Traque des » Kuluna » à Kinshasa : gare aux dérapages !
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L’organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits de l’homme » Les Amis de Nelson Mandela pour les Droits Humains « (ANMDH), par la voix de son directeur exécutif Robert Ilunga Numbi, salue la relance de l’opération de traque des » Kulunas » (bandits urbains) par les autorités afin de mettre fin à la montée de la criminalité constatée dans la capitale congolaise.
Craignant des dérapages comme ce fut le cas avec l’opération Likofi lancée en 2013 -2014 et dont les ONG des droits de l’homme parmi lesquelles ANMDH avaient déploré les exactions sommaires et extrajudiciaires à l’endroit des » kuluna « .
S’agissant de cette première opération Likofi, plus de 25 plaintes de familles de victimes ont été déposées contre les responsables de la Police, mais jusqu’à ce jour aucune suite n’est réservée à celle-ci.
Lors de la découverte d’une fosse commune à Maluku, une des 24 communes de la ville province de Kinshasa, les familles de victimes avaient profité de cette affaire pour relancer leur dossier, estimant que les corps découverts dans cette charnière seraient ceux des victimes de l’opération Likofi.
» Oui à l’opération Likofi rénovée, mais non aux dérapages « , martèle Robert Ilunga Numbi.
Pour cet activiste des droits de l’homme, cette opération policière est relancée à quelques mois de la fin du mandat de Joseph Kabila, pour intimider les jeunes qui tenteraient de manifester contre le glissement du mandat de l’actuel Chef de l’Etat.
L’opération Likofi
Le 15 novembre 2013, le Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières de l’époque, a annoncé le lancement de l’opération » Likofi » visant à éradiquer la délinquance dans la ville de Kinshasa.
Cette opération a fait suite à une décision du Conseil supérieur de défense lors des réunions tenues à Kinshasa et à Lubumbashi les 26 octobre et 6 novembre 2013.
Cette opération avait été menée par des agents de la PNC sous un commandement alterné de 15 jours entre l’Inspecteur provincial de la police de Kinshasa, le Général Célestin Kanyama Tshishiku, et le Commandant de la Légion nationale d’intervention (LENI), le Général Seguin Ngoy Sengelwa.
A l’issue de plusieurs enquêtes conduites en novembre 2013 et sur la base d’informations corroborées au cours desdites enquêtes, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH) a déclaré que l’opération » Likofi » a fait au moins 41 victimes de sexe masculin. Parmi elles, neuf ont fait l’objet d’exécutions sommaires, et 32 de disparitions forcées.
Le rapport publié par cette agence des Nations Unies en charge des droits de l’homme a été fortement contesté par les autorités de Kinshasa qui ont même déclaré le directeur du BCNUDH, Scott Campbell, persona non grata !
Une semaine après, Human Rigths Watch(HRW) avait aussi publié un rapport accablant enfonçant le gouvernement de la RDC.
Par Godé Kalonji