Législatives provinciales : Franck Diongo décèle 2 216 candidats fictifs
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Le rapport de la CENI déposé à l’Assemblée nationale indique que le nombre des prétendants à ces élections est passé de 21 975 à 24 191 après traitement, nettoyage et suppression des doublons. Pourtant, il devrait logiquement être revu à la baisse
Le député national Franck Diongo, élu de la circonscription de Lukunga, ville de Kinshasa, a décelé 2 216 candidats fictifs aux prochaines élections provinciales, tel qu’indiqué dans un rapport de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) déposé à l’Assemblée nationale, alors qu’elle clôturait sa session de mars. Dans sa page 56, chapitre 6, ayant comme titre » clôture de l’opération de réception et traitement des candidatures pour l’élection des députés provinciaux « , ce document, intitulé » Rapport annuel juin 2015-mai 2016 « , rapporte, dans son tout premier paragraphe, que » comme indiqué dans le rapport précédent, l’opération d’inscription des candidatures aux élections des députés provinciaux a commencé le 15 avril 2015 et s’est poursuivie jusqu’au 27 juin 2015.
Après consolidation, traitement et dédoublonnage, le nombre de candidatures enregistré pour cette élection est passé de 21 975 à 24 191 tel que publié dans les décisions n°008, 009 et 010 du 29 juin 2015 « .
Franck Diongo n’arrive pas à comprendre comment une opération de nettoyage appelée à écarter les doublons, peut augmenter le nombre des candidats au lieu de le revoir plutôt à la baisse. En réalité, le nombre de 21 975 devrait baisser.
Curieusement, il est passé à 24 191. » C’est une preuve de plus que la Commission électorale nationale indépendante n’est pas crédible « , a dit le président national du Mouvement Lumubiste Progressiste (MLP) et haut cadre de l’Alternance pour la République (AR).
En plus l’orateur, qui s’est procuré ce document par des voies non officielles, se demande pourquoi il n’a pas encore été distribué officiellement aux députés nationaux jusqu’à ce jour, alors qu’il a été déposé le jour de la clôture de la session.
Pour lui, il y a une intention manifeste d’éviter les débats au sein de l’hémicycle pour ne pas passer au peigne fin ce rapport scandaleux, qui n’indique même pas le plan de décaissement des fonds pour l’année 2016, selon le député Diongo.
Ce dernier explique cette situation par le refus volontaire de la centrale électorale d’organiser la présidentielle en novembre 2016, et occasionner ainsi le glissement.
L’élu de Lukunga rappelle que même le rapport de l’année dernière n’a jamais été soumis au débat. Pourtant, la loi a obligé la CENI de se soumettre toujours à cet exercice pour que la représentation nationale suive de près l’évolution de la situation électorale en République démocratique du Congo.
De la restitution du Congrès de l’Opposition
L’orateur qui a pris part au Congrès organisé par l’Opposition du 8 au 9 juin dernier, sur initiative d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, a fait la restitution de ces assises, qui ont consolidé l’unité de cette classe politique.
Une mise au point face à la portée et la nature de ce forum tenu à Genval. » Dire que Tshisekedi peut comploter contre le Congo, est une absurdité « , a-t-il déclaré, rappelant les résolutions de Bruxelles, notamment la mise sur pied de la structure dénommée » Rassemblement « , l’attachement et le respect strict de la Constitution, le rejet du dialogue convoqué par Joseph Kabila et de tout projet lié au référendum, l’arrêt du harcèlement politico-judiciaire des opposants, la libération des prisonniers politiques et d’opinion, la mise en œuvre intégrale de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies…
Les Résolutions transmises à Kodjo
Vendredi 17 juin 2016, le facilitateur Edem Kodjo a rencontré Etienne Tshisekedi accompagné du » Conseil des sages « , une structure issue des assises de Genval.
Témoin oculaire de cet évènement, Franck Diongo a soufflé aux journalistes qu’il a été interdit au Togolais de venir s’entretenir avec Tshisekedi à l’absence du panel des représentants de la communauté internationale (ONU, USA, UE, UA, OIF). » On lui a donné un avertissement de ne plus voir Tshisekedi s’il n’y a pas le panel, parce qu’on n’a pas confiance en lui « .
Tshisekedi, président de la transition !
Le 19 décembre 2016, constitutionnellement parlant, Joseph Kabila termine son mandat, après 15 ans au pouvoir. Donnant son avis personnel, au cas où les élections n’étaient pas organisées, Franck Diongo estime qu’Etienne Tshisekedi est la personne la mieux indiquée pour diriger la transition et conduire la République démocratique du Congo aux élections. Surtout que » Kengo est hors mandat « , a-t-il précisé.
Par Lefils Matady