Sa succession, qui s’annonce déjà malaisée requiert une forte dose de sagesse mais requiert une forte dose de sagesse mais aussi et surtout de prudence de la part du gouvernement

Des informations alarmantes en provenance du Nord-Kivu indiquent que la collectivité-chefferie du Bwisha, en territoire de Rutshuru, est en deuil suite au décès du Mwami (Roi, Grand chef traditionnel) Dieudonné Ndeze Mutarambirwa, pendant qu’il recevoir des soins nécessités par son état de santé au Pays-Bas.

En attendant le rapatriement de la dépouillement mortelle de l’infortuné, une forte agitation devient perceptible au sein de la population, qui craint le pire concernant la succession à la tête de la collectivité !

En effet, des rumeurs qui se répandent comme une trainée de poudre, à l’initiative de quelques politiques originaires du terroir qui courent déjà les sentiers et chemins de la région, la succession de feu le Mwami Dieudonné Ndeze Mutarambirwa se fera impérativement par filiation directe, comme ce fut le cas de ce dernier à la mort de son père, feu le Mwami René Michel Louis Ndeze Irivuz’Umwami !

Or, dans le contexte politique actuel au Nord-Kivu, caractérisé notamment par la montée de l’aversion des masses populaires locales à l’endroit du Rwanda voisin, où les Tutsi sont aux commandes de l’Etat, la désignation du nouveau Mwami par filiation directe dans la collectivité-chefferie du Bwisha à l’écrasante majorité sociologique Hutu équivaudrait à l’étendre l’influence du pouvoir Tutsi du Rwanda à cette entité politico-administrative coutumière congolaise, par le biais du fils aîné de feu Dieudonné Ndeze Mutarambirwa, qui serait déjà majeur, mais né d’une mère d’ethnie Tutsi !

En remontant le cours de l’histoire et analysant les événements politiques qui marquent profondément l’Est du pays jusqu’à ce jour, on peut bien comprendre les appréhensions des masses populaires locales, qui sont régulièrement victimes de l’invasion de leurs villages, de leurs champs et de leurs pâturages par les maîtres du Rwanda et contraints ainsi d’aller vivre durablement loin des leurs à l’étranger !

S’identifier à la personne du Mwami…

Le Mwami Dieudonné Ndeze Mutarambirwa est décédé au Pays-Bas. Sa succession à la tête de sa collectivité qui s’annonce déjà malaisée requiert une forte dose de sagesse mais aussi et surtout de prudence de la part du gouvernement, et plus particulièrement le vice premier ministre en charge des Affaires intérieures et de la sécurité du territoire.

La collectivité-chefferie du Bwisha, comme d’ailleurs l’ensemble du territoire de Rutshuru, est un espace extrêmement sensible par lequel passent les campagnes de traque organisées contre les bandes armées du pays et de l’étranger c’est pourquoi la résolution de problèmes sociopolitiques qui se posent à l’intérieur de son périmètre doit tenir compte de l’état d’âme de sa population ? Mais aussi et surtout de son passé difficile à oublier !

Pour mieux faire, il faut que le gouvernement aille dans le fond de choses en interrogeant la coutume, bien sûr, mais aussi l’environnement sociopolitique de cette coutume pour résoudre d’une manière durable l’épineuse question de succession au Bwisha !

Il est hors de question d’aller chercher des solutions à ce problème chez des politiques qui battent déjà campagne à travers la collectivité car leur position est déjà comme. Il est plutôt question d’aller à l’écoute du petit peuple qui a intérêt à s’identifier à travers la personne de son Mwami et non le contraire.

Par Bamporiki Chamira