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HRW condamne l’expulsion de Jason Stearns par Kinshasa

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HRW condamne l’expulsion de Jason Stearns par Kinshasa

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Dans une note d’informations, Human Rights Watch (HRW) condamne avec la dernière énergie l’expulsion de Jason Stearns de la République démocratique du Congo, le 7 avril dernier.

Pour l’Ongdh américaine, cette expulsion s’inscrit dans le contexte d’une répression plus large contre les voix critiques envers le gouvernement de la République démocratique du Congo.

En effet, Jason Stearns est un chercheur et expert très respecté et bien connu qui a travaillé sur la RD Congo pendant les 15 dernières années.

Des représentants du gouvernement ont dit qu’il a été expulsé pour son  » indésirabilité « , et ont également soulevé leurs préoccupations par rapport à un rapport que son organisation, le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC), a publié récemment sur des massacres dans la région de Beni, dans la province instable du Nord-Kivu.

À l’approche de l’élection présidentielle prévue initialement pour novembre 2016, des représentants du gouvernement ainsi que des officiers des forces de sécurité ont essayé de faire taire les personnes qui s’opposent aux tentatives de prolonger le mandat de Joseph Kabila au-delà de la limite constitutionnelle en tirant sur des manifestants pacifiques, et arrêtant et intimidant des activistes et des partisans de l’Opposition politique. « , regrette Human Rights Watch.

Jason Stearns est l’un des spécialistes les plus importants sur le Congo contemporain.

Le chercheur a été renvoyé par avion en Europe d’où il a regagné les Etats-Unis le week-end dernier.

Accusé d’avoir trompé les services de l’immigration congolaise
Officiellement, Kinshasa reproche à Jason Stearns d’avoir  » trompé les services de l’immigration  » sur son lieu de résidence dans la capitale congolaise et d’être à la tête d’une organisation qui n’est pas  » enregistrée dans le pays « , selon l’AFP.

Certains y voient également une mesure de rétorsion après les déclarations du chercheur à la suite de  » Panama Papers « . Jason Stearns s’était exprimé via l’agence de presse Bloomberg sur des proches du président Joseph Kabila, cités dans le scandale, estimant que ces révélations  » donnent un aperçu rare de ce que nous supposons être un éventail vaste et varié des actifs détenus par la famille du président « .

Des allégations démenties par le porte-parole du gouvernement congolais.

Mais c’est sans doute le dernier rapport du Groupe d’Etude sur le Congo à propos des responsabilités des tueries de Beni qui vaut une expulsion en bonne et due forme du chercheur.

L’enquête jetait une lumière crue sur les responsables multiples de ces massacres, imputés jusque-là aux seuls rebelles ougandais des ADF.

L’équipe de Jason Stearns mettait en accusation certains membres de l’armée régulière (FARDC) ainsi que d’autres groupes armés, et pointait l’impuissance coupable des autorités congolaises.

Dans un communiqué, le Groupe d’Etude sur le Congo explique que son rapport, violemment contesté par les autorités, a été mal interprété :  » Contrairement aux allégations du gouvernement, le rapport ne conclut pas que les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), en tant qu’institution, sont responsables des massacres autour de Beni.

Par contre, le rapport met en cause certains de leurs éléments, ainsi que d’anciens membres du Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Kisangani/Mouvement de libération (RCD-K/ML) et des membres de l’Alliance of Democratic Forces (ADF).

De ce fait, le rapport ne dédouane pas les ADF qui portent probablement la plus grande responsabilité? dans ces massacres « , précise le GEC.

L’ONG explique enfin que les irrégularités d’immigration sont des  » questions mineures de procédure que nous sommes en train d’essayer de régler  » et que le GEC va demander un nouveau visa pour Jason Stearns qui reste  » impatient de continuer à travailler avec les autorités congolaises et les autres membres de la société congolaise ».

Par Godé Kalonji

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