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Kongo Central : Jacques Mbadu suspend Mme le Maire de Boma et nomme une intérimaire

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Kongo Central : Jacques Mbadu suspend Mme le Maire de Boma et nomme une intérimaire

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Près de deux mois seulement après la suspension de Jean Marc Nzeyidio Lukombo, Maire de la ville de Matadi et, de surcroit, le doyen de tous les maires de la RD Congo, le Gouverneur Jacques Mbadu Nsitu vient une fois de plus de frapper dur.

En effet, pour avoir commis à son tour des fautes graves dans l’exercice de ses fonctions, Madame le maire de la ville de Boma, Marie-Josée Niongo Nsuami, est suspendue, elle aussi, de ses fonctions et ce, suivant l’arrêté provincial N° 090/Bis/CAB.GOUV/KC/043/2016 du 8 Août 2016. Elle est cependant remplacée à ce poste par Madame Annie Matundu Mbambi suivant, quant à elle, la lettre de nomination portant le N° 090/Bis/CAB.GOUV/KC/1180/2016 écrite à la même date et cela, en attendant l’organisation prochaine des élections urbaines, municipales et locales.

Selon Madame Chantal Malamba, Directeur de cabinet adjoint et porte-parole du Gouverneur Jacques Mbadu, qui a lu sur les antennes de la RTNC/Kongo Central ces deux importants documents qui focalisent présentement l’actualité à travers toute l’étendue de la province du Kongo Central, il est reproché à Marie-Josée Niongo Nsuami d’avoir non seulement initié et instigué une campagne xénophobe contre les non-originaires de la ville de Boma et de l’ancien district du Bas-Fleuve ; mais aussi et surtout saboté, outragé et profané le drapeau national qui est pourtant l’un des attributs de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.

Notamment en le nouant délibérément autour des poteaux d’éclairage de la Snel en lieu et place de le monter dans les mâts dignes mis à sa disposition par l’Exécutif provincial en vue de rendre beaucoup plus visible le bâtiment administratif de la mairie de Boma.

En ce qui concerne plus précisément le premier grief mis à sa charge et lequel a été davantage confirmé dans le rapport n° 05/42/00/DP/259/2016 établi par les différents services locaux de sécurité, il se dégage que Mme le maire suspendue a fait monter, dans un temps record, la xénophobie à Boma, première capitale de l’Etat indépendant du Congo, en la matérialisant bon gré mal gré dans certains de ses propos dialectiques  » yombe  » qu’elle ne cessait de débiter à longueur des journées en public ; des propos discourtois du genre  » nuni ayi nsusu mboti mu tuela nsusu… « . Entendez :  » mieux vaut entretenir une poule qu’un oiseau qui, d’habitude, finit par s’envoler « . Fin de citation.

Pour des analystes de tout bord, la campagne xénophobe que menait l’autorité urbaine de Boma ; laquelle campagne qu’ils qualifiaient, eux, de culte de l’ethnie né de la structure montée pour besoins de la cause dénommée  » Kidempangi  » entendez :  » entre ami et frère…  » s’était fortement ancrée à travers toute la ville de Boma comme un mot de passe ou encore un slogan, pour les uns, et un outil voire un vaste réseau au profit de la propagande xénophobe pour laquelle madame le maire Marie-Josée Niongo Nsuami est accusée d’être la principale instigatrice, pour les autres.

De nombreux témoins habitant la ville touristique de Boma qui se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat disent cependant avoir dénoncé en premier ces agissements on ne peut plus pervers de madame le maire suspendue. Malheureusement, très peu de gens seulement les ont compris en son temps.

Et aujourd’hui, tout le monde leur donne raison au vu de la création de deux camps diamétralement opposés qui se regardent en chien de faïence dans cette ville touristique.

Il s’agit, d’une part, du camp de madame Marie-Josée Niongo Nsuami du reste déterminé de faire de cette xénophobie le point d’ancrage de la politique électorale de cette dernière ou mieux un levier visant l’élimination de tous les non-originaires du coin désireux d’obtenir un mandat politique dans la ville de Boma et, d’autre part, de celui regroupant tous ceux qui sont contre cette pratique anti-constitutionnelle d’incitation à la haine tribale.

S’agissant enfin du second grief mis à sa charge, les éléments contenus dans le rapport précité renseignent que pour pouvoir marquer les édifices publics, le Gouverneur Jacques Mbadu avait remis à Mme le maire de Boma des insignes de l’emblème de la RD Congo.

Soit 15 exemplaires de drapeau national devant être montés sur les mâts qui environnent le bâtiment administratif de la mairie. Mais aussi paradoxale que cela puisse paraître, Marie-Josée Niongo Nsuami, peut-on encore lire dans ce rapport, a fait de son arrogance en foulant aux pieds les instructions lui données par le Chef de l’Exécutif provincial.

C’est-à-dire, elle a préféré plutôt nouer ces drapeaux, comme indiqué ci-haut, aux poteaux de la Snel qui longent l’avenue. Une attitude condamnable qui étalé à suffisance l’ignorance, par la maire suspendue, de l’article 1 de la constitution congolaise.

Par Olivier Bilonda Kamwanya

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