis « , ajoute-t-il.

L’utilisation disproportionnée des forces létales dénoncée

Dans un communiqué daté du 21 septembre 2016, la VSV) condamne par ailleurs les  violations  des droits humains et autres atteintes aux droits de la personne humaine perpétrées à Kinshasa lundi 19 et mardi 20 septembre 2016 par les forces de l’ordre et surtout les militaires de la Garde républicaine travestis en tenue de la Police Nationale Congolaise (PNC) ainsi que par certains manifestants instrumentalisés  pour des fins inavouées. L’association exprime son indignation face à cette barbarie et présente ses condoléances les plus attristées aux familles éprouvées.

L’Organisation dénonce la culture de banalisation de la vie humaine pourtant sacrée à travers des propos de certains officiels qualifiant les personnes ayant trouvé la mort  » des pillards « .

Pour la VSV, toutes les personnes tuées y compris les éléments de PNC tombés en plein exercice de leurs fonctions doivent être en principe traités de la même manière en tant que personnes humaines.

Les premières descentes effectuées par  les enquêteurs de la VSV dans certains hôpitaux  et morgues  font état d’un nombre beaucoup plus supérieur des personnes tombées sous les balles que les chiffres avancés à ce jour variant entre dix-sept (17) et septante-cinq (75) personnes tuées.

La VSV craint que le nombre des personnes tuées aille crescendo au regard de nombreux blessés abandonnés à leur triste sort dans certains hôpitaux par manque des produits pharmaceutiques. Les enquêteurs ont constaté des personnes gisant dans leur sang et sans secours médical placées dans des salles d’urgence pour y attendre la mort.

La VSV demande aux autorités congolaises de diligenter une enquête indépendante et mixte afin d’établir les responsabilités sur la répression brutale et disproportionnée des manifestants, les pillages, incendies et les actes de vandalisme perpétrés les 19 et 20 septembre 2016.

Kinshasa est appelé à garantir la sécurité et l’intégrité physique de toutes les personnes enlevées, arrêtées et détenues au secret.

Le gouvernement de la RDC est appelé à prendre en charge complètement toutes les personnes blessées abandonnées à leur triste sort dans de nombreux hôpitaux de Kinshasa et de prendre en charge tous les frais funéraires des personnes tuées pendant les manifestations.

La permanence de l’UDPS assiégée par les militaires

La VSV dénonce le refus par des militaires aux membres de l’UDPS d’accéder à leur siège alors que des membres blessés de ce parti politique suite au plastiquage de leur siège s’y trouvaient attendant d’être évacués vers des centres médicaux appropriés.

Sur le même volet, l’ONGDH déplore l’absence de compassion frisant le mépris et la haine de certains officiels à l’égard du Député national de l’opposition Martin Fayulu Madidi grièvement blessé à la tête par une balle en caoutchouc tirée à bout portant ayant entraîné le gonflement de l’œil droit qui ne voit plus.

La VSV condamne aussi les actes de vandalisme, de pillage et les incendies des biens publics et privés dont des sièges des partis de la Majorité au pouvoir et bien d’autres par des manifestants notamment Parti du Peuple pour la Démocratie et le Développement (PPRD), (Congrès des Nationalistes Congolais (CNC), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD)…

De même, la VSV condamne le plasticage des sièges des partis politiques de l’opposition la nuit du lundi 19 au mardi 20 par des militaires armés en signe des représailles après incendie des sièges des partis politiques proches de la Majorité au pouvoir.

Il s’agit notamment des sièges ci-après : l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), l’Engament pour la Citoyenneté et le Développement (l’Ecidé), Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), Forces Novatrices pour l’Union et la Solidarité (FONUS), l’Alliance des Travaillistes pour le Développement (ATD)….

Par Godé Kalonji

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