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RDC-Monusco : tout sur la Résolution 2277

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RDC-Monusco : tout sur la Résolution 2277

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le mercredi 29 mars dernier la Résolution 2277, dans laquelle il a prorogé jusqu’au 31 mars 2017 le mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).

Il a aussi insisté sur la tenue des élections prévues à la fin de l’année. Cette Résolution est un projet présenté par la France.

Le mandat de la MONUSCO étant prorogé pour une nouvelle période d’un an, le Conseil de sécurité maintient l’effectif actuel d’environ 20.000 éléments et a réaffirmé que toute reconfiguration de la Mission devra être arrêtée en fonction des progrès accomplis dans les priorités stratégiques, à savoir la protection des civils et la stabilisation de la situation.

La MONUSCO est appelée à fournir une assistance technique et un soutien logistique pour la révision des listes électorales et pour la tenue des élections, ce soutien devant être évalué en permanence en fonction des progrès accomplis par les autorités congolaises dans la conduite des opérations électorales.

Dans sa résolution 2277, le Conseil invite donc la Commission électorale nationale indépendante à publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral et demande au gouvernement de la RDC d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016.

Le Conseil demande aussi à toutes les parties prenantes d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution.

Il appuie, ce faisant, la décision de l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue.

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission de l’ONU en RDC et insiste sur la tenue des élections et du dialogue politique

Conseil de sécurité,
7659e séance – matin
· CONSEIL DE SÉCURITÉ
COUVERTURE DES RÉUNIONS

Le Conseil de sécurité a adopté ce matin la résolution 2277 (2016), prorogeant jusqu’au 31 mars 2017 le mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et insistant sur la tenue des élections et du dialogue politique.

Le mandat de la MONUSCO étant prorogé pour une nouvelle période d’un an, le Conseil de sécurité maintient l’effectif actuel d’environ 20 000 éléments et réaffirme que toute reconfiguration de la Mission devra être arrêtée en fonction des progrès accomplis dans les priorités stratégiques, à savoir la protection des civils et la stabilisation de la situation, grâce à la mise en place d’institutions étatiques opérationnelles, professionnelles et responsables et grâce à l’appui à la création de conditions propices à la tenue d’élections pacifiques et crédibles dans les délais prévus.

La MONUSCO est appelée à fournir une assistance technique et un soutien logistique pour la révision des listes électorales et pour la tenue des élections, ce soutien devant être évalué en permanence en fonction des progrès accomplis par les autorités congolaises dans la conduite des opérations électorales.

Le Conseil invite donc la Commission électorale nationale indépendante à publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral et demande au Gouvernement de la RDC d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016.  Le Conseil demande aussi à toutes les parties prenantes d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution.  Il appuie, ce faisant, la décision de l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue.

La résolution, dont le dispositif compte 52 paragraphes de fond, parle, outre le mandat de la MONUSCO, de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, de la situation politique, des droits de l’homme, des groupes armés, de la protection de l’enfance et des violences et sévices sexuels, de l’accès humanitaire, de l’appui au Groupe d’experts, de la stratégie de retrait de la MONUSCO et des rapports du Secrétaire général.

Dans son dernier rapport*, le Secrétaire général constate que le processus électoral est dans l’impasse, « la méfiance s’accentuant à l’égard de la proposition du Président Joseph Kabila de tenir un dialogue national pour en sortir ».

Aujourd’hui, le représentant de la RDC, M. Ignace Gata Mavita wa Lufuta, a tenu à souligner que lorsque le 23 mars dernier, son Ministre des affaires étrangères insistait sur l’importance que son pays attache à la paix et à la stabilité, il ne plaidait aucunement pour le report des élections.

M. Gata Mavita wa Lufuta a imputé le blocage du processus électoral aux « tergiversations inconsidérées » d’une partie de l’opposition qui bloque aujourd’hui le dialogue politique que le Conseil, a-t-il fait remarquer, soutient dans sa résolution.  Le représentant a néanmoins estimé que le Conseil « aurait pu ne pas empiéter sur les attributions qui relèvent de la Commission électorale nationale indépendante ».

Regrettant globalement une résolution « qui a choisi d’ignorer les points de vue pertinents de la RDC », en particulier sur la réduction progressive de la Force de la MONUSCO, le représentant a dit voir « un manque de souplesse susceptible de nuire à l’ambiance de travail sur le terrain et de plomber le nouvel état d’esprit instauré par le nouveau leadership de la Mission ».  On sait bien, a-t-il poursuivi, qu’après 17 ans en RDC, la MINUSO aurait pu obtenir plus de résultats si ceux-ci dépendaient vraiment de ses effectifs.  Le bilan étant mitigé, nous ne devons pas hésiter à dire que le mal dont souffre la Mission est « profond et mérite une sérieuse réflexion », a tranché le représentant.

