Exploitation minière du Niobium au Nord-Kivu : Le permis de la SomiKivu expire en avril 2017
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La Société minière du Kivu (SomiKivu) SA s’est vue refuser le renouvellement de son PE n°116 par l’arrêté ministériel n°0902/CAB.MIN/MINES/01/2015 du 20 octobre 2015. La mine de Lueshe, contenant du pyrochlore, minerai dont est extrait le niobium, est restée en arrêt d’exploitation depuis 2004, alors que l’exploitation elle n’a commencé que vers les années 90. Si son riche potentiel est encore intact, il est souhaitable que rien n’empêche sa conversion en développement économique durable.
Une enquête menée pour comprendre les motivations de ce refus révèle trois principales raisons : l’absence d’une étude de faisabilité conforme, le manque de preuves de la capacité financière de la société pour exploiter la mine, ainsi que l’absence d’un avis environnemental valide. Société de droit congolais, la SomiKivu est détenue à 70% par les Allemands de l’AMG (associés majoritaires), 20% par l’Etat congolais (obligation du code minier) et 10% par des investisseurs russes (associés minoritaires).
Niobium, réserves intactes
Le Brésil est le plus grand producteur de niobium, suivi du Canada. En RDC, la zone aux alentours de Rutshuru est classée parmi les régions à fort potentiel en niobium. Ce métal rare est utilisé pour la fabrication de l’acier et la production de superalliages rentrant dans la fabrication des moteurs d’avions, fusées, pipelines, satellites…
Selon des experts congolais, des études sur les réserves disponibles de l’entièreté de ce gisement n’ont pas encore été réalisées. Cependant, la seule étude effectuée sur une petite portion de la mine avait certifié, à l’époque, une réserve de 6 950 000 tonnes de minerais bruts. De quoi se faire une idée sur les opportunités économiques et de développement des populations locales confrontées à la pauvreté.
Actifs non détruits
La SomiKivu SA a arrêté l’exploitation depuis 2004, en raison de la guerre qui prévalait à l’Est de la RDC. Cette exploitation n’a jamais repris alors que la situation s’était améliorée et qu’à l’époque, l’Etat avait prolongé le permis d’exploitation jusqu’en 2017. Cependant, les multiples annonces des actionnaires de la société pour une reprise d’activités notamment en 2014 ont été sans succès.
» Les actifs de la SomiKivu SA sont restés intacts. Malgré la guerre et l’activisme des groupes armés, son patrimoine n’a pas été touché « , indique un employé de la société.
La fermeture de l’usine d’exploitation depuis plus d’une décennie laisse encore au chômage technique plus de 250 employés permanents, sans compter les journaliers. A l’arrêt de sa production, elle avait pourtant atteint 1 200 tonnes de niobium par an, apprend-t-on.
Relance, une nécessité
Comment y parvenir avec un permis d’exploitation minière détenu par la SomiKivu SA non renouvelé ? Conformément aux dispositions du code minier, il est plus qu’évident que la mine de Lueshe retournera dans le patrimoine de l’Etat congolais à l’expiration du permis d’exploitation afin de l’octroyer à d’autres partenaires intéressés.
L’hypothèse est plus réaliste que l’examen de la demande n’ayant pas été concluant, selon l’arrêté ministériel précité, cela signifie qu’en 15 ans de période de prorogation antérieure, la SomiKivu SA n’a pu rien faire.
Par conséquent, il y a lieu de constater que le PE n°116 court encore jusqu’au 30 avril 2017. Si, juridiquement, l’exploitation est encore possible, la faisabilité matérielle pose un sérieux problème à ce stade, même si les actionnaires injectaient des capitaux frais.
A tout prendre, la mine de Lueshe a toujours été considérée comme un poumon économique important dont la reprise de l’exploitation pourrait contribuer à la stabilisation de l’Est de la RDC, à faire gagner des dividendes à l’Etat, actionnaire autant que ses partenaires, à renflouer le trésor public des impôts et taxes et à améliorer les conditions de vie des populations locales dans la Région. Rien ne devrait retarder ni empêcher aux Congolais cette opportunité.
Par LM