Droits de l’homme RDC : hausse de violations en 2016 !
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Dans son rapport mensuel pour le mois de mai 2016, le BCNUDH a documenté plus de 348 cas d’atteinte aux droits humains dont 155 cas sont liés à la restriction de l’espace démocratique. Ce qui porte le total à 631 violations depuis janvier 2015, dont 371 cas rien que pour l’année 2016.
Fidèle à sa tradition, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH) a rendu public hier mercredi 22 juin 2016 son rapport mensuel contenant les principales tendances des violations des droits de l’homme en RDC au cours du mois de Mai 2016.
José Maria Arnaz, le directeur du BCNUDH a fait savoir que durant le mois de mai 2016, son service a documenté 384 violations des droits de l’homme sur le territoire de la RDC. Ce qui représente une hausse par rapport au mois d’avril 2016 au cours duquel 366 violations avaient été enregistrées.
Les provinces les plus touchées restent celles de l’Est de la RDC avec plus de 243 violations, notamment les provinces du Nord-Kivu (143 violations), de l’Ituri (52 violations), du Sud-Kivu (26 violations), de la Tshopo (20 violations) et du Haut-Uélé (deux violations).
L’ouest du pays a enregistré 141 violations des droits de l’homme. Et , les types de violations les plus rapportés au mois de mai 2016 sont les atteintes au droit à la liberté et à la sécurité de la personne (93 violations et 316 victimes), les atteintes au droit à l’intégrité physique (81 violations et 181 victimes), les atteintes au droit de propriété (65 violations), les atteintes à la liberté de réunion pacifique (52 violations) et les atteintes au droit à la vie (45 violations et 95 victimes), dont 15 violations et 17 victimes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires par des agents de l’État.
Les auteurs connus
Des agents étatiques dont la PNC, les FARDC, des agents de l’ANR et autres autorités administratives sont cités par le BCNUDH comme responsables de ces violations des droits de l’homme énumérées sur l’ensemble du pays à 67%.
Les agents de la PNC sont responsables de 141 violations des droits de l’homme, ce qui représente plus de 36% du nombre total de violations des droits de l’homme enregistrées pour le mois concerné. Les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont, quant à eux, responsables de 63 violations. Au cours du mois de même mai 2016, dans les territoires affectés par le conflit, au moins 125 violations, dont 26 exécutions sommaires (73 victimes), ont été commises par les combattants de tous les groupes armés confondus, soit près d’un tiers du nombre total de violations.
Les groupes armés aussi indexés
Parmi les groupes armés, le BCNUDH cite les combattants du FRPI comme principaux auteurs avec 32% d’atteintes commises par les groupes armés, perpétrées dans le territoire d’Irumu, province de l’Ituri, soit 19 atteintes au droit à la propriété, 13 atteintes au droit à l’intégrité physique, trois atteintes au droit à la liberté et à la sécurité, trois atteintes au droit à la vie et deux cas de travaux forcés.
Les combattants des Allied democratic forces (ADF) ont quant à eux commis au moins 26 atteintes aux droits de l’homme dans les territoires de Beni et d’Irumu, respectivement au Nord-Kivu et en Ituri, soit 14 atteintes au droit à la vie (51 victimes), cinq atteintes à la liberté et la sécurité de la personne (20 victimes), quatre atteintes au droit à la propriété et trois atteintes au droit à l’intégrité physique (huit victimes).
Restriction de l’espace démocratique !
Toujours pour le mois de mai 2016, le BCNUDH a documenté 155 violations des droits de l’homme liées à la restriction de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire congolais.
Ces violations des droits de l’homme ont été commises principalement dans les provinces du Nord-Kivu (38 cas) et dans les provinces de Kinshasa (20 cas), du Haut-Katanga (17 cas), du Kwilu (15 cas) et du Tanganyika (14 cas).
Les violations les plus rapportées sont les atteintes à la liberté de manifestation pacifique (52 cas) suivies par les atteintes à la liberté d’opinion et d’expression (44 cas) et au droit à la liberté et à la sécurité de la personne (40 cas).
Les membres de partis politiques (172 victimes) et d’organisations de la société civile (25 cas) sont les principales victimes desdites violations. Au cours du mois de mai 2016, au moins 30 manifestions organisées par des partis d’opposition et/ou la société civile ont été interdites ou réprimées par les autorités.
Au total 631 violations des droits de l’homme en lien avec les restrictions de l’espace démocratique ont été documentées depuis le 1er janvier 2015, dont 371 violations pour 2016.
Par GKM