Il s’est également dit surpris de constater que le Conseil n’a fait aucune allusion à la situation relevée dans le dernier rapport du Groupe d’experts sur la RDC qui fait état des réfugiés burundais, recrutés dans un pays voisin, entraînés militairement par ce pays et infiltrés en RDC avec des cartes d’électeurs congolais en vue d’aller semer des troubles au Burundi.  « Mon pays ne peut accepter de devenir une fois de plus le bastion d’un nouveau groupe armé étranger », a-t-il martelé.
*S/2016/233

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Texte du projet de résolution S/2016/289
Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son président sur la République démocratique du Congo, en particulier ses résolutions 2211 (2015), 2198 (2015), 2147 (2014), 2136 (2014) et 2098 (2013),

Réaffirmant les principes fondamentaux du maintien de la paix, y compris le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense ou pour la défense du mandat, et conscient que le mandat de chaque mission de maintien de la paix est déterminé en fonction des besoins et de la situation du pays concerné,

Réaffirmant également son ferme attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et de tous les États de la région, et soulignant que les principes de non-ingérence, de bon voisinage et de coopération régionale doivent être pleinement respectés,

Rappelant que c’est au Gouvernement de la République démocratique du Congo qu’il incombe au premier chef de protéger les civils se trouvant sur son territoire et relevant de sa juridiction, et notamment de les protéger des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre,

Rappelant également les engagements pris au titre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région par tous les États de la région de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des pays voisins et de ne pas tolérer de groupes armés et de ne leur fournir aucune aide ou soutien de quelque type que ce soit,

Constatant que l’est de la République démocratique du Congo continue d’être le théâtre de conflits récurrents et de violences persistantes perpétrées par des groupes armés tant nationaux qu’étrangers, rappelant l’importance stratégique que revêt la mise en œuvre de l’Accord-cadre, et demandant de nouveau à tous les signataires d’honorer rapidement, intégralement et en toute bonne foi les engagements qu’ils ont pris dans cet accord, en vue de remédier aux causes profondes du conflit afin de mettre fin aux cycles récurrents de violence, et de promouvoir un développement régional durable,

Encourageant le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la Communauté de développement de l’Afrique australe et l’Union africaine à continuer d’œuvrer au rétablissement de la paix et de la sécurité dans l’est du pays, encourageant le Gouvernement de la République démocratique du Congo à assurer une coopération étroite et suivie avec ces parties et d’autres parties internationales, et prenant acte des efforts qu’il déploie en faveur de la réalisation de la paix et du développement national,

Se déclarant de nouveau profondément préoccupé par la crise sur les plans humanitaire et de la sécurité que connaît l’est du pays et qui résulte des activités déstabilisatrices persistantes de groupes armés nationaux et étrangers, et en particulier par les informations faisant état de la recrudescence des violences intercommunautaires dans certaines zones de l’est du pays, soulignant combien il importe de neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées (ADF), l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et tous les autres groupes armés actifs en République démocratique du Congo, et saluant l’action que mènent les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à cet égard,

Exprimant son inquiétude face à l’exploitation illégale et au trafic de ressources naturelles auxquels se livrent les groupes armés, et face aux conséquences néfastes des conflits armés sur les zones naturelles protégées, qui font obstacle à l’instauration d’une paix durable et au développement de la République démocratique du Congo, et engageant le Gouvernement de la République démocratique du Congo à poursuivre son action pour préserver ces zones,

Restant profondément préoccupé par le niveau constamment élevé des violences, des violations des droits de l’homme et du droit international et des atteintes qui y sont portées, condamnant en particulier les violences impliquant des attaques ciblant la population civile, les violences sexuelles et sexistes généralisées, le recrutement et l’utilisation d’enfants par certaines parties au conflit, les déplacements forcés et massifs de civils, les exécutions extrajudiciaires et les arrestations arbitraires, conscient de l’effet néfaste de ces pratiques sur les efforts de stabilisation, de reconstruction et de développement de la République démocratique du Congo, et soulignant que tous les responsables de telles violations ou atteintes doivent être appréhendés, poursuivis et jugés rapidement,

Demeurant très préoccupé par la situation humanitaire qui continue de toucher durement la population civile, notamment dans l’est du pays, exprimant sa vive inquiétude au sujet du très grand nombre de déplacés en République démocratique du Congo, qui s’élève à plus de 1,6 million, et des plus de 450 000 réfugiés ayant fui l’est du pays, en raison de la poursuite des hostilités ainsi que des violations du droit international humanitaire et des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits, engageant la République démocratique du Congo et tous les États de la région à s’employer à créer un environnement pacifique propice à la mise en place de solutions durables en faveur des réfugiés et des déplacés, et notamment à leur rapatriement volontaire et leur réintégration à terme en République démocratique du Congo, en toute sécurité et dans la dignité, avec, le cas échéant, le concours de l’équipe de pays des Nations Unies, soulignant que toute solution de ce type devrait être conforme aux obligations découlant du droit international des réfugiés, le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et insistant sur la nécessité de procéder à la fermeture de camps d’une manière qui respecte les droits des personnes déplacées conformément au droit international,

