On peut se demander ce que devient Edem Kodjo

D’après ses éminents protagonistes, le dialogue politique, conduit d’une main de fer dans un gant de velours par procuration de la majorité présidentielle, arrive à son terme ce jeudi 15 septembre, sauf imprévu ! Entre-temps, à la même date, le Parlement (le Sénat et l’Assemblée nationale) marquera son retour de vacances en reprenant ses réunions habituelles au Palais du peuple !

D’une part, le dialogue politique déjà mis en route s’est brutalement arrêté suite à la décision de l’opposition de suspendre sa participation aux assises, et, d’autre part, les parlementaires de retour de leurs vacances viennent constater les dégâts causés au dialogue par le départ impromptu de l’opposition ! Les parlementaires de retour de vacances seront à leur dernière session de septembre étant donné que leur mandat s’arrête au même moment que celui du président de la République sortant élu au cours des scrutins jumelés du 28 novembre 2011 ! Mais ce n’est pas tout.

La crise politique s’amplifie…

Parmi les 285 participants au dialogue, il y a près de 100 parlementaires membres de la Majorité présidentielle qui vont rejoindre leurs collègues au Palais du peuple en vue de renforcer leur famille politique, visiblement en difficulté. Mais pourquoi faire, parce que le train du dialogue de Kodjo, qui répond entièrement à leurs ambitions politiques démesurées, s’est arrêté sans le moindre espoir de reprendre avec toutes les chances de succès de son côté !

Après le constat d’échec de cette phase finale du forum (on en était au deuxième et dernier jour de travaux en commissions avant la présentation de rapports finals à la plénière prévue ce mardi 13 septembre), on peut poser un certain nombre de questions en vue d’éclairer l’opinion nationale et internationale : que deviendra Edem Kodjo dans le cas où son dialogue se vidait définitivement des représentants de l’opposition ? U

n vrai dialogue inclusif avec la participation des vraies forces politiques et sociales acquises au changement pourrait-il avoir lieu sans plus tarder ? Le retour des sénateurs et députés de leurs vacances parlementaires marquera-t-il la vie politique du pays par un plaidoyer responsable en faveur de la Constitution, qui semble diviser au lieu d’unir les Congolais autour d’un même idéal démocratique ?

La crise politique déplorée depuis de longues années se poursuit et s’amplifie en RDC. Quelle interprétation la communauté internationale donne-t-elle de la désertion de l’opposition engagée dans le dialogue conduit jusque là par le Togolais Edem Kodjo ?

Par Bamporiki Chamira