Les préalables des uns et des autres étant irréversibles;Dialogue politique : la CENCO face à plusieurs obstacles
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Annoncé en septembre 2015 par le président Joseph Kabila, le dialogue politique en RD CONGO est encore au point mort. Au jour le jour, les chances pour la tenue de cette rencontre politique s’amenuisent aussitôt que le chef de l’Etat avait invité les Congolais au dialogue, des obstacles se sont dressés sur
Obstacles
Le premier obstacle, c’est l’ordre du jour lui-même, qui n’a pas été précisé par son instigateur. Ce dernier étant fin mandat, une frange de la classe politique congolaise, en l’occurrence l’Opposition, a soupçonné la présence d’un agenda caché derrière cette démarche.
Une précision cependant sera donnée plus tard, à savoir que le dialogue politique inclusif a pour objectif premier l’organisation des élections, crédibles et transparentes au contraire des élections chaotiques de 2006 et 2011. Mais qu’est ce qui a fait que ces scrutins soient chaotiques ?
Quelques éléments de réponse à cette interrogation indiquent que les élections annoncées étaient biaisées dès le départ, à telle enseigne que le vainqueur aux élections présidentielles était connu d’avance. L’un des candidats, pourtant favori, s’était désisté. En fin de compte, les résultats étaient délibérément faussés.
L’organisation des élections transparentes et apaisées n’appellent pas forcement l’organisation au préalable d’un dialogue politique de surcroit onéreux, et qui prendrait trop de temps dans l’entendement de l’opposition.
L’organisation en lieu et place d’une tripartite, qui regrouperait les partis politiques, la société civile et la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI), pourrait lever les obstacles qui ont fait que les élections mises en cause soient entachées d’irrégularités et organiser des élections propres en 2016.
Le second obstacle est constitué des préalables posés par les uns et les autres. L’opposition radicale exige, en plus du respect de la Constitution, la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques, de l’espace politique et des médias.
La cessation de l’acharnement des opposants politiques, le respect des libertés fondamentales. L’opposition républicaine tient également au respect de la Constitution.
Tous les signaux indiquent néanmoins que la majorité présidentielle, qui constitue la famille politique du chef de l’Etat et le chef de l’Etat lui-même, s’inscrivent obstinément dans la logique du maintien de ces prisonniers pour la plupart dans les geôles. La décrispation de l’atmosphère politique recherchée comme préalable est dès lors foulée aux pieds, pour autant que les préalables ne soient pas pris en compte.
Ramener tout le monde au dialogue
L’Eglise catholique, qui consolide sa position au milieu du village s’évertue à ramener tout le monde au dialogue. L’on ne doit cependant pas perdre de vue le fait que les princes de l’Eglise ont appelé au respect de la Constitution.
Le pacte social auquel le peuple congolais a souscrit et consenti librement, ne peut faire l’objet de modification que lorsque les intérêts du peuple sont mis en jeu.
En vue de préserver ces intérêts et assurer la paix sociale, ainsi que le développement, le législateur avait pris soin de verrouiller certains articles. Rien ne peut justifier pour l’heure une quelconque démarche visant à faire sauter les verrous, fut-il un dialogue politique.
Ce dernier, ainsi devenu hypothétique, doit logiquement céder la place au monologique politique, la MP tiendrait alors seule son dialogue politique et les conclusions qui en découleraient ne seraient opposables qu’à elle-même.
Par G.O