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Après 4 législatures successives et d’importantes fonctions politiques assumées en RDC : Baudouin Banza Mukalay tire sa révérence à 63 ans !

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Après 4 législatures successives et d’importantes fonctions politiques assumées en RDC : Baudouin Banza Mukalay tire sa révérence à 63 ans !

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De son vivant, l’illustre disparu présentait déjà son parti UDCO comme la relève qu’il entendait léguer à la postérité

Le monde politique congolais vient de perdre un de ses meilleurs acteurs en la personne de Baudouin Banza Mukalay Nsungu, Ministre de la Culture et des Arts et élu de la ville de Lubumbashi (4 législatures). Il a tiré sa révérence le samedi 14 mai à Kinshasa, alors qu’il venait d’organiser avec brio quelques jours plus tôt les funérailles de l’artiste-musicien Jules Shungu Wembadio  » Papa Wemba « .

Souffrant de diabète depuis quelque temps, maladie qui avait aussi emporté sa chère et tendre mère et sur laquelle il avait même écrit un livre, Baudouin Banza Mukalay que la mort vient d’arracher à l’affection des siens et de son parti (UDCO) alors qu’il n’était âgé que de 63 ans, était hospitalisé à Ngaliema center où il a rendu l’âme samedi dernier.

Le décès de Banza Mukalay est une grosse perte, non seulement pour sa province d’origine, l’ex-Katanga, aujourd’hui éclatée en quatre provinces, mais aussi pour la classe politique congolaise qui vient de perdre là un homme du peuple dont la sagesse suscitait admiration.

Licencié en Langue et littérature française de l’Université de Lubumbashi, cet ancien professeur de français qui a également presté comme journaliste au Katanga, a réussi à se faire un nom dans la politique, comme en témoigne sa première élection en 1982 par la population de Lubumbashi comme Commissaire du Peuple (député), et lors de l’élection organisée en 1987 pour la même circonscription.

La popularité de Banza Mukalay avait même séduit le Chef de l’Etat de l’époque qui lui confia le poste de 1er Vice-président et de Coordonnateur du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), parti dont l’initiateur n’était autre que le maréchal Mobutu.

Très influent sous l’ancien régime, Banza Mukalay s’est retrouvé ainsi ministre dans plusieurs gouvernements que le pays a connus pendant les 7 ans de transition sous le règne Mobutu (1990 – 1997).

Un parcours exemplaire

Revenu d’exil après le changement de régime que l’ex-Zaïre a connu, Beaudouin Banza Mukalay a su traverser ce déluge grâce à sa sagesse. Fort de sa maturité politique, il se présentant comme candidat indépendant pour la législative de 2006 pour la circonscription de Lubumbashi et réussit à se faire élire député national.

Cinq ans plus, soit en 2011, il réédita l’exploit de se faire élire député national, après avoir créé son propre parti, l’Union pour le Développement du Congo, UDCO, une formation politique membre de la Majorité présidentielle et aujourd’hui bien implantée à travers le pays.

C’est en cette qualité qu’il a été nommé ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts sous le gouvernement Matata I par le Chef de l’Etat Joseph Kabila. Ce ministère ayant été scindé en deux sous Matata II, Beaudouin Banza Mukalay s’est ensuite vu confier celui de la Culture et des Arts, tandis que celui de la jeunesse et des Sports a été attribué à Sama Lukonde, un autre Katangais. Contraint à la démission suite à l’affaire G7, ce dernier sera remplacé par Denis Kambayi, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports.

Mais avant cela, Beaudouin Banza Mukalay a été également Président du Conseil d’Administration de l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS). C’est sous son impulsion et avec le concours d’un Comité de gestion dans lequel siégeait déjà l’actuel DG Agnès Mwad Nawej Katanga, que cet établissement public a commencé à sortir la tête de l’eau après plusieurs années de traversée du désert.

Au ministère de la Culture et des Arts, Banza Mukalay laisse une empreinte inoubliable. Car, c’est sur son initiative que la Société Congolaise des Droits d’Auteurs (SOCODA) a été créée et dotée des statuts inspirés des normes OHADA.

C’est aussi sous son mandat qu’a été aussi créé en 2015 le prix national de mérite décerné aux artistes, hommes de sciences et de lettres qui se distinguent dans leurs domaines respectifs. Grâce à cette initiative louable, plusieurs artistes et hommes de lettres ont été ainsi honorés de leur vivant par la République, au cours d’une cérémonie mémorable organisée l’année dernière au Palais du peuple.

L’UDCO, une relève assurée

Resté très attaché à Lubumbashi, son fief électoral, c’est cette ville qui est aussi le principal siège de son parti, l’Union pour le Développement du Congo (UDCO). Il a créé cette formation politique en 2008 à Lubumbashi avec le concours de quelques amis parmi lesquels le professeur Kin-Kiey Mulumba, Joseph Mudumbi, et autre Vano.

Dans le discours fondateur du parti lu le 5 janvier 2008 au bâtiment du 30 Juin, à Lubumbashi, Banza Mukalay présenta l’UDCO comme  » Un rassemblement des femmes et des hommes, des jeunes et des adultes issus de toutes les provinces pour lutter, main dans la main, contre la misère, la pauvreté et le sous-développement « . Car, disait l’initiateur,  » il y a de honte à être heureux tout seul, il y a de honte à être un îlot de bonheur dans un océan de misère, îlot réduit à recevoir des dons à l’occasion des fêtes « .

Huit ans après le lancement de cette formation politique membre de la MP, l’UDCO a pignon sur rue sur l’ensemble du territoire national, comme le souhaitait son initiateur Banza Mukalay. Ceci est le fruit de la tournée qu’il avait effectuée dans toutes les contrées du pays, en commençant par Malemba Nkulu, son territoire d’origine.

Le ministre de la Culture et des Arts de la RDC laisse également plusieurs ouvrages. Avec un tel parcours, on ne peut que dire que l’homme aura vécu.

En attendant les obsèques que la République organisera en hommage à l’illustre disparu, sa famille et ses proches observent un deuil sur l’avenue des Forces Armées (ex-Haut Commandement), dans la commune de la Gombe. Que son âme repose en paix.

Par Dieudonné Mbuyi K.

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