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Evaluant les 26 ans de l’ouverture démocratique en RDC : Etienne Tshisekedi donne une dernière chance au Dialogue

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Evaluant les 26 ans de l’ouverture démocratique en RDC : Etienne Tshisekedi donne une dernière chance au Dialogue

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Fidèle à la non-violence et à la culture de règlement pacifique, il en appelle à la mobilisation pour la tenue du Forum de salut et ne manquera de se prononcer si un groupe d’individus tient à le torpiller malgré ses nombreux appels à la raison

Le Président de l’UDPS est resté fidèle à lui-même en encourageant la tenue du Dialogue comme l’unique voie pour sortir le pays de l’impasse engendrée par les élections chaotiques de 2011,comme il a eu à le soutenir à travers sa feuille de route en date du 14 février 2015 à partir de Bruxelles. Il s’agit du dialogue qui tire son origine de l’Accord-cadre et entériné par les Résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies en vue d’un compromis politique devant permettre l’organisation des élections présidentielle et législatives dans le respect de la Constitution.
Dans son message à l’occasion du 26ème anniversaire de l’ouverture démocratique en RDC, Etienne Tshisekedi insiste sur le respect de la totalité des dispositions constitutionnelles et demande aussi qu’il soit cessé tous les actes de provocation et d’intimidation ourdis pour vider cet important rendez-vous de sa substance et parvenir à la violation constitutionnelle par l’imposition du glissement tant redouté.

Cet appel qu’il a signé hier à partir de Bruxelles constitue une dernière chance qu’il accorde à la tenue du Dialogue. Il a invité le peuple à la mobilisation et ne manquera de se prononcer s’il arrive à établir qu’un groupe d’individus arrivent à sacrifier l’intérêt de la Nation au profit de leurs propres intérêts personnels et égoïstes.
La leçon doit être comprise.

Message du Président de l’UDPS à l’occasion du 26ème anniversaire de l’ouverture démocratique en RDC le 24 avril 1990
Congolaises et Congolais,
Chers compatriotes,

Il y a 26 ans, jour pour jour, que le régime le plus dictatorial et le plus répressif d’Afrique, a été défait dans son crédo et sa praxis par notre peuple et contraint à proclamer le pluralisme politique et syndical en RDC, à la suite d’un combat héroïque mené avec détermination, intrépidité et ténacité par l’UDPS, rejointe par des millions des Congolais.

Chers compatriotes,

Cette date revêt une importance historique dans la mesure où elle marque d’une part, le rejet par le peuple congolais, de tout système d’assujettissement et d’autre part, sa ferme volonté de vivre dans un Etat de droit démocratique dans lequel fleurissent la liberté, la justice, la primauté de l’intérêt général et du bien commun.

Force est de constater malheureusement que la voie de notre cheminement vers la démocratisation demeure parsemée d’embûches et d’obstacles à cause de l’absence d’une réelle conversion à la démocratie des tenants du pouvoir, réfractaires au changement de société dont rêve la majorité de nos concitoyens.

Cette résistance s’observe dans la gouvernance du pays et s’est confirmée lors des deux cycles électoraux organisés dans le cadre du nouvel ordre politique voulu démocratique, mais qui se sont soldés par deux coups de force sanglants perpétrés pour faire obstruction au verdict des urnes et principalement, le coup de force du 28 novembre 2011 qui est la cause essentielle de l’impasse politique actuelle.

Fidèle à ma philosophie de non-violence et à notre culture de règlement pacifique des conflits, j’ai préconisé le dialogue comme voie royale pour résoudre la présente crise politique.
L’on sait que pour l’UDPS, ce dialogue est celui qui tire son origine de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, entériné par les Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Pour résoudre cette crise, j’ai rendu publique, en date du 14 février 2015, la Feuille de route de mon Parti. Celle-ci donne les pistes de solution pour un compromis politique permettant l’organisation des élections présidentielle et législatives apaisées dans le respect de la Constitution en vue de réaliser la réconciliation nationale et d’assurer un meilleur avenir à notre peuple.

