Type de recherche

Courroie obligée de transmission entre le pouvoir et le peuple : Parent pauvre, la presse de la RDC a droit à l’aide du gouvernement

A la une La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

Courroie obligée de transmission entre le pouvoir et le peuple : Parent pauvre, la presse de la RDC a droit à l’aide du gouvernement

Partager

Dans quelques jours la presse de la RDC va célébrer la journée qui lui est dédiée par les autorités nationales en reconnaissance du rôle éminent qu’elle ne cesse de jouer dans la coexistence pacifique entre les peuples dans le maintien de rapports d’intérêt réciproque entre les Etats, mais aussi et surtout dans les efforts à déployer pour l’établissement d’un monde meilleur !

Située à Califourchon sur un régime de liberté et sur celui de dictature pure et dure, la presse de la RDC est appelée à informer le public mais en faisant le choix entre ce qui plaît au régime politique en place et ce qui ne lui plaît pas du tout.

D’où les difficultés insurmontables de journalistes de la RDC de pouvoir s’exprimer par écrit, par images ou par paroles sans risquer de se retrouver à tout moment en prison ou de faire l’objet d’actes de violence pouvant entraîner la mort !

Au niveau de la classe dirigeante du pays, il existe une catégorie de personnalités anti journalistes qui développent la rhétorique selon laquelle le gouvernement en place a hérité de la presse de Mobutu dont la 3ème République mise en place par l’AFDL ne peut rien attendre ni se faire des soucis parce que celle-ci ne fait rien pour le maintien de l’ordre institutionnel mis en place par elle !

La presse et le succès de l’AFDL…

Comme on peut s’en rendre compte, cette rhétorique ne résiste pas du tout à l’analyse qui montre clairement comment cette presse héritée de Mobutu avait aidé courageusement la campagne militaire de l’AFDL depuis le maquis de Hewa Bora jusqu’à la prise sans combats de villes de Lubumbashi (où le président Laurent Désiré Kabila a annoncé la prise du pouvoir par les forces de l’alliance avec lui à la tête de ces dernières) et de Kinshasa !

En effet, on peut se demander comment le nouvel ordre politique viendrait s’établir dans la capitale (avec plus ou moins 10 millions d’habitants sans une préparation psychologique et morale de la population sans le concours efficace de journalistes autrement mieux informés que le petit peuple quant aux intentions réelles de nouveaux dirigeants et à leur virtuel projet de société préalablement connus des professionnels de la presse rencontrés sur place.

On peut se demander aussi par l’effet de quelle baguette magique les nouvelles autorités totalement inconnues des populations rencontrées sur place ont pu installer leur première équipe de l’exécutif central et leur assemblée nationale respectivement à Kinshasa et Lubumbashi où des journalistes ont travaillé durement pendant des mois et sans le moindre salaire, mais aussi et surtout dans des conditions humainement inacceptables (voyages périlleux sur de vieux zincs entre Kinshasa et Lubumbashi, des nuits passées à la belle étoile et sans la moindre croûte de pain au chef lieu de l’ancienne province du Katanga, etc. etc.

Hérités du régime de Mobutu…

Et parce que beaucoup de personnalités au pouvoir dans le pays justifient leur refus d’aider la presse et les journalistes à s’épanouir par le fait que ces derniers ont été hérités du régime politique mis en place par Mobutu, nous pouvons renvoyer ces pourfendeurs de la famille communicationnelle congolaise à l’étude de la composition de l’armature de base de l’équipe de collaborateurs, proches et éloignés du chef de l’Etat, de présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, des entreprises d’Etat, de la Haute administration publique où siègent encore des mobutistes avérés ! Ces derniers sont entretenus grassement par le trésor public alors que la qualité de leurs prestations, par rapport à celles de journalistes du pays, laisse trop à désirer !

Courroie obligée de transmission entre le pouvoir établi et la masse des administrés, la presse était toujours considérée par le régime de Mobutu comme un quatrième pouvoir qu’il fallait bien entretenir parce qu’il aidait le gouvernement à bien diriger le pays par ses critiques et ses suggestions toujours bien venus : subsides pour mieux rémunérer le personnel, achat de véhicules, prise en charge de frais d’exploitation, frais médicaux et funéraires, etc. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Avec l’avènement de la 3ème République, la presse est devenue et demeure jusqu’à ce jour la parente pauvre de la République !

Or, auxiliaire qu’elle est de l’Etat dans la conduite des affaires publiques, la presse nationale a pleinement droit à l’aide efficace et multiforme du gouvernement sans devoir aliéner sa liberté de blâmer et son indépendance d’esprit dans la mise en œuvre des actions.

Signalons en passant que malgré les nombreux faits d’éclat par lesquels elle s’est signalées depuis l’avènement de la 3ème République la presse nationale n’a jamais été honorée par les autorités responsables du pays. La journée de la presse qui s’annonce sera-t-elle une occasion pour l’Etat congolais de corriger cette anomalie qui confine à une injustice qui ne dit pas son nom ?

Au sein de la presse nationale il y a des personnalités (nombreuses) qui font la fierté du peuple congolais au pays et même à l’étranger.

Comment l’ordre de mérite civique n’existe pas en RDC, cette catégorie de citoyens doit-elle être considérée comme des damnés de cette terre des hommes ? Au ministre ayant la Communication et Médias dans sa charge d’Etat de répondre à cette interrogation ?

Par Bamporiki Chamira

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *