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Des ongd locales accusent l’Etat congolais

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Des ongd locales accusent l’Etat congolais

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Déraillement du train au Katanga
De vielles locomotives abandonnées en Australie et déclassées en Afrique du sud rachetées pour tuer les Congolais

Dans un communiqué conjoint daté du 24 Avril 2014, les organisations de la société civile du Katanga membres de la plateforme pour la promotion et la défense des Droits Economiques Sociaux et Culturels (DESC/RDC) se disent préoccupées par les conséquences résultant de l’accident du train marchandise appartenant à la Société Nationale de Chemin de fer du Congo(SNCC) et accusent l’Etat Congolais, la SNCC et ses partenaires d’être responsables des accidents ferroviaires à répétition au Katanga, causant des pertes en vies humaines et matérielles.

Les organisations membres de la plateforme DESC /RDC, dont font partis, Action Citoyenne pour la Bonne Gouvernance ACBG, Centre de Formation et de Promotion de la gouvernance dans le secteur minier CFPG, Centre pour la Justice et la Réconciliation, C.J.R, Humanisme et Droits Humains, HDH., Justicia ASBL, Observatoire Congolais des Minerais Radioactifs, O.M.R.A.C, Nouvelle Dynamique Syndicale, N.D.S accusent l’Etat congolais d’avoir failli à sa mission et le rend responsable de cette situation, par manque d’une politique en matière de transport.

Pour rappel, en date du mardi 22 Avril 2014 aux environ de 10H00, un train de marchandise de la SNCC en provenance de Kamina, au Katanga et qui se rendait à Mwene-ditu, au Kasaï Occidental, a déraillé. Cet accident est survenu à plus ou moins 7 Km du village Katongola et à plus ou moins 47 Km de la ville de Kamina.

Des vieilleries pour tuer les Congolais

Selon ces organisations, ce déraillement est survenu à la suite d’un emballement de la locomotive, suite à un excès de vitesse et à la conduite en état d’ivresse du machiniste. Pourtant cette locomotive est l’une de celles acquises par le gouvernement congolais et qui avaient été réceptionnées pompeusement par le Premier ministre, Matata Ponyo à Lubumbashi au courant de l’année 2013.

Avec cet accident, ces Ongd se rendent compte que ces locomotives n’étaient pas neuves, mais bien des veilles qui avaient déjà été utilisées en Australie en 1962, puis en Afrique du Sud où elles étaient déclassées.

A ce jour le bilan des victimes fait état de plus ou moins 350 personnes décédées sur place et plus ou moins 161 blessées. Parmi les morts, on a dénombré des policiers et des militaires des FARDC, des élèves qui revenaient de vacances, des athlètes et des commerçants.

Plusieurs personnes blessées ont succombé par manque d’une intervention d’urgence appropriée. Trois jours après cet accident, des corps sont encore dans les décombres ou coincés sous les wagons, déplorent les signataires de ce communiqué conjoint.

Ces organisations de la société civile du Katanga signalent que l’achat des locomotives vétustes, leur manque d’entretien, le mauvais état de la voie ferrée et l’absence de motivation des travailleurs qui totalisent plus de 98 mois sans salaire sont parmi les causes de cet accident mortel.

Cet accident est survenu alors que la SNCC a signé u contrat avec société Sud africaine du nom de Vecturis pour l’entretient de la voie ferrée et des locomotives. Elles regrettent de constater que Kinshasa tente de minimiser cet incident en divulguant des chiffres des personnes décédées et des blessées ainsi des circonstances inexactes de son déroulement pour échapper à ses responsabilités.

C’est ainsi que ces organisations membres du DESC/RDC recommandent à Kinshasa de communiquer à la population le chiffre exact des victimes et de diligenter une enquête mixte gouvernement, assemblée nationale et société civile pour élucider les causes et déterminer les responsabilités dans le déroulement de cet accident.

Action Citoyenne pour la Bonne Gouvernance ACBG, Centre de Formation et de Promotion de la gouvernance dans le secteur minier CFPG, Centre pour la Justice et la Réconciliation, C.J.R, Humanisme et Droits Humains, HDH., Justicia ASBL, Observatoire Congolais des Minerais Radioactifs, O.M.R.A.C, Nouvelle Dynamique Syndicale, N.D.S exigent révocation du Comité de gestion et le Conseil d’Administration de la SNCC pour mauvaise gestion.

Elles exhortent Kinshasa à décréter un deuil national pour honorer les victimes et indemniser les victimes. Les organisations de la société civile sont priées d’organiser les victimes dans une association pour une action judiciaire contre l’Etat Congolais, la SNCC, le président du Conseil d’Administration de la SNCC et la Banque mondiale.

La VSV s’interroge

Pour la VSV, cet énième déraillement de train au Katanga avec plusieurs pertes en vies humaines relance avec acuité la problématique non seulement de la gestion de la SNCC en RD Congo mais également celle de la vétusté des locomotives de cette dernière. Pour la VSV, Kinshasa se trouve interpellé et doit en principe tirer les leçons des drames macabres survenus en prenant des mesures efficientes et appropriées concernant le fonctionnement et la gestion de la SNCC, pour sécuriser effectivement les voyageurs et les biens en vue d’éviter dans l’avenir de tels incidents.

Il convient de relever que depuis le début de l’année 2013, où des dizaines des personnes ont trouvé la mort suite au déraillement de train dans la province du Katanga, aucune mesure n’est prise pour éviter ce genre de drame.

La VSV invite Kinshasa à accélérer l’enquête initiée à ce sujet pour faire la lumière sur ce énième accident macabre en vue d’établir les responsabilités et sanctionner les personnes mises en cause, et ce, conformément à la loi.

L’ONGDH invite également Kinshasa à assurer une prise en charge effective des victimes et indemniser ces dernières et/ou leurs familles pour les préjudices subis. Enfin, la VSV exhorte le gouvernement Matata à sanctionner rigoureusement les responsables impliqués dans la gestion calamiteuse de la SNCC et les mettre hors d’état de nuire en prenant des dispositions qui s’imposent pour garantir effectivement la sécurité des voyageurs et des biens par voie ferroviaire et autres voies de communication.

Par GKM

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