A l’instar de tous les Etats favorables à un renouveau démocratique en RDC : Bruxelles soutient le dialogue prôné par l’ONU
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Elle plaide en faveur d’un consensus global à trouver sur toutes les questions qui divisent les parties en présence dans ce pays…
Le royaume fédéral de Belgique, pays intimement lié à la République Démocratique du Congo par de longues années de vie communes, reste très préoccupé par la situation qui se développe dans ce pays, sous-tendue par une crise politique aux conséquences imprévisibles à plus ou moins court terme, si rien n’est entrepris à temps pour y mettre un terme.
Prenant à témoins les nombreux invités à la 185ème fête nationale de ce pays, son ambassadeur à Kinshasa, M. Michel Lastschenko, a profité de son entretien à bâtons rompus avec la presse pour saluer les rapports de fraternité et de coopération agissante qui existent entre les peuples de Belgique et de RD Congo.
Evoquant la situation politique de la RDC, qui a évolué en dents de scie depuis de longues années, le diplomate belge a indiqué que 2012 a connu une crise dramatique, par le truchement d’une funeste rébellion, conduite par le M23.
Grâce à la Belgique la France, les USA etc, l’appel de la RDC avait été entendu, tant et si bien que le conseil de sécurité des Nations Unies avait décidé de doter la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RD Congo (MONUSCO) d’une brigade internationale d’intervention, qui mit fin à ladite rébellion, a rappelé l’ambassadeur Lastschenko.
Il y a lieu de rappeler ici que l’écrasement de la rébellion montée de toutes pièces par le M23, avec le soutien de pays voisins immédiats de la RDC, a été l’événement annonciateur du nouveau départ de ce pays vers sa stabilisation.
Elle fait couler tant d’encre…
En effet, depuis la déconfiture du M23, la situation sécuritaire et politique de la RD Congo ne s’est pas nettement améliorée dans le sens d’une stabilité vécue au quotidien, mais il n’y a plus de groupes armés menaçant dangereusement l’existence même de ce pays à partir de la vulnérable province du Nord-Kivu, a fait remarquer Michel Lastschenko.
Sur le plan strictement politique, les élections présidentielle et législatives ont eu lieu le 28 novembre 2011. Proclamé vainqueur du scrutin présidentiel, l’actuel locataire du palais de la Nation, Joseph Kabila a pris ses fonctions et depuis, on ne s’est plus préoccupé de l’échéance de 2016, qui fait couler tant d’encre et de salive aujourd’hui.
Ce qui s’est passé au début de l’année 2015 est venu brusquement balayer l’insouciance qui s’était installée dans l’opinion, car on a commencé à se demander comment on allait organiser les élections.
A présent on se rend vite compte que la question politique l’emportera sur la question sécuritaire, a fait remarquer Michel Lastschenko, qui constate que les débats fusant de partout autour des questions ayant trait à la situation politique du pays.
L’éveil de la conscience politique dans les masses est visible en RDC, notamment à travers les nombreux titres de journaux paraissant dans le pays, remarque le diplomate belge, qui a déploré, cependant, la tendance de certains dirigeants congolais à passer du système démocratique au système autoritaire.
Donnant son point de vue sur le vécu démocratique en RDC, l’ambassadeur de Belgique à Kinshasa a fait observer à ses interlocuteurs de la presse que dans une vraie démocratie, il faut libérer au maximum l’espace politique, exclure les insultes et sanctionner sévèrement celles-ci, sans pour autant être tenté d’étouffer la libre expression.
Mais dans quelle mesure tout cela pourrait être possible sans changement de structures mentales et des institutions devenues inadaptées à la vie des hommes ainsi que des femmes du temps présent.
Or, en République Démocratique du Congo, les masses populaires ne jurent plus que par l’alternance au niveau des institutions actuelles du pays, ici et maintenant, d’où la nécessité d’un nouveau départ envisageable à court terme.
Le diplomate belge, qui reste très sensible aux aspirations politiques du peuple congolais, a vite compris que tout passerait finalement par des pourparlers politiques entre Congolais, communément connus sous l’appellation de » dialogue politique inclusif « .
Abordant la question, Michel Lastschenko a déclaré ce qui suit : » nous attendons le commencement du dialogue, car c’est le seul cadre où va se poser des questions sur l’avenir de la RDC.
On va y discuter du calendrier électoral et tant d’autres questions importantes. Malgré les positions opposées, on doit se parler pour trouver un consensus, a-t-il conclu.
Par Bamporiki Chamira