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A Goma au Nord-Kivu : Ce que la Lucha a dit hier à J.Kabila

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A Goma au Nord-Kivu : Ce que la Lucha a dit hier à J.Kabila

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Les jeunes pro démocratie qui ont réclamé la libération de leurs membres en détention au CPRK estiment que les élections sont encore tenables cette année

En séjour à Goma, chef -lieu de la province du Nord-Kivu, le chef de l’Etat Joseph Kabila a reçu en audience hier jeudi 18 aout 2016 une forte délégation des militants du mouvement citoyen, la Lutte pour le Changement (LUCHA).

Pourtant cette association est considéré par le gouvernement congolais comme un mouvement subversif agissant en toute illégalité. Au cours de leur entretien avec Joseph Kabila, ces braves militants de Lucha dont leur nombre était estimé à 47 ont clairement demandé au chef de l’Etat de procéder à la libération de leurs collègues arrêtés illégalement à Kinshasa. Il s’agit entre autres de Fred Bauma, Yves Makwambala, Jean de Dieu Kilima, Bienvenu Matumo, Héritier Kapitene. Ils ont aussi parlé des élections qu’ils croient encore tenables d’ici fin 2016.

Ce mouvement citoyen pense qu’avec la volonté politique, il est possible d’organiser les scrutins présidentiels et législatifs nationaux au courant de cette année pour que les Congolais puissent assister à une alternance pacifique du pouvoir. Paul Nsapu Mukulu, membre du Front Citoyen 2016, fustige de son côté cette rencontre.

Pour lui, Joseph Kabila va chercher à se présenter comme plus que quiconque qui est à l’écoute de tous y compris les jeunes. Pourtant au cours de cette rencontre ,d’après lui, il ne leur a même pas permis de poser des questions après son intervention. Selon lui, la photo a été vite prise pour l’objectif de vendre l’image de Joseph Kabila.

L’audience accordée hier à la Lucha est aussi interprétée autrement par d’autres observateurs qui la considèrent comme un camouflet du Chef de l’Etat infligé au Maire de Goma qui avait suspendu toutes les activités de ce mouvement sur l’ensemble de sa ville. Mais hier, Joseph Kabila a confondu cette autorité urbaine du Nord-Kivu et le ministre Lambert Mende qui, dans plusieurs de ses interventions médiatiques, qualifie la Lucha d’une association subversive.

En effet, la mairie de Goma avait interdit formellement toutes activités de la Lucha dans la ville. Une mise en garde avait été lancée à ceux qui soutiennent ce mouvement qualifié d’inciviques par les instances judiciaires et autorités de Goma. Comme griefs: pas de statut juridique, pas de règlement intérieur, pas d’autorisation de fonctionnement, pas des cartes de membre, pas de bureau ni un représentant (interlocuteur). 6 membres de ce mouvement s’étaient retrouvés aux arrêts le 16 février 2016 au quartier Majengo, à Goma lors de la journée ville morte décrétée par l’opposition.

Dr Denis Mukwenge de l’hôpital de Panzi s’était attiré la colère des milieux de la MP en se faisant passer porte- parole de tous les mouvements citoyens de la RDC. Surtout qu’au terme de la conférence qu’il avait animée à Kinshasa, il avait brandi un calendrier électoral chronométré, démontrant la possibilité d’organiser les élections dans le délai.

Non à l’impunité à Beni

Sur la situation sécuritaire à Beni caractérisée par les massacres des populations civiles, la position de Lucha est bien connue. Pour ce mouvement, Beni n’est pas une boucherie, mais une entité politico-administrative de la RDC comme

C’est un territoire congolais comme l’une de 24 communes de Kinshasa.?La Lucha note que le gouvernement a décrété trois jours de deuil national et évoqué un « acte terroriste d’islamistes radicaux » comparables à Boko Haram ou Al Shabab, mais sans un mot par contre sur le fait que les tueurs étaient en tenue FARDC.

Les actions militaires de grande envergure contre ces soi-disant ADF/NALU sont très attendues. L’attitude de la MONUSCO tenue de protéger les civils est aussi déplorée. Ce mouvement citoyen en appelle à la mobilisation générale de tous les citoyens, leaders d’opinion de la société civile ou du monde politique, artistes…. pour des actions concrètes pour que les tueries de Beni s’arrêtent.

Depuis 2012

La Lutte pour le Changement milite pour le Changement radical et total de la République Démocratique du Congo pour le devenir d’une nation paisible, puissante, riche et prospère digne et fière, respectée de tous.

La Lucha n’est pas une association, ni une ONG, et encore moins un parti politique mais se considère comme un mouvement civique composé de jeunes Congolais, hommes et femmes (intellectuels pour la plupart), sans distinction ni de tribus ni de religion, ni de condition sociale, ni même d’appartenance politique ou non. Ce mouvement existe depuis mars 2012 et a vu le jour à Goma, province du Nord-Kivu.

Mais les membres de Lucha sont tous ceux et celles qui, au Congo ou ailleurs, partagent leur révolte et luttent du mieux qu’ils/elles peuvent dans leur vie quotidienne pour qu’advienne ce changement. La Lucha est organisée à sa manière, sous forme de cercles concentriques, avec un système de leadership horizontal et des responsabilités pour la bonne marche du mouvement assurées de manière tournante par les militants, parmi les plus engagés et disponibles. Il n’a ni des statuts, ni de structure, ni de « dirigeants », mais c’est avant tout un esprit et une foi.

Lucha mène des actions non-violentes comme manifestations, sit-in, lettres ouvertes, dénonciations directes, boycotts, désobéissance civile. Finançant seul toutes ses actions, par de petites cotisations
olontaires, ce mouvement accepte un soutien, pourvu qu’il ne soit ni trop important par rapport à ses besoins réels, ni conditionné, ni un produit de la corruption ou d’un crime, ni susceptible de nuire de quelque manière que ce soit aux Principes de leur lutte ou à leur indépendance et leur liberté de pensée et d’action.

Par GKM

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