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Kinshasa : 150 éléments de l’Unité de Police Constituée traqués

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Kinshasa : 150 éléments de l’Unité de Police Constituée traqués

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Il leur est reproché d’avoir réclamé le paiement des arriérés de leurs soldes auprès de la représentation de l’Union Africaine (UA) en RDC

Dans un communiqué datant d’hier jeudi 18 août, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) dénonce la traque menée contre des policiers du contingent congolais de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA). Dans le document, il est aussi question du non paiement des arriérés de leurs soldes pour une durée de vingt et un mois.

En effet, environ cent cinquante casques bleus congolais faisant partie de l’Unité de Police Constituée (UPC) sont activement recherchés depuis lundi 8 août dernier par des éléments de la Légion Nationale d’Intervention (LENI) après leur retour à Kinshasa, le vendredi 15 janvier de cette année.

Ce contingent congolais a passé deux ans et demi de service de sécurité à Bangui, en République Centrafricaine, du 12 décembre 2013 au 15 janvier 2016. Mais l’ONGDH regrette de voir que ce groupe de policiers est victime de menaces d’arrestation, de renvoi de la Police Nationale Congolaise (PNC) et d’interdiction d’accès à leurs domiciles, pour ceux qui résident dans les camps.

Selon VSV, il leur est reproché de  » la trahison et violation des consignes « , et ce, pour avoir réclamé le paiement des arriérés de leurs soldes auprès de la représentation de l’Union Africaine (UA) en RDC.

Depuis le 17 août

C’est depuis le mercredi 17 août 2016 que le Commissaire Général Adjoint Raus Chalwe, en charge des opérations de la Police Nationale Congolaise (PNC)n en compagnie de plusieurs policiers et se trouvant à bord de deux jeeps, s’est rendu à la MONUSCO pour tenter de capturer des policiers qui s’y sont refugiés. Hier jeudi 18 août, un Commissaire Supérieur de la DGRS non autrement identifié s’est rendu à la MONUSCO pour dissuader ces policiers de s’y rendre sous prétexte de regagner leurs domiciles.

Selon les informations parvenues à la VSV, le Commissaire Supérieur Alain Mondaoko Lanza Mwene, Commandant du 3ème Groupement de la LENI, serait chargé de traquer tous les policiers du contingent congolais sus évoqué.

Il revient à la VSV que deux policiers dudit contingent auparavant détenus au cachot de la LENI sont portés disparus. Il s’agit du Sous-Commissaire Principal Nzapa Sese Jean-Pierre, enlevé à son poste de travail le 4 août 2016, et le Sous-Commissaire Adjoint Nyembo Kaozi Tonton, enlevé le 05 août 2016 au quartier I/Eucalyptus, dans la commune de N’djili par des éléments de la LENI mis à leur trousse.

Plusieurs problèmes sociaux

Force est de souligner que depuis le retour du contingent à Kinshasa, ces policiers font face à plusieurs problèmes sociaux liés à leurs mauvaises conditions de vie consécutivement au non paiement de leurs soldes. En conséquence, il est fait état de la dislocation de plusieurs foyers ainsi que des difficultés pour assurer la scolarisation des enfants et l’accès aux soins de santé primaire…

En outre, il importe également de souligner que les victimes ont vainement tenté d’obtenir l’implication positive des autorités congolaises compétentes en vue de la régularisation de leur situation. Il y a lieu de noter que pour les vingt-cinq mois prestés, un acompte de quatre mois et onze jours seulement avait été versé, le 05 avril 2016.

S’agissant de la prime d’éloignement, deux tiers du montant devait être alloués mensuellement à chaque policier de ce contingent, mais l’argent aurait pris une destination inconnue. De même, plusieurs blessés par balles avaient été enregistrés dans le rang des policiers du contingent congolais lors de leur mission en RCA et ces derniers n’ont jamais été soignés jusqu’à ce jour.

La VSV s’insurge contre le manque de considération envers les policiers de l’UPC de la part de certaines autorités politiques et de la PNC alors que ledit contingent a rendu loyalement un service de soutien à un pays voisin confronté à une crise profonde, et ce, aux risques et périls de leurs vies. Aussi, le contingent UPC mérite mieux la protection de l’Etat congolais (juridique, judiciaire, sociale et financière) en lieu et place des menaces.

Recommandations

Face à cette situation, la VSV invite le Chef de l’Etat Joseph Kabila à ordonner la cessation immédiate de toutes menaces à l’endroit des victimes et des poursuites contre les auteurs de détournement des soldes desdits policiers.

L’ONGDH prie Luzolo Bambi, Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance à se saisir d’office dudit dossier en vue d’assurer les paiements des arriérés et primes et engager des actions contre les coupables en vue de les sanctionner sévèrement pour lutter effectivement contre l’impunité et le détournement des deniers publics.

Elle prie également la MONUSCO de sécuriser lesdits policiers et exiger la régularisation de leur situation par le paiement de leurs arriérés de soldes et primes d’éloignement revendiqués et s’impliquer pour que cesse toutes les menaces qui pèsent sur les victimes et exiger la sécurisation de ces dernières auprès de l’Etat congolais.

L4Association exhorte les autorités gouvernementales compétentes à diligenter une enquête indépendante pour faire la lumière et mettre fin aux menaces d’arrestation et traque qui pèsent sur les policiers du contingent UPC. Kinshasa est appelé à libérer toutes affaires cessantes, les deux policiers arrêtés arbitrairement et détenus au cachot de la LENI et régulariser le paiement des soldes et arriérés, ainsi que les deux tiers de la prime d’éloignement en faveur des victimes.

Par GKM

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