La tension monte entre Kinshasa et Bruxelles
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Face à la résolution des députés belges sur l’élection présidentielle en RD Congo
Un malaise semble crisper les relations entre la République Démocratique du Congo et le Royaume de Belgique.
Ce climat tendu a commencé lorsque les députés belges ont voté, le mercredi 20 juillet dernier, une résolution proposant de couper l’aide bilatérale directe au pays cher à Patrice Emery Lumumba, si les dirigeants actuels de la RDC n’organisent pas l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels.
Les parlementaires belges ont cependant soutenu l’organisation du Dialogue pour baliser le chemin de ce scrutin. Ils ont, enfin, appelé à la libération des détenus politiques.
La position l’ancienne métropole a été mal accueillie par les autorités congolaises. Un communiqué officiel, publié le week-end par le bureau de l’Assemblée nationale, a vite faite de rappeler au Royaume de Belgique le principe universel de non-ingérence cristallisée par la résolution 2625 de l’Assemblée générale de l’ONU, relative aux principes de droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats conformément à la Charte des Nations Unies.
Selon ce communiqué, le Bureau de la 2ème chambre législative de la RD Congo rappelle encore le protocole de partenariat liant la chambre des représentants du Royaume de Belgique et l’Assemblée nationale de la RDC, qui commande davantage de consultations avant toute prise de position pouvant concerner l’une ou l’autre partie.
Il invite en conséquence la partie belge, dans le cadre dudit protocole, aux consultations susmentionnées, et s’interroge sur la conformité des allégations portées par la résolution en rapport avec le principe pré rappelé de non-ingérence et entend saisir l’Assemblée plénière dès la rentrée parlementaire de septembre 2016 en vue d’une réaction qui tienne compte du principe de réciprocité.
A en croire certains analystes, la RD Congo a intérêt à ne pas engager un bras de fer avec le Royaume de Belgique à l’heure où elle est confrontée à une crise politique, économique et sociale interne.
Les tractations autour du Dialogue politique national, la hausse des prix et la pénurie des produits de première consommation sur le marché congolais, auxquelles s’ajoutent le mécontentement de la population outrepassée par les affres de ces perturbations dans un contexte plus que jamais miné par une insécurité criante, ainsi que la dégradation des infrastructures de base, devraient plutôt amener le régime de Joseph Kabila à demander conseils aux vieilles Nations, entre autres la Belgique, pour trouver une heureuse issue.
A l’approche de la fin du second et dernier mandat de Joseph Kabila à la tête du pays, tout porte à croire que les partenaires traditionnels de la RDC tiennent à voir ce pays au cœur de l’Afrique prêcher le bon exemple en respectant la Constitution à travers l’organisation des scrutins dans le respect de délais constitutionnels et pour l’alternance démocratique au pouvoir.
Rappeler cela aux dirigeants du Congo pour le bien de ce pays dont la majorité de la population croupit dans une misère noire n’est pas un péché.
Par Marcel Tshishiku