Des analystes soutiennent que les chances d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) sont en train de s’amoindrir pour la République Démocratique du Congo.

Ces analystes se réfèrent, à ce sujet, au  » Rapport OMD 2000-2015  » relatif à l’évaluation des progrès accomplis par le pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et publié par le Gouvernement de la République.
Ils décrient la persistance, voire l’aggravation, des causes ou, selon les termes du Rapport, des  » chocs ayant affecté la mise en œuvre des OMD  » au Congo Démocratique.

Les  » conflits armés récurrents  » sont cités en 1er lieu parmi ces chocs. A ce jour, les attaques et massacres des populations civiles dans la partie Est du territoire congolais, orchestrés par des bandes armées prouvent à suffisance l’incapacité du Gouvernement de la République à améliorer la situation sécuritaire des Congolais. Les tueries perpétrées récemment à Tshimbulu, dans la province du Kasaï Central, révèlent au grand jour qu’à tout moment, le pire peut subvenir dans n’importe quel coin du pays et basculer la nation dans une situation plus désastreuse que jamais.

Hausse des prix artificielle

Le Rapport cite également  » la hausse des prix des produits de base en 2007-2008 « . Autant que la 1ère, cette cause demeure toujours d’actualité. Elle est aujourd’hui caractérisée notamment par la hausse du prix du ciment gris aux contours artificiels savamment entretenus par le Gouvernement de la République, à travers son ministère de l’Economie Nationale, dans le seul but d’empêcher les pauvres citoyens et gagne-petit de parachever la construction de leurs habitations. La majoration du prix de carburant à la station service constitue une gaffe non négligeable de plus qui, ajoutée à d’autres, pourrait éventuellement enflammer une situation économique déjà trop précaire.

Par ailleurs, l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola, la rougeole… sont aussi évoquées comme chocs dans le  » Rapport OMD 2000-2015 « . En dépit des informations faisant état de l’éradication de ces maladies, le danger n’est pas du tout écarté dans un pays où la salubrité publique ne préoccupe en rien l’autorité compétente.

Des tas d’immondices, l’absence des toilettes publiques, le manque d’entretien des toilettes dans les habitations des particuliers face à l’indifférence du service d’hygiène, des matières fécales et autres puanteurs éparpillées sur la place publique, sont des foyers des multiples agents causaux des épidémies que le Gouvernement va encore présenter comme prétextes pour justifier son inefficacité dans l’atteinte des ODD. D’ores et déjà, il a retenu, à cette fin, la campagne de vaccination contre la fièvre jaune dans son agenda.

Encourager l’alternance démocratique

Le dernier choc est  » la crise économico-financière 2008-2009 « . Pour les analystes, cette cause est remplacée par les tergiversations politiques du régime en place. Au lieu d’œuvrer pour la normalisation de la situation politique et la stabilisation des institutions démocratiques, des hommes et femmes au pouvoir passent leur temps à monter des astuces et fouler aux pieds la Constitution et toutes les lois en vigueur, pour des intérêts égoïstes. Ces tergiversations risquent de plonger le pays dans le chaos et l’empêcher de réussir sa marche vers les ODD.

C’est pourquoi, les analystes ont la nette impression que les échecs enregistrés par la RD Congo sur les plans national et en dehors de ses frontières relèvent d’un manque de volonté criant dont font preuve ses dirigeants préoccupés plutôt par le souci d’amasser des fortunes individuels que par le désir de sortir le peuple tout entier de la pauvreté et de conduire le pays vers le développement.

Pour mettre définitivement fin à cette plaisanterie qui n’a que trop duré, la communauté internationale a le devoir d’encourager l’enracinement de l’alternance démocratique au sommet de l’Etat. Dans le cas contraire, les mêmes causes vont produire les mêmes effets.

Par Marcel Tshishiku