Débat sur la modification du Code de la famille à l’Assemblée nationale : Un député plaide pour la polygamie
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José Nawej a proposé, lundi 6 juin, à ses collègues députés nationaux d’insérer, dans le Code de la famille, une disposition autorisant officiellement la pratique de la polygamie en République Démocratique du Congo.
L’élu national a fait cette proposition lors d’une séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen, article par article, du projet de loi modifiant et complétant ce Code légal.
De son avis, la monogamie est à la base de la prostitution devenue monnaie courante, ainsi que la propagation des maladies sexuellement transmissibles et défavorise les enfants nés de la 2ème, 3ème femme… dans une communauté congolaise où le nombre de femmes est de loin supérieur à celui d’hommes et où près de 30% d’hommes la pratiquent depuis longtemps.
Dans leurs réactions, ses collègues députés nationaux ont démontré que, quelle que soit la définition qu’on peut lui donner, la polygamie demeure une antivaleur et que la Représentation nationale n’a pas le droit de se réunir pour transformer cette antivaleur en valeur.
Appelé par le Bureau de l’Assemblée nationale à expliquer à l’Assemblée plénière les raisons pour laquelle la commission mixte socioculturelle – politique, administrative et juridique a rejeté l’amendement de José Nawej, cette structure de la chambre basse a évoqué l’article 40 de la Constitution qui autorise tout individu à se marier à la personne de son choix. La commission a également évoqué l’article 48 de la Constitution qui interdit à tout individu de contracter un 2ème mariage, si le 1er n’est pas encore dissout.
Pour résumer le débat, le Bureau de l’Assemblée nationale a, par le truchement de son président Aubin Minaku, reconnu l’importance du débat sur la polygamie, ajoutant que cet échange demeure, non seulement un débat de société, mais aussi un débat constitutionnel. » Il faudrait peut-être initier une pétition pour changer les choses « , a conclu le Bureau.
Acceptant cette piste de solution, José Nawej a promis d’initier, dans les jours à venir, une pétition visant à revisiter la loi fondamentale.
Par contre, l’amendeur a réussi à convaincre la commission et l’Assemblée plénière d’admettre qu’à sa naissance, chaque enfant doit porter le nom de son père. Le débat sur la modification du Code a été si houleux qu’il s’est poursuivi jusque tard dans la soirée.
Par Marcel Tshishiku