En compagnie du REEJER depuis 15 ans à Kinshasa : Médecins du Monde-France relève ses actions en faveur des enfants de la rue
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» Médecins du Monde-France « , en compagnie du Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de la Rue (REEJER) a présenté hier lundi 13 juin, à la salle de conférence frère Henry Carolus du Centre de Rééducation pour Handicapés Physiques à Kinshasa, les premiers résultats de la capitalisation de son programme avec les enfants en situation de rue, dans un événement qui a servi de clôture au programme.
Il s’agissait pour l’ONG française d’action humanitaire de capitaliser le résultat des actions menées au cours de ce processus, débuté il y a 15 ans. Mme Hélène Ménard, chef de mission de » Médecins du Monde-France » en RD Congo, a expliqué au cours de son intervention que cette opération avait bénéficié d’un financement du ministère canadien des Affaires étrangères, du commerce et du développement. L’intervenante a rappelé que le nombre d’enfants en situation de rue se trouve en augmentation. Elle a souligné que » Médecins du Monde » n’a pas vocation à se substituer à l’Etat.
Une fin de collaboration préparée depuis plusieurs années
Lors des débats, Hélène Ménard a souligné qu’en prévision du retrait de » Médecins du Monde-France « , il y a eu depuis cinq ans des dispositions pour renforcer les capacités des organismes locaux, comme l’intégration il y a deux ans et demi, de deux personnes du REEJER à l’équipe de » Médecins du Monde-France « .Le président du Conseil d’administration du REEJER, M. Roger Mafolo, a fait part de son inquiétude suite à la fin du processus.
L’homme a lancé un » appel du cœur » aux potentiels acteurs capables de se joindre à eux pour la prise en charge des enfants en situation de rue. Il a insisté sur la participation du gouvernement. Roger Mafolo a souligné que le REEJER, avec ses 164 associations, constitue un partenaire pour l’aide aux enfants en situation de rue. Le PCA a signalé que le partenariat REEJER/ » Médecins du Monde-France » date de 1999. Il a détaillé les divers programmes mis en place pour venir en aide aux enfants et jeunes en situation de rue tels l’ouverture de centres d’accueil, l’accès aux soins médicaux ou encore l’accès à la contraception hormonale.
Le 2ème vice-président de la commission socioculturelle de l’Assemblée nationale a assuré que lors de la prochaine session budgétaire, il va appuyer les éventuelles propositions du ministère des Affaires sociales et aides humanitaires pour la prise en charge des enfants en situation de rue. Le parlementaire a déploré que les tâches dévolues d’ordinaire à l’Etat soient assurées par des associations.Dans son mot d’ouverture, le chef de bureau protection et prévention à la direction des interventions sociales pour la protection de l’enfance (DISPE) du ministère des Affaires sociales et aide humanitaire, M. Willy Ginzamba, a regretté la fin du projet, alors que la situation reste préoccupante.
Des jeunes pris en charge
Le consultant Pascal Kapangama a, quant à lui, donné quelques précisions sur le travail effectué. Concernant notamment l’encadrement des jeunes filles vivant dans la rue, il a expliqué que la philosophie du programme se basait sur le non-jugement des comportements des filles et des garçons.
Il s’agissait d’une approche basée sur la réduction des risques avec la distribution des préservatifs, par souci de prévention des IST, et non comme l’on craint avec pour conséquence de favoriser la prostitution.La séance a connu la projection d’un film de 26 minutes, comprenant des témoignages d’enfants pris en charge, d’une ex enfant de la rue devenue adulte et diplômée universitaire, ainsi que des personnes s’occupant d’eux.
Par Yves Mitondo