Chers compatriotes,

Le vote, le 30 mars dernier, de la Résolution 2277 par le Conseil de Sécurité et la désignation de Monsieur Edem KODJO comme Facilitateur, m’ont paru des avancées significatives sur la voie de la tenue effective du Dialogue politique.
C’est ainsi que j’ai été amené, après avoir pris acte de cette désignation, à dépêcher trois délégués auprès du Facilitateur, chargés de s’assurer de la concordance des vues entre la perception du dialogue politique par le Facilitateur et son schéma de la facilitation avec la Feuille de route de l’UDPS et la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Cette mission étant toujours en cours, je me réserve de tirer les conséquences dans le sens de la date-buttoir du 24 Avril contenue dans mon communiqué du 10 avril 2016, convaincu que les préoccupations de l’UDPS seront très rapidement prises en compte.

Chers compatriotes,
La Constitution en vigueur dans notre pays dont nous-mêmes et les partenaires de notre pays exigeons le respect absolu, est le produit d’un accord laborieusement négocié par l’ensemble de la classe politique congolaise comme fondement d’un régime républicain, seul à même de favoriser la cohésion nationale, l’harmonie, la paix et le développement.

Nul n’a le droit d’en disposer quand ces dispositions l’arrangent et de la violer lorsqu’on veut servir ses intérêts et ceux de sa famille politique.
La totalité des dispositions constitutionnelles qui en crée l’esprit républicain convenu d’un commun accord, n’appelle ni interprétation, ni débats et par conséquent, doit être de stricte observance. Doivent cesser tous les actes de provocation et d’intimidation pour vider ce rendez-vous important du dialogue politique de sa substance et parvenir à la violation constitutionnelle par l’imposition du glissement tant redouté.

Chers compatriotes,

Je reste convaincu que, seul le dialogue politique répondant aux attentes de notre peuple, nous permettra de dégager un indispensable consensus pour résoudre la crise et tenir les élections transparentes, crédibles et apaisées dans le respect de notre charte fondamentale.
De la sorte, je demande aux Organisations Internationales (ONU, UE, OIF cosignataires du Communiqué de Presse du 16 février 2016), ainsi qu’aux Etats-Unis d’Amérique de non seulement s’impliquer dans l’organisation globale du Dialogue mais encore de prêter mains fortes, travailler aux côtés du Facilitateur désigné par Madame la Présidente de l’Union Africaine en vue de répondre à notre souci de la garantie de la bonne fin des décisions, résolutions et recommandations du dialogue politique.

Seul un nouveau compromis de la classe politique, issu de ce dialogue réglera toutes les questions d’ordre politique qui se posent au pays.
J’invite donc notre peuple à rester mobilisé et prompt à répondre, comme un seul homme, à mon appel, s’il est établi qu’un groupe d’individus cherchent à sacrifier votre souveraineté et l’intérêt supérieur de la Nation sur l’autel de leurs intérêts personnels et égoïstes.
Aux Forces politiques et sociales du changement de se focaliser sur l’essentiel de notre lutte : l’union pour la défense de la Constitution et des délais qu’elle prescrit pour l’élection présidentielle.

Déjà, mon retour au pays dans quelques jours sera pour, entre autres, qu’ensemble nous puissions mettre tout en œuvre en vue de consolider les acquis démocratiques de notre longue lutte et faire obstacle à toute tentative de conservation du pouvoir au profit d’un groupe décidé à pérenniser le règne de défi.

Chers compatriotes,

Le 24 avril restera dans les annales du combat pour les droits et les libertés dans notre pays, une occasion d’une perpétuelle interpellation à chaque fois qu’il y aura des tentatives de remise en question des droits acquis et des libertés conquises dont nous avons le devoir de toujours élargir.

Vive la République !
Vive le Congo !

Fait à Bruxelles, le 24 Avril 2016

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