Se déclarant également préoccupé par la multiplication des entraves à l’accès humanitaire dans l’est du pays, en raison de l’insécurité et des attaques visant des agents et des moyens humanitaires, et demandant à toutes les parties au conflit de respecter l’impartialité, l’indépendance et la neutralité des l’indépendance et la neutralité des agents humanitaires,

Constatant avec une profonde préoccupation que des retards sont survenus dans les préparatifs des élections présidentielles qui doivent se tenir en novembre 2016, comme le prévoit la Constitution, et que l’actualisation des listes électorales n’a pas encore commencé,

Soulignant qu’il est crucial que le prochain cycle électoral se déroule de façon pacifique et crédible, comme prévu par la Constitution, pour que la démocratie constitutionnelle puisse être stabilisée et consolidée en République démocratique du Congo, exprimant sa vive préoccupation face au rétrécissement de l’espace politique dans le pays, qui s’est notamment traduit par les récentes arrestations et détentions de membres de l’opposition politique et de représentants de la société civile et par les restrictions imposées à des libertés fondamentales comme la liberté d’expression et d’opinion, et rappelant la nécessité d’un dialogue politique ouvert et pacifique, associant toutes les parties prenantes au déroulement d’un scrutin dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, afin de préparer le terrain en vue de la tenue dans le pays d’élections pacifiques, crédibles, ouvertes à tous, transparentes et qui respectent les délais prévus, et notamment des élections présidentielles et législatives d’ici novembre 2016, conformément à la Constitution et à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance,

Demeurant vivement préoccupé par les informations faisant état de la recrudescence des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par des membres des FARDC, de l’Agence nationale de renseignements, de la Garde républicaine et de la Police nationale congolaise, notamment contre des membres de l’opposition politique et des représentants de la société civile dans le cadre du processus électoral, enjoignant à toutes les parties de s’abstenir de recourir à la violence et à la provocation, et soulignant que le Gouvernement de la République démocratique du Congo doit respecter les droits de l’homme et se conformer au principe de proportionnalité dans l’emploi de la force,

Se félicitant de l’accord conclu entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Commission nationale des droits de l’homme aux termes duquel elles s’engagent à recenser toutes les allégations de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits commises avant, pendant et après le processus électoral et à enquêter sur chacune d’entre elles, notant avec une vive préoccupation que les enquêtes visant les responsables présumés de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits commises pendant le processus électoral de 2011 n’ont pas progressé et que certaines informations font état d’une instrumentalisation des instances judiciaires à des fins politiques, et demandant que l’on redouble d’efforts pour que les responsables aient à rendre des comptes,

Rappelant qu’il importe de lutter contre l’impunité au sein de l’ensemble des effectifs des FARDC et de la Police nationale congolaise, félicitant les autorités de la République démocratique du Congo pour les poursuites engagées et les condamnations prononcées récemment à l’encontre d’officiers de ces deux corps pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, et soulignant que le Gouvernement de la République démocratique du Congo doit continuer de faire en sorte que ses forces de sécurité gagnent en professionnalisme,

Prenant acte de l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi portant application du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, en décembre 2015, soulignant que le Gouvernement de la République démocratique du Congo doit continuer de coopérer avec la Cour, et insistant sur le fait qu’il importe de s’employer activement à poursuivre ceux qui commettent ces types de crimes dans le pays,

Rappelant toutes ses résolutions pertinentes sur les femmes et la paix et la sécurité, le sort des enfants en temps de conflit armé et la protection des civils en période de conflit armé, rappelant également les Conclusions concernant les enfants et les conflits armés en République démocratique du Congo (S/AC.51/2014/3) qu’a adoptées son Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armé le 18 septembre 2014 et qui concernent les parties aux conflits armés se déroulant dans ce pays, et saluant les efforts déployés par le Gouvernement de la République démocratique du Congo dans ce domaine,

Saluant les efforts déployés par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et par les partenaires internationaux pour former le personnel des institutions chargées de la sécurité aux droits de l’homme, au droit international humanitaire, à la prise en compte systématique de la problématique hommes-femmes, à la protection de l’enfance ainsi qu’à la protection contre les violences sexuelles et sexistes et soulignant leur importance,

Notant avec satisfaction la volonté de coopération avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en période de conflit armé, la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et la MONUSCO dont fait preuve le Gouvernement de la République démocratique du Congo, et notamment la Conseillère du Président sur la violence sexuelle et le recrutement d’enfants, aux fins de l’application du plan d’action visant à prévenir et à faire cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants par les FARDC et les violences sexuelles qu’elles commettent, et à lutter contre l’impunité des personnes qui commettent des violences sexuelles en période de conflit, notamment des membres des FARDC,

Prenant note du rapport du Secrétaire général paru sous la cote S/2014/181, dans lequel figure une liste de parties qui, selon des informations crédibles, se seraient systématiquement livrées à des viols et à d’autres formes de violence sexuelle dans des situations de conflit armé, question dont il est saisi,

Réaffirmant que le succès de l’action de protection des civils est essentiel pour l’exécution du mandat de la MONUSCO et l’amélioration des conditions de sécurité, et soulignant combien il importe de recourir à des moyens pacifiques et de progresser sur la voie des réformes fondamentales pour promouvoir la protection des civils,

Réaffirmant également son appui résolu au Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo et à la MONUSCO dans le cadre de l’exécution de leur mandat, et les encourageant vivement à poursuivre leurs efforts,

Soulignant à quel point il est urgent que les FARDC et la MONUSCO reprennent leurs opérations conjointes contre les groupes armés, se félicitant que, le 28 janvier 2016, le Gouvernement de la République démocratique du Congo et la MONUSCO se soient engagés à reprendre une coopération afin de mener des opérations militaires conjointes contre les FDLR ainsi que contre d’autres groupes armés, y compris les ADF, et souhaitant vivement que les opérations de ce type reprennent au plus vite,

Rappelant qu’il importe que tous les contingents de la MONUSCO, y compris ceux de la brigade d’intervention, soient dûment préparés et équipés, disposent d’effectifs suffisants et bénéficient d’un appui pour pouvoir honorer l’engagement qu’ils ont pris de s’acquitter de leurs tâches respectives,

Demandant à nouveau à toutes les parties de coopérer pleinement avec la MONUSCO et de continuer à œuvrer à la mise en œuvre intégrale et objective du mandat de la Mission, réaffirmant sa condamnation de toutes les attaques dirigées contre les soldats de la paix et soulignant que les auteurs de ces attaques doivent répondre de leurs actes,

Priant à nouveau le Secrétaire général de prendre toutes les mesures qu’il jugera nécessaires pour renforcer les dispositifs de sécurité de l’ONU sur le terrain et améliorer la sûreté et la sécurité de tous les membres des contingents, policiers et observateurs militaires, et en particulier des observateurs non armés,
Soulignant qu’il importe que la MONUSCO décourage toute menace contre l’exécution de son mandat,

Soulignant également que les activités de la MONUSCO devraient être menées de manière à favoriser la consolidation de la paix après le conflit, à empêcher la reprise du conflit armé et à promouvoir le progrès sur la voie d’une paix et d’un développement durables,
Constatant que la situation en République démocratique du Congo constitue toujours une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération

1.    Réaffirme qu’il demeure indispensable que le Gouvernement de la République démocratique du Congo et tous les États signataires s’acquittent des engagements qu’ils ont pris au titre de l’Accord-cadre pour assurer la stabilité à long terme dans l’est du pays et la région, et invite instamment les signataires à redoubler d’efforts en vue d’honorer l’ensemble de leurs engagements, en toute bonne foi et sans retard, notamment à s’abstenir d’offrir un asile à des criminels de guerre;

2.    Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo, sur qui repose au premier chef la responsabilité de protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, de s’employer encore plus activement à s’acquitter des engagements qu’il a pris au titre de l’Accord-cadre, notamment ceux qui concernent la consolidation de l’autorité de l’État, la réconciliation, la tolérance et la démocratie, et de demeurer fermement déterminé à protéger la population civile, en se dotant rapidement de forces de sécurité professionnelles, responsables et pérennes, en mettant en place une administration civile congolaise responsable, en particulier dans les secteurs de la police, de la justice, de l’administration pénitentiaire et de l’administration territoriale, en renforçant l’état de droit et en défendant les droits de l’homme;

3.    Note avec une profonde préoccupation la lenteur des progrès dans ces domaines essentiels à la stabilisation de la République démocratique du Congo, et demande de nouveau au Gouvernement de la République démocratique du Congo de prendre de nouvelles mesures pour réformer le secteur de la sécurité, comme il s’y est engagé, notamment en appuyant une force de réaction rapide efficace et pérenne, et pour mettre en œuvre sans délai l’ensemble du programme national de désarmement, de démobilisation et de réintégration, sachant que la mise en œuvre de ces importantes mesures nécessitera l’ouverture de crédits;

4.    Demande que se poursuivent les efforts déployés à l’échelle nationale pour contrer la menace que représentent le transfert illicite, l’accumulation déstabilisante et le détournement d’armes légères et de petit calibre, notamment ceux tendant à organiