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7 septembre 1997-7septembre2016 : Mobutu parti, vive le mobutisme en RDC

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7 septembre 1997-7septembre2016 : Mobutu parti, vive le mobutisme en RDC

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Le  » Grand Léopard  » a tiré sa révérence il y a de cela 19 ans. Mort comme un vulgaire citoyen et enterré dans la plus stricte intimité au Maroc, Mobutu Sese Seko,  » Roi du Zaïre « , n’a pu résister à la puissance de feu des soldats de l’Alliance des forces pour la libération du Congo (Afdl) de Laurent-Désiré Kabila, alors qu’il était déjà sérieusement fragilisé par l’Opposition interne pilotée par Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.

Un de grands dictateurs africains qui a régné 32 ans durant sans partage, Mobutu Sese Seko, surnommé  » dinosaure  » par les uns,  » Aigle de Kawele  » par les autres, n’a pas ouvert l’espace politique zaïrois de 1965 jusqu’en 1990.

Président-fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), il a obligé tous les Zaïrois à adhérer à ce parti-Etat. Il a fallu que le vent de la démocratie souffle en 1990 pour qu’il soit forcé d’instaurer le multipartisme au pays de Lumumba. C’est là que l’Opposition, principalement l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), est sortie de dix ans de clandestinité pour exercer officiellement les activités politiques.

Après l’échec de la Conférence nationale souveraine dont les résolutions ont souffert de leur exécution, ainsi que plusieurs autres conciliabules dont Palais de marbre I, II… une guerre de rébellion a vu le jour vers la fin des années 1996. La communauté internationale est intervenue pour tenter de calmer les ardeurs des uns et des autres, en vain. On se rappellera de Utenika I, Utenika II…, avec comme médiateur Nelson Mandela Madiba. Mais c’était sans compter avec la détermination de Laurent-Désiré Kabila de marcher sur Kinshasa.

C’est ce qui est arrivé le 17 mai 1997. Malgré la présence des Forces armées zaïroises (FAZ), bien équipées et bien formées, plusieurs villes sont tombées sans combat, dont Kinshasa.

Mobutu qui avait juré que de son vivant, on ne l’appellera pas ex président, a fui vers Gbadolité, avant de s’envoler pour le Togo, puis le Maroc où il a succombé au cancer de la prostate, quatre mois seulement après son renversement.

Lorsqu’un de ses fils, l’ancien vice-premier vice Mobutu Nzanga, a accédé aux postes de responsabilité sur base d’une alliance avec Joseph Kabila à la présidentielle de 2006, ce fils aîné de Bobi Ladawa s’est battu bec et ongles pour obtenir, du gouvernement, le rapatriement de la dépouille de son père sur la terre de ses ancêtres pour qu’il y soit dignement enterré. Le chef de l’Etat, selon des informations, a été favorable à cette requête, mais des blocages sont venus de la famille biologique de l’illustre disparu. Au point que, jusqu’à ce jour, Joseph-Désiré Mobutu repose toujours pour l’éternité au Maroc.

Dictateur, il l’était, certes. Mais aujourd’hui, 19 ans après son départ, cette dictature s’enracine du jour au lendemain en République démocratique du Congo. Des gens qui l’ont traité de dictateur, le sont devenus eux-mêmes. On tend vers le retour à la pensée unique. Des personnes sont prêtes à sacrifier les acquis de la démocratie pour leurs intérêts personnels. Les Congolais ont du mal à honorer la Constitution qu’ils ont eux-mêmes juré de respecter.

Pendant le règne de Mobutu, il y avait des prisonniers politiques comme aujourd’hui, mais l’Est du Zaïre n’était pas le théâtre des affrontements comme aujourd’hui. L’intégrité territoriale était garantie. Le chef de l’Etat grondait chaque fois que des voisins violaient un seul centimètre du sol zaïrois. Le repas quotidien n’était pas un luxe pour de nombreuses familles comme aujourd’hui.

Stade des Martyrs, Palais du peuple, Barrage d’Inga… comptent parmi les grandes réalisations du maréchal que l’actuel régime utilise.  Certes, il y avait des bandits, mais qui n’opéraient pas à ciel ouvert, sans inquiétude, en plein centre-ville, comme aujourd’hui. Les Zaïrois n’avaient pas la meilleure qualité mondiale du courant électrique, mais il n’y avait pas de délestage comme aujourd’hui.

Ceux qui ont critiqué la dictature hier, deviennent de grands dictateurs aujourd’hui. Les Mobutistes d’hier se sont mués en Kabilistes de grand chemin. Ils ont enterré Mobutu avec son MPR pour s’accrocher au nouveau régime qui les a soumis à l’exil au départ.

Comme à l’époque de la deuxième République, la corruption, le clientélisme, tribalisme… sont là les éléments qui détruisent aujourd’hui la RD Congo. Les Congolais doivent regarder le rétroviseur pour changer de fusil d’épaule et mettre un terme à la dictature qui est un grand obstacle au développement.

Par LM

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