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Sur décision de la CSJ siégeant hier en cassation : Christopher Ngoyi, Bauma, et Makwambala en liberté

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Sur décision de la CSJ siégeant hier en cassation : Christopher Ngoyi, Bauma, et Makwambala en liberté

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Alors que l’activiste des Droits humains est immédiatement allé salué Etienne Tshisekedi après sa libération, les militants de la LUCHA sont rentrés au CPRK dans l’attente de leur notification

La Cour Suprême de Justice (CSJ) siégeant en cassation dans une audience publique, hier lundi 29 août 2016, a accordé la liberté définitive au défenseur des droits humains Christopher Ngoyi Mutamba et la liberté provisoire à deux militants du mouvement citoyen LUCHA, Fred Bauma et Yves Makwambala.

Les deux militants de LUCHA qui ont passé leur dernière nuit en prison hier viennent de passer dix sept mois et 15 jours derrière les barreaux, tandis que l’activiste Christopher Ngoyi Mutamba aura passé une année et huit mois en détention à la prison centrale de Makala.

Comme ces deux affaires se sont déroulées en chambre de conseil, l’audience s’est déroulée à huis clos à la Cour Suprême. Audience à laquelle seuls les prévenus et les avocats en toges étaient autorisés à assister.

La CSJ a été prise d’assaut, dès le matin, par les défenseurs des droits de l’homme, des militants pros démocratie de Lucha, la presse, ainsi que des délégués des organisations internationales telles que Human Rights Watch(HRW), le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH)… venus avec l’espoir de voir les trois prisonniers d’opinion rentrer libres. Avec la liberté définitive accordée à Christopher Ngoyi Mutamba, celui-ci devient un homme libre, a fait savoir Me Tony Lubamba Mutamba, avocat de l’activiste pour qui ce prononcé l’arrange.

Christopher Ngoyi Mutamba bénéficie de la présomption d’innocence, c’est pourquoi la CSJ a levé la main sur sa détention. Quant aux deux combattants de Lucha, ils sont aussi libres, mais leurs libertés sont restreintes.

Aussitôt libéré, Christopher Ngoyi s’est rendu à la 10ème Rue Limete saluer Etienne Tshisekedi Wa Mulumba avec lequel il mène le même combat pour le changement en RDC. Par ailleurs, pour des raisons de formalités judicaires et administratives, Fred Bauma et Yves Makwambala sont rentrés passer leur dernière nuit en prison. .

Le temps pour la CSJ de notifier l’administration pénitentiaire. Sauf imprévu, c’est ce mardi 30 août que les deux prisonniers d’opinion sortiront libres du CPRK.

Pour le syndicaliste Jean -Bosco Puna, la liberté accordée à Christopher Ngoyi Mutamba, Fred Bauma et Yves Makwambala est une victoire de la démocratie sur l’arbitraire.

Pour rappel, Fred Bauma, Christopher Ngoyi Mutamba et Yves Makwambala font partie de 24 personnes devant être remises en liberté sur décision du ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. Mesure prise il y a une semaine et visant la  » décrispation politique « .

La liste des 24 noms a été élaborée suite aux recommandations faites par le facilitateur togolais Edem Kodjo, il y a quelques jours, au gouvernement de la RDC pour décrisper la tension politique. Fred Bauma et Yves Makwambala étaient en détention depuis le 15 mars 2015. La liberté provisoire leur a été même refusée le 17 mars 2016. La liberté provisoire accordée aux deux militants de Lucha intervient aux lendemains de la rencontre entre des militants de Lucha et le président Joseph Kabila.

Les faits remontent à 2015

C’est depuis janvier 2015 que le gouvernement de la RDC avait arrêté des dizaines d’activistes, ainsi que des dirigeants et des partisans de partis d’opposition, après leur opposition aux tentatives du pouvoir de prolonger la présidence de Joseph Kabila au-delà de la limite constitutionnelle de deux mandats, alors que son second et dernier mandat à la tête du pays prend fin le 19 décembre 2016. D’autres ont été arrêtés après avoir participé à des manifestations pacifiques ou d’autres activités politiques.

Christopher Ngoyi a été arrêté le 21 janvier 2015, pour sa contribution à l’organisation de manifestations contre les modifications proposées à la loi électorale.

Il a été secrètement détenu par l’Agence nationale de renseignements(ANR) en l’absence de chef d’inculpation, et privé d’accès à sa famille ou à des avocats pendant 20 jours, avant d’être transféré à la prison centrale de Kinshasa.

Quant à Bauma, un membre du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), et Makwambala ( un webmaster), ils ont été arrêtés avec une vingtaine d’autres personnes lors d’un atelier organisé à Kinshasa en mars 2015 à l’occasion du lancement de Filimbi, une plate-forme de la jeunesse pro-démocratique.

L’Agence nationale de renseignements les a détenus pendant 50 et 40 jours, respectivement, avant de les transférer à la prison centrale de Kinshasa.

Eugène Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo oubliés

En dehors de Christopher Ngoyi et des deux activistes de LuCHA, d’autres prisonniers politiques continuent à croupir en prison. Parmi ces  » oubliés  » dont le Rassemblement de l’Opposition continue à réclamer la libération, figurent Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, ainsi qu’un certain nombre de collaborateurs de Moise Katumbi, ancien gouverneur de la l’ex-province du Katanga, qui a quitté le parti de Kabila en septembre 2015 pour rejoindre l’opposition.

Dans le cadre de la décrispation du climat politique, Kinshasa doit libérer tous ces prisonniers politiques et abandonner les charges retenues contre les personnalités de l’opposition et les activistes ciblés pour leurs opinions politiques ou pour leur participation à des manifestations pacifiques.

Par Godé Kalonji

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