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Marche contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle, les tueries de Beni, le glissement… : L’Opposition frappe encore, malgré la répression

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Marche contre l’arrêt de la Cour constitutionnelle, les tueries de Beni, le glissement… : L’Opposition frappe encore, malgré la répression

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Impressionnante capacité de mobilisation hier à Kinshasa, au point de confondre cette manifestation à une ville-morte. Boutiques et magasins fermés, de même que les écoles, circulation timide. Eve Bazaïba grièvement blessée lors de la répression policière, des journalistes bombardés de gaz lacrymogène

Unie comme un seul homme, l’Opposition a encore frappé hier jeudi 26 mai, à travers une marche organisée simultanément dans quelques grandes villes de la République démocratique du Congo.

Ce, pour dire non à l’arrêt de la Cour constitutionnelle concernant l’interprétation de l’article 70 de la Constitution sollicitée par la Majorité présidentielle, non aux tueries de Beni et non à la tenue des élections, principalement présidentielle, au-delà du délai prescrit par la Constitution.

A Kinshasa particulièrement, cette marche a été autorisée par le premier citoyen de la ville, André Kimbuta Yango. La veille, un impressionnant dispositif policier était déployé sur les grandes artères de la capitale. Alors que leur rôle était celui de sécuriser les manifestants, les policiers les ont, par contre, violentés et réprimés sans aucun respect des droits de l’homme, comme on pouvait le constater avenue de la démocratie (es des Huileries), ainsi que sur celle de la Libération (ex 24 novembre).

Plusieurs personnes ont été interpellées, d’autres blessées. Heureusement que l’on indique, jusque-là, aucun cas de perte en vies humaines dans la ville de Kinshasa à la suite de cette marche pacifique.

En effet, il était 9h30′ lorsque presque tous les leaders de l’Opposition présents à Kinshasa ont fait la jonction sur l’avenue de l’Enseignement, point de départ de la manifestation, accompagnés de leurs bases. Surtout que cette allée héberge plus de 30 sièges des partis politiques, de la Majorité présidentielle comme de l’Opposition.

Même la société civile y est également représentée. Ecoles, boutiques, magasins et autres commerces fermés, circulation timide, universités vides, Kinshasa a ressemblé à une ville-morte, alors qu’il n’était question que d’une simple marche pacifique.

Quelques heures après, des sources basées dans la partie-Est de la ville ont signalé l’altercation, aux niveaux de Masina/Pascal, Bitabe et le boulevard Kimbuta à Ndjili, entre la police et les manifestants qui se dirigeaient vers le point de rencontre, sur l’avenue de l’Enseignement.

Des coups de feu ont été entendus dans cette partie de la capitale. Au même moment, une foule nombreuse a été aperçue du côté de Rond-point Ngaba, avec comme destination l’avenue de l’Enseignement.

Le MLC avec à sa tête l’infatigable Eve Bazaïba, les FONUS de l’enfant terrible Joseph Olenghankoy, l’Ecidé et l’irréductible Martin Fayulu, le MLP conduit par l’indomptable Franck Diongo, l’UNC qu’accompagnait son leader Vital Kamerhe, l’UDEMO de Joseph Nzanga Mobutu, l’AR de Moïse Katumbi, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, le RCD/K-ML d’Antipas Mbusa Nyamwisi, l’UDA Originelle, Génération Moïse Katumbi, Parti Kabiliste (PK), le CDER de Jean-Lucien Bussa Tongba, Congo Na Biso de Freddy Matungulu, l’ABAKO de Francine Kimasi, Orange, le FPN, DCU, DDC… bref, toutes les formations politiques de l’Opposition qui sont contre le troisième mandat de Joseph Kabila.

Vers 11h00, tout le décor était planté, sous l’observation de deux camions pleins de policiers anti émeutes devant l’entrée principale de l’école Georges Simenon. Et la marche a commencé. Drapeaux de la RDC et des partis politiques, banderoles frappées d’inscriptions relatives à l’objet de la manifestation, chansons hostiles au pouvoir en place, l’ambiance était à son comble.

Arrivés au niveau du Palais du peuple, les manifestants ont été empêchés d’emprunter l’avenue des Huileries. Ils étaient donc obligés de passer par celle du 24 novembre pour atteindre le boulevard du 30 et déposer leur mémo au gouvernement à l’Immeuble dit Intelligent. C’est au niveau de l’Académie des Beaux Arts qu’ils ont été violemment repoussés par la police, la marche dispersée.

Quelques autres membres des partis politiques restés au niveau de l’avenue des Huileries, ont fait face à la police. Et tout a dégénéré à partir du Rond-point Huileries.

Eve Bazaïba blessée, journalistes touchés

Dans cette confusion, signale-t-on, la secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC), la dame de fer Eve Bazaïba, a été grièvement blessée à la jambe gauche, au niveau du mollet, suite aux bombardements des gaz lacrymogènes et les bousculades qui s’en sont suivies.

Elle est, pour l’instant, internée dans un centre hospitalier de la place. Même des journalistes qui ont humé la fumée de cette grenade nocive ont été obligés de passer quelques heures à l’hôpital pour des soins. Comment en est-on arrivé là, alors que la marche était autorisée ?

Par Lefils Matady

 

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