En empêchant le facilitateur Edem Kodjo d’aller à Lubumbashi pour rencontrer Moïse Katumbi, la majorité kabiliste vient de lever le voile sur ses intentions réelles

Lancée comme un cri de guerre depuis de longs mois par la majorité présidentielle, relayée et amplifiée par les médias du pays, l’idée de la tenue en RDC d’un dialogue politique inclusif s’est finalement imposée à tous et partout !

Cependant, force est de constater que par le temps qui court, le dialogue politique déclaré inclusif devient de plus en plus l’apanage d’une famille politique, d’un groupe d’intérêt ou encore d’un groupe d’individus triés sur des bases aux antipodes de l’objectivité !

Des informations dignes de foi qui font le tour de certaines chancelleries à Kinshasa cette semaine indiquent que le facilitateur désigné pour ce forum, M. Edem Kodjo, a été empêché de se rendre à Lubumbashi où il comptait s’entretenir avec Moïse Katumbi Chapwe !

Selon les mêmes sources, l’ordre d’empêcher le voyage de M. Edem Kodjo à Lubumbashi serait venu des instances dirigeantes de la Majorité présidentielle qui avait pourtant parrainé la matérialisation du dialogue politique inclusif, côté pouvoir !

Mercredi, l’équipe de football  » Tout Puissant Mazembe  » dont le patron est Moïse Katumbi Chapwe a joué contre les Marocains de Wydad Athletic club de Casablanca (Maroc).

Mais, la radio-télévision d’Etat contrôlée par les mêmes instances dirigeantes de la majorité présidentielle n’a pas daigné retransmettre en direct la moindre séquence de ce match international pour des raisons évidentes !

Sans aucun impact sur la crise…

Point n’est besoin de rappeler que Moïse Katumbi Chapwe avait été il y a quelques mois un des membres influents de la même majorité présidentielle avant de passer aujourd’hui à l’opposition par le biais du G7, groupe de sept partis politiques qui l’a plébiscité, du reste, candidat à l’élection présidentielle 2016 !

Qui sera la prochaine cible visée de la famille politique à laquelle appartient le chef de l’Etat congolais ?
On constate sans peine qu’avant même qu’il ne se tienne à Kinshasa ou ailleurs au pays le caractère inclusif dudit dialogue politique annoncé devient très discutable à bien des égards.

En effet, en quoi ce forum politique serait-il inclusif en l’absence d’Etienne Tshisekedi, de Vital Kamerhe, de Pierre Lumbi, d’Olivier Kamitatu, de Charles Mwando Nsimba, de Kiakwama kia Kiziki, de Monseigneur Djomo, de Jérôme Bonso et Tutti quanti ?

Pourquoi donc appellerait-on dialogue politique inclusif une assemblée où viendraient siéger uniquement des barons de la Majorité présidentielle tels que Henri Mova Sakany, Evariste Boshab, Aubin Minaku, André Alain Atundu, Lambert Mende, Marie Ange Lukiana, Zacharie Bababaswe et Tutti Quanti ?

Comme le pressentent déjà des observateurs avertis à Kinshasa, Edem Kodjo court le risque de présider une réunion de famille qui ressemblera fort à une pétaudière d’où sortiront des résolutions sans aucun impact sur la crise multiforme qui meurtrit le pays !

Par Bamporiki Chamira