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Katanga : la Conscience kasaïenne pour la cohabitation pacifique entre les communautés

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Katanga : la Conscience kasaïenne pour la cohabitation pacifique entre les communautés

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L’Apôtre Crispin  Lwamba Milambu sollicite une rencontre de haut niveau pour parler et trouver une solution à l’exclusion et à la discrimination dont sont victimes les Kasaïens au Katanga

Dans une lettre datée du 27 août 2016 adressée au Chef de l’Etat, avec copie pour information  au secrétaire général de la Majorité présidentielle (MP), au président du Rassemblement, aux organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme, la Conscience kasaïenne(CKA), une ASBL connue par l’Arrêté Ministériel n0 403/Cab/MIN/JADH/2010, déplore la discrimination et l’exclusion dont la communauté kasaïenne est victime au Katanga.

Ainsi, le président de cette association, le Révérend  Apôtre Crispin  Lwamba Milambu, souhaite que cette situation soit prise en compte dans les discussions lors du dialogue national en cours, conformément aux articles 12,58 et 66 de la Constitution. Il prie le chef de l’Etat de donner des instructions aux autorités des provinces démembrées du Katanga, précisément ou les stigmates de l’exclusion et de la discrimination sont évidents.

Cette lettre a été adressée aussi à Aubin Minaku, secrétaire général de la MP et au chef de file du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, en vue d’une prise de conscience historique, comme on a vécu en Afrique du Sud, avec les grands leaders  Nelson Mandela, l’Archevêque Desmond Tutu et Frederick Deklerk.

Ceux qui ont marqué, d’après  Crispin  Lwamba Milambu , l’histoire de leur pays, entrainant une cohabitation pacifique de toutes les communautés hormis leurs origines et leurs appartenances politico-culturelles.

D’ouvriers économiques  » à  » ouvriers politiques « 

Avec le dialogue politique national dont les travaux sont en cours à la Cité de l’Union Africaine, il se demande si Gabriel Kyungu et Moïse Katumbi ont changé leurs mentalités vis-à-vis des Kasaïens, qu’ils considèrent au Katanga comme leurs  » ouvriers politiques « ,  alors que les Belges les considéraient  comme des  » ouvriers économiques « .

Dans sa démarche, le président de l’ASBL la Conscience kasaïenne veut que la Constitution, dans ses articles 12,58 et 66, soit respectée.

L’article 12 de la loi fondamentale stipule que   »  tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois « . Mais l’article 58 est clair aussi dans le sens qu’il dit  »  tous les Congolais ont le droit de jouir des richesses nationales. L’état a le devoir  de les redistribuer équitablement et de garantir le droit au développement « .

Dans son article 66, la Constitution dit que  »  tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance réciproque « .

Katumbi, Kyungu et Crispin Lwamba Milambu

 » En votre qualité de chef de l’Etat et non d’autorité morale de la MP, ceci pour éviter que l’ancien Katanga qui a toujours été en porte à faux aux initiatives nationales puisse retrouver la place qu’il mérite dans les cœurs de tout congolais épris de paix et de  justice, en vue de préserver l’unité et la cohésion nationale, l’unique source de la paix et du développement qui ne peuvent être garantie que par le respect de la constitution et des lois du pays « , a écrit CKA au Chef de l’Etat.

Ainsi, Crispin  Lwamba Milambu sollicite une rencontre autour de  Katumbi, Kyungu et lui afin de parler et trouver une solution au problème de l’exclusion et la discrimination dont les ressortissants kasaiens sont victimes au Katanga malgré les déclarations de bonne intention des politiciens.

En effet, lors des élections présidentielle et législative nationale de 2011, en sa qualité de citoyen congolais né, habitant et vivant au Katanga, Crispin  Lwamba , initiateur  de CKA, qu’il considère comme instrument de paix au Katanga, a lancé un appel aux ressortissants du Kasaï habitant Katanga de toutes tribus et des toutes tendances politiques  confondues  à la prise de conscience sérieuse pouvant permettre  de répondre à toutes les exigences du moment pour l’avenir du Katanga.

Mais aussi à la recherche de la paix  avec toutes les autres communautés congolaises vivant au Katanga pour une cohabitation pacifique par le respect de la constitution et des lois du pays.

Table ronde sur la paix au Katanga

Dans sa lettre adressée au chef de l’Etat en décembre 2011 pour lui faire  part de son inquiétude sur la cohabitation pacifique au Katanga entre les Kasaïens et les autochtones, Crispin  Lwamba sollicitait l’implication de Joseph Kabila pour la tenue d’une table ronde sur la paix au Katanga.

Il pense que les communautés des originaires, les Katangais et des non originaires dont les Kasaiens ne peuvent pas continuer à vivre en chiens de faïence et dans l’hypocrisie  généralisée de part et d’autre. Pour lui, cette table ronde devait  regrouper toutes les associations socioculturelles, donc la société civile, certaines de ses élites et les acteurs politiques habitant le Katanga, les originaires et les non originaires.

Pour Crispin  Lwamba, la diversité ethnique au Katanga ne être considérée comme un atout pour le développement  et non comme une source sans fin de division et de paralysie au progrès. L’histoire risque de se répéter ainsi indéfiniment si on n’y prend garde, martèle-t-l dans sa lettre adressée au président de la République.

Long combat depuis la deuxième République

La lutte de Crispin Lwamba pour les intérêts des Kasaiens au Katanga ne date pas d’aujourd’hui. Pendant la deuxième République sous Mobutu avec la prédominance du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), parti-Etat, les revendications de la population  passaient par les associations socio- culturelles. Etant un journaliste proche de Mobutu, Lwamba prit le risque de créer l’Ansaru en 1987.

Cette  association socioculturelle regroupait  les kasaiens vivant au Katanga et il confia la direction de cette structure au feu pharmacien Kabeya Pinga.

Pour le compte d’Ansaru, Il avait adressé  le 11 janvier 1982, une lettre au gouverneur du Katanga de l’époque Mandungu Bula Niati, pour exiger  une représentation au Congrès du MPR, qui devait se tenir au Katanga.  Pour Lwamba, le problème de Katangais d’origines ne date pas aujourd’hui, mais il a commencé depuis 1958 avec Godefroid Munongo, alors président de la Conakat.

Avec l’épuration ethnique  des Kasaiens au Katanga, il créa un parti politique dénommé  » Union chrétienne pour la démocratie  où on trouvait les katangais chrétiens, pour faire échec au discours de haine de l’Uferi sous la conduite de  Nguz et Kyungu Wa Kumwanza.

D’ailleurs, il a porté plainte en 1993 contre  l’Etat congolais  et Kyungu, gouverneur Uferi du Katanga devant la Cour Suprême de Justice. Lwamba a été débouté par la CSJ, qui lui exigeait de commencer cette démarche au niveau des cours et Tribunaux du Katanga. Démarche impossible, surtout que Kyungu était encore  gouverneur de cette province.

La lutte continue aujourd’hui  pour défendre les intérêts de ses frères et sœurs kasaïens  vivant au Katanga en créant la CKA, dont la personnalité juridique a été obtenue à l’époque du ministre Luzolo Bambi.

Par Godé Kalonji

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