L’Acaj tire la sonnette d’alarme : Quatre proches de Katumbi toujours détenus illégalement à l’ANR
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Tous sont privés de droit de visite, d’assistance de leurs avocats et d’être présentés
devant un juge, selon l’Ong des droits de l’homme
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) dénonce la détention illégale de quatre proches de Moïse Katumbi, gouverneur honoraire de l’ex province du Katanga, à l’Agence nationale des Renseignements (Anr) à Kinshasa depuis 34 jours.
Il s’agit de messieurs Yannick Kibinda Mukeba, Franck Mwashila, Sefu Idi et Darryl Lewis, arrêtés à Lubumbashi le 24 avril 2016 et transférés à Kinshasa le 25 avril de la même année où ils sont détenus au cachot de l’ANR sans droit de visite, de se faire assister de leurs avocats, ni d’être présentés devant un juge.
Ce, en violation des articles 12, 17, 18 et 19 de la Constitution ; 10, 11 et 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ; 6 et 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ratifiés par la République démocratique du Congo.
» Les responsables de l’Anr doivent respecter les droits fondamentaux des personnes arrêtées. Ils devaient transférer Yannick Kibinda Muteba, Franck Mwashila, Sefu Idi et Darryl Lewis au parquet général de la République depuis l’expiration du délai de leur garde à vue le 26 avril 2016, et surtout après que le ministre de la Justice ait fait injonction au procureur général de la République, le 4 mai 2016, d’ouvrir une enquête sur les faits imputés « , a déclaré Me Daudet Kongolo, chargé de plaidoyer à l’Acaj.
Cette détention illégale, poursuit le communiqué, rappelle celles de Dido Zamwangana, distributeur du Zamwangana, distributeur du journal C-News, arrêté le 13 juillet 2015 à Kinshasa et détenu à l’Anr jusqu’à ce jour, depuis 11 mois ; Kabulo Simbi Zazou et Kalenga Kinyango Kakoko, membres de l’Unafec de Gabriel Kyungu, arrêtés le 10 novembre 2015 à Lubumbashi, transférés à Kinshasa et détenus au secret à l’Anr jusqu’à ce jour, soit depuis 6 mois et 9 jours ; Cubain Tshimbalanga, président de l’Ong » Solidarité Katangaise » et proche du prisonnier politique Jean-Claude Muyambo, arrêté et détenu par l’Etat-major de renseignement militaire, ex Demiap, depuis le 26 mai 2016, privé de droit de visite familiale et d’assistance de son avocat.
Tous sont privés de droit de visite, d’assistance de leurs avocats et d’être présentés devant un juge à l’expiration du délai de la garde à vue.
L’Acaj a demandé avec insistance, récemment, au gouvernement de mettre fin à l’impunité des responsables étatiques des arrestations et détentions arbitraires par sa lettre n°007/ACAJ/CP/DK/2016 adressée au ministre de l’Intérieur et Sécurité avec copies réservées au premier ministre, au ministre de la Justice et Droits humains ainsi qu’au procureur général de la République.
Cette Ong des droits de l’homme dénonce le manque d’action du Pgr, en dépit de toutes les démarches effectuées auprès de lui, pour obtenir la libération ou le transfert de ces personnes par les services de sécurité.
Elle demande au gouvernement de faire respecter les droits fondamentaux des personnes arrêtées et ordonner la libération ou le transfert au parquet, sans condition, de celles détenues illégalement à ce jour par les services de sécurité.
L’Acaj demande au représentant spécial du secrétaire général de l’Onu et chef de la Monusco, ainsi qu’au directeur du Bureau conjoint des nations unies au droits de l’homme (Bcnudh) de s’assurer que le gouvernement congolais met effectivement en œuvre ses obligations internationales de lutter contre l’impunité des responsables étatiques des violations des droits de l’homme. Ce, en application de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Par Stone