L’épidémie de fièvre jaune officiellement déclarée à Kinshasa, au Kongo Central et au Kwango
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Selon une déclaration faite lundi à Kinshasa par le ministre de la Santé publique
Le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi a déclaré officiellement lundi à Kinshasa que la RDC est en épidémie de fièvre jaune localisée dans les provinces de Kinshasa, du Kongo central et du Kwango.
Pour faire face à cette situation d’urgence, le pays sollicite l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de tous les partenaires pour l’obtention rapide du vaccin anti amaril en vue d’organiser une riposte vaccinale dans les provinces en épidémie et limiter ainsi l’extension de cette épidémie, a encore dit Félix Kabange. Depuis janvier 2016, a poursuivi le ministre de la Santé publique, la RDC a enregistré un peu plus de 1065 cas suspects cumulés de fièvre jaune, avec 75 décès.
Le nombre de cas analysés par l’INRB (Institut national de recherches biomédicales) de Kinshasa en collaboration avec l’Institut Pasteur de Dakar est de 67. Sept (7) cas qui sont classés comme autochtones, c.à.d. non importés de l’Angola qui est en épidémie depuis fin 2015, après les investigations.
Il s’agit d’un cas pour la zone de santé (ZS) de Bili (province du Bas Uele), un cas pour la ZS de Mompono (province de la Tshuapa), un cas pour la ZS de Kimbanseke (Kinshasa), un cas pour la ZS de N’djili (Kinshasa), un cas pour la ZS de Kisenso (Kinshasa), un cas pour la ZS de Matadi (Kongo central) et 2 cas pour la ZS de Kahemba (Kwango).
Le ministre de la Santé recommande à la population des mesures suivantes pour éviter de contracter cette maladie : couvrir tous les récipients d’eau de façon à ce que les moustiques vecteurs de la fièvre jaune ne puissent s’y reproduire ; rechercher autour des habitations des endroits où les moustiques peuvent se reproduire et les éliminer (boites de conserve, pneus, …) ; placer les personnes qui ont la fièvre jaune sous moustiquaires imprégnées d’insecticide et les diriger au centre de santé ; utiliser les moustiquaires pour tous les membres de la famille ; se faire vacciner auprès des services de l’hygiène aux frontières avant de se rendre en Angola.
Deux grands défis sont à relever, selon le représentant de l’OMS en RDC
Abordé par la presse juste après la déclaration de l’épidémie de fièvre jaune par le ministre de la Santé publique, le représentant de l’OMS en RDC, le Dr Allarangar Yokuidé a dit qu’il y a deux grands défis à relever dans la riposte à cette épidémie. Le premier défi à relever est celui de la logistique car Kinshasa est une grande ville de plus de 10 millions d’habitants. Pour organiser une campagne de vaccination de qualité contre la fièvre jaune dans une telle agglomération, a-t-il affirmé, il faut avoir une logistique sans faille.
L’autre défi qui est majeur, selon le Dr Yokuidé, c’est la disponibilité des vaccins. Il s’agit d’un vaccin très sollicité, mais qu’on ne fabrique pas en très grande quantité. Il a rassuré en affirmant que le gouvernement congolais et ses partenaires sont en train de mener des démarches auprès de l’institution appelée » ICG » qui donne le vaccin antiamaril auprès des autres partenaires tel que GAVI (Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation) pour disponibiliser ce vaccin et organiser la campagne.
Au cours de la campagne de vaccination organisée récemment dans les deux zones de santé de N’djili et de Masina 2 à Kinshasa, au moins 1 million de personnes ont été vaccinées contre la fièvre jaune, a encore souligné le représentant de l’OMS en RDC. Il y a encore des millions de personnes à vacciner, a-t-il reconnu.
Par N.T.