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Mai 1966-Mai 2016 : Il y a 50 ans étaient pendus les « quatre conjurés de la pentecôte  » !

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Mai 1966-Mai 2016 : Il y a 50 ans étaient pendus les « quatre conjurés de la pentecôte  » !

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De plus en plus nombreux sont des congolais qui exigent aujourd’hui la réouverture de débats sur le procès intenté contre les suppliciés et qualifié d’être celui de la honte…

Tout avait commencé au lendemain du coup d’Etat perpétré sans effusion de sang un certain 24 novembre 1965!
Ce jour-là en effet, le Haut commandement de l’armée nationale congolaise, (ANC) chapeauté par le Colonel Mobutu, s’empare du pouvoir en écartant le président Joseph Kasa Vubu et en neutralisant toutes les institutions de la République issues des élections démocratiques organisées avant la proclamation de l’indépendance le 30 juin 1960!

Retiré avec son état-major dans ses bureaux hyper sécurisés du Camp Kokolo avant d’aller s’installer dans des locaux fraîchement réaménagés au Mont Stanley (devenu par la suite Mont Ngaliema à l’initiative de Mobutu), Mobutu avait commencé à travailler, entouré de plusieurs conseillers étrangers prêtés par certaines puissances occidentales dont nous taisons les noms par décence morale.

Bien que bénéficiant d’un encadrement technique adéquat de la part de ses conseillers étrangers, le nouveau chef de l’Etat était toujours mal à l’aise, persuadé que les leaders politiques qui avaient conduit le pays à l’indépendance n’allaient pas lui laisser les coudées franches pour gouverner comme il le souhaitait!

Ne pouvant donc continuer à gouverner dans la hantise d’un éventuel coup de force fomenté par les politiciens qu’il avait chassés du pouvoir, le colonel Mobutu avait consulté ses encadreurs étrangers qui lui conseillèrent d’enclencher une action d’envergure destinée à décourager toute velléité de coup de force d’où qu’elle viendrait.

Frapper au Katanga, au Kivu, au Bas Congo et à l’Equateur !

C’est ainsi que naquit la macabre idée d’intimider la classe politique d’alors en fomentant une fausse tentative de coup d’Etat qui devrait déboucher sur l’exécution capitale de quelques personnalités politiques influentes ciblées en fonction notamment de leur appartenance politique, géographique et socioculturelle !

Le plan établi prévoyait de frapper fort au Katanga, au Kivu, au Bas Congo et à l’Equateur. Avec le concours de quelques complicités intéressées, un groupe de personnalités politiques triées sur le volet fut désigné pour jouer le rôle de comploteurs à sacrifier aux fins d’intimider l’ensemble de la classe politique.

C’est ainsi donc que les faux comploteurs dont les noms suivent furent réunis à la veille de la fête de pentecôte 1966 à la résidence du général Bangala, alors gouverneur de la ville de Léopoldville Kinshasa par la suite) domicilié aux environs du siège administratif et social de la caisse d’épargne du Congo à Gombe : Kimba Evariste (Katanga), Mahamba Alexandre (Kivu), Bamba Emmanuel (Bas-Congo) et Anany Jérôme (Equateur).

Par le biais d’un messager-complice de Mobutu qui débarqua à la résidence du général Bangala, le groupe de  » quatre  » fut ravitaillé en outils de travail (papier, stylo, machine à écrire ) et en nourriture et boissons avec pour mission de consigner par écrit les noms des personnalités jugées capables de faire partie d’un gouvernement révolutionnaire en précisant les portefeuilles à occuper par chacune d’entre elles !

Le travail demandé par l’auguste commanditaire n’avait pas tardé de commencer, rythmé par la consommation de viandes parfumés et arrosé par des boissons de premier choix.

Réouverture de débats !

Trompés dans leur bonne foi, les  » quatre  » avaient bien rempli leur mission car les listes commentées et les discours à prononcer pour la circonstance étaient fin prêts au moment souhaité.

Sans se rendre compte qu’ils avaient été piégés par  » le malin « , les  » quatre  » continuaient à prendre leur verre lorsque, tout-à-coup, le courant électrique fut coupé afin de permettre l’entrée en action de bourreaux habillés en serveurs de grands hôtels alors qu’en réalité ils étaient des militaires rompus à la torture !

Sans attendre, les vrais faux serveurs d’il y a peu se ruèrent sur  » les quatre  » et les rouèrent de coups qui dureront jusqu’au grand matin pendant que la radio nationale diffusaient sans interruption la terrible nouvelle annonçant la découverte d’une conjuration dirigée contre le nouveau régime mis en place par Mobutu.

Pendant que le pays était encore sous le choc de la mauvaise nouvelle annoncée par la radio nationale, un procès fut ouvert et au cours duquel la peine de mort fut prononcée et exécutée le même jour de la pentecôte devant une cour martiale sommairement montée au camp Kokolo !

Peu avant quatorze heures les suppliciés Kimba Evariste, Mahamba Alexandre, Bamba Emmanuel et Anany Jérôme furent conduits à un bosquet situé non loin du pont Kasa Vubu, juste à l’entrée Sud Est du stade Kamaniola (baptisée ainsi par Mobutu) devenu par la suite stade de Martyrs à l’initiative des autorités qui renversent le régime du 24 novembre 1965 le 17 mai 1997 où ils furent pendus sans autre forme de procès !

A ce jour, soit 50 ans après l’odieux assassinat, de plus en plus nombreux sont des congolais qui exigent la réouverture de débats sur le procès intenté contre les suppliciés et qualifié d’être celui de la honte. Un sujet à debat.

Par Bamporiki Chamira

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