Ewanga et Lubaya démissionnent de leurs postes de SG et SGA, Kamerhe constate
leur auto exclusion. De son côté, le prof Mbata claque également la porte

Vital Kamerhe traverse l’un des moments les plus difficiles de sa carrière politique. Alors qu’il a du mal à convaincre les Congolais sur son appartenance réelle à l’Opposition, au regard de ses faits et gestes, l’homme qui s’est improvisé co-modérateur du dialogue de la Cité de l’Union africaine pour le compte de l’Opposition politique, vient d’enregistrer deux gros départs qui, sans nul doute, risquent de faire chavirer le bateau UNC qui navigue déjà à vue.

Il s’agit de Jean-Bertrand Ewanga et André Claudel Lubaya, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint, qui ont décidé de démissionner de leurs postes au sein du parti.

Raison évoquée, le désaccord avec le choix actuel de l’UNC de prendre part au dialogue sous la facilitation de Kodjo. Pour ces deux anciens cadres du parti,  » ce choix politique n’est pas le nôtre « . Ils se disent alors  » indisponibles  » d’accompagner Vital Kamerhe sur cette voie.

Kamerhe prend acte

Aussitôt, Vital Kamerhe a pris acte des démissions de Jean-Bertrand Ewanga et d’André Claudel Lubaya, à travers un communiqué diffusé samedi 3 septembre dernier. En plus, Kamerhe dit avoir constaté l’  » auto exclusion  » de ces deux députés nationaux.

En clair, ils sont désormais exclus de l’Union pour la nation congolaise (UNC). Pour le leader du parti, Ewanga et Lubaya ont adopté, depuis un temps, une attitude contraire à la ligne de leur formation politique. Il s’agit, pour lui, d’une  » démission volontaire « .

Le constitutionnaliste André Mbata claque également la porte

Le professeur Mbata, l’un de rares constitutionnalistes que compte la République démocratique du Congo, n’a pas tardé lui aussi de claquer la porte en faisant ses adieux à Vital Kamerhe. Accroché au respect de la Constitution et à l’alternance démocratique au sommet de l’Etat, Mbata a constaté que son parti a pris une autre voie susceptible de fouler au pied les prescrits de la Loi fondamentale qu’il a toujours défendue.

Ainsi, pour ne pas partager la responsabilité de la direction dangereuse qu’a prise l’UNC en acceptant de prendre part à un dialogue dont les termes ne sont pas clairs par rapport au respect de la Bible de la loi, l’éminent professeur préfère, à son tour, quitter le bateau.

Une attitude responsable devant la nation et le peuple congolais qui observe à la loupe l’évolution de l’histoire de la République démocratique du Congo en cette période de fortes turbulences.

C’est un coup dur pour Kamerhe et l’UNC qui doivent être sévèrement fragilisés sur le plan politique. Chassé de la Dynamique de l’Opposition et du Rassemblement, VK qui évoluait presqu’en électron libre, soutenu par quelque  » menus fretins « , subit désormais des déséquilibres en interne.

Ce, à cause de la décision unilatérale prise, de légitimer un dialogue qui légitime le glissement. Car, au terme des accords politiques dont on parle déjà depuis Béatrice Hôtel jusqu’à la cité de l’Union africaine, il y aura, sans nul doute, une transition politique, avec à la tête le même régime. Ce qui est inacceptable, constitutionnellement parlant.

Par Lefils M