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Kasaï-Central : Le chef Kamuina Nsapu serait enterré nuitamment dans un endroit secret

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Kasaï-Central : Le chef Kamuina Nsapu serait enterré nuitamment dans un endroit secret

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Crainte d’une catastrophe humanitaire dans la province

Après son assassinat odieux, la question que tout le monde se pose à Kananga est de savoir l’endroit où repose, pour l’éternité, le feu Kamuina Nsapu. Mais des indiscrétions glanées auprès de certains officiels indiquent que ce chef traditionnel est inhumé dans un lieu tenu secret, quelque part au Kasaï-Central. Les mêmes sources indiquent qu’il aurait été enterré nuitamment, dans la stricte intimité, devant quelques membres de sa famille. Ce, par respect à son rang de grand chef coutumier.

Faux, rétorquent d’autres personnes sur place. Ces dernières affirment sans preuve que le corps du chef aurait été rapatrié à Kinshasa. Ils fondent leurs convictions sur les déclarations des éléments du commando de Kinshasa qui a tué le chef. Samedi dernier, lors de l’exposition des cercueils des policiers morts au combat, leurs collègues de Kinshasa juraient d’amener la dépouille mortelle du chef dans la capitale comme trophée de guerre. Devant le silence radio des officiels attitrés, le mystère plane.

Nul doute que dans les prochains jours, des têtes vont à coup sûr tomber. Le gouverneur de province, Alex Kande Mupompa, a même promis, dans sa déclaration de samedi dernier, que toute personne impliquée de près ou de loin dans cette affaire répondra devant la justice.

Bilan contradictoire

Le bilan en termes de perte en vies humaines dans ces tristes événements, donne lieu à la controverse, note un journaliste basé à Kananga. Le décompte fait par les sources officielles établit 40 morts. 11 personnes dont 6 policiers et 5 civils à Tshimbulu lors de l’attaque de lundi 9 août 2016, 19 tués parmi lesquels 11 agents de la police nationale, 8 civils présentés comme  » terroristes du groupe du chef Kamuina Nsapu  » et le chef lui-même. Ils ont été enterrés au cimetière de la ville samedi 13 août 2016 à Kananga, en présence du Vpm Evariste Boshab.

D’autres sources parlent d’un bilan plus lourd que celui présenté par les officiels. Une de ses sources signale que le jeudi 11 août 2016, soit un jour avant l’élimination physique du chef Kamuina Nsapu, 42 corps bien comptés de civils gisaient au sol dans la brousse du village où le chef vivait.

En plus, d’autres recoupements font état des fosses communes à des endroits bien connus tant à Tshimbulu qu’en périphérie de la ville de Kananga. A ces morts inconnus, s’ajoute un jeune capturé en compagnie de son ami à Tshimbulu, le 30 juillet 2016, répondant aux noms de Ndaye et Albert Tshikumbi, alors qu’ils tentaient de désarmer un élément de la police de circulation routière. Ce jeune a trouvé la mort dans un cachot des services sur place à Kananga.

D’autres  » terroristes  » dont des enfants de 5 à 12 ans ont été capturés lors des affrontements qui ont conduit à la mort du chef Kamuina Nsapu. Leur nombre, selon le gouverneur Alex Kande, est de 40. Ils sont gardés par les services à Kananga.

Une catastrophe humanitaire est à craindre

Les affrontements qui ont opposé les forces de l’ordre aux hommes du chef du groupement des Bashila Kasanga, en territoire de Dibaya, continuent de défrayer la chronique au Kasaï- Central.

Après les morts dont on ne connaît toujours pas le bilan exact, c’est la situation des vivants qui préoccupe. Plusieurs habitants de la ville de Tshimbulu, des villages Mfwamba, Kamuena Nsapu, Bunkonde et Katumba ont fui leurs villages pour trouver refuge soit en brousse soit dans la périphérie de Kananga.

Interrogés, ils disent craindre les représailles des forces de l’ordre, surtout celles du commando venu de Kinshasa. Ce commando a paradé dans les rues de Kananga et dans les débits de boissons de la ville pour saluer un haut fait de guerre ; l’élimination physique du chef Mpandi Nsapu alias Kamuina Nsapu.

Depuis leurs cachettes, plusieurs personnes disent manquer de tout, étant donné que la situation était imprévisible. Celles qui ont trouvé refuge à Kananga, principalement dans la mission catholique Ntambue Saint Bernard, sont chiffrées à 327. Les familles d’accueil n’ont pas de capacité et de ressources nécessaires pour y faire face.

Cette condition laisse entrevoir une situation humanitaire aux conséquences incalculables. Le gouvernement provincial n’ayant pas de moyens de faire face à cette contrainte.

Par Godé Kalonji

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