Type de recherche

Pour protéger les journalistes en RDC : Bientôt des organisations syndicales dans des entreprises de presse

La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

Pour protéger les journalistes en RDC : Bientôt des organisations syndicales dans des entreprises de presse

Partager

Il y aura, bientôt, des mouvements syndicaux dans des entreprises de presse de la République démocratique du Congo (RDC), pour protéger des journalistes contre leurs responsables qui les considèrent comme des sous-hommes.

Ces syndicats, élus par leurs pairs, devront siéger au Conseil d’administration, comme cela se passe dans toutes les entreprises privées ou de l’Etat. Ceci empêchera aux patrons des journaux et télés de virer, n’importe comment, des journalistes, ou de les traiter comme leurs esclaves ou des agents qui n’ont aucun droit dans leur milieu de travail.

Cela a été décidé au cours d’un séminaire atelier sur la  » sécurité économique et sociale des journalistes en RDC « , tenu du 16 au 17 août 2016 au Cepas, à Kinshasa.

Aussi, il est demandé aux patrons des médias, non seulement de bien rémunérer leurs employés, mais aussi de leur faire signer officiellement des contrats de travail, les immatriculer en les affiliant à l’Inss pour leur sécurité sociale.

Les éditeurs et promoteurs des médias sont également invités à donner des moyens pour le renforcement des capacités de leur personnel. En plus, il leur est demandé de respecter le code du travail en matière de recrutement, pour éviter les moutons noirs dans la profession. Car, par leur comportement, ces moutons noirs ternissent l’image des journalistes congolais sur le terrain.
Les employeurs sont également appelés à améliorer la méthode de gestion, pour des raisons de transparence, en se conformant à la loi Ohada.

Les journalistes interpellés

Pour y parvenir, les journalistes eux-mêmes doivent faire une  » rébellion positive « , c’est-à-dire, prendre conscience des réalités qui les entourent et trouver des solutions à leurs propres problèmes. Les chevaliers de la plume doivent nécessairement s’affilier à un syndicat, prendre conscience en tant que travailleur qui représente une force. Ils sont aussi appelés à renforcer la solidarité et la confraternité, et être objectifs dans le traitement de l’information, en respectant le code d’éthique et de déontologie.

Des organes de presse en entreprises de presse

Il est recommandé aux medias congolais de se transformer en véritables entreprises de presse, avec un capital et un chiffre d’affaires bien connus. L’objectif étant de s’autosuffire, et de faire face à certaines crises économiques et financières qui les bousculent.

De l’ordre dans la publicité

Les journalistes présents dans ce séminaire atelier estiment aussi qu’il faut une réorganisation du secteur de la publicité en République démocratique du Congo. Malheureusement, constate-t-on, une même publicité est facturée différemment selon les médias. Alors que le tarif doit obligatoirement être uniforme pour tout le monde.

Un doigt accusateur est pointé sur les agences de publicité qui constituent une interface entre l’annonceur et le diffuseur. Ces dernières marchandent les prix, négocient avec les plus offrants, tout en tirant bénéfice de reliquats. En réalité, elles jouent le rôle de courtiers. Ce qui est au désavantage des organes de presse.

Un financement alternatif

Prenant la parole, Désiré Bahere a planché sur le model alternatif du financement pour les médias congolais. La situation économique des médias n’étant pas différente de celle du pays, l’orateur a reconnu que la presse congolaise connait une crise profonde : crise de lectorat, manque de points de vente, diminution de chiffres d’affaires, transfert de la publicité vers les réseaux sociaux… Il y a même crainte de la disparition des médias classiques.

Pour Désiré Bahere, il faut un cadre fédérateur pour gérer la publicité. Quant au financement alternatif, il pense qu’il faut des lois de contrainte pour financer les médias.

Par exemple, le premier ministre peut prendre un décret imposant à chaque ministère, entreprise et portefeuille de l’Etat de souscrire des abonnements pour tous les journaux, à raison de 20 journaux chacun, pour une enveloppe budgétisée par l’Etat. Cela permettra de financer les journaux pour leur survie. C’est une manière, pour le gouvernement, de participer au financement des médias.

Le premier ministre peut également prendre un décret pour alléger ou supprimer les taxes auxquelles sont soumis les médias. Un régime d’abattement fiscal pour la presse, ou encore accorder certaines facilités lors du dédouanement des intrants ou autres matériels de télévision.
Il faut noter que près de 20 responsables des médias ont pris part à ce séminaire atelier organisé par Journaliste en danger (Jed) et le Syndicat national des professionnels de la presse (SNPP).

Par LM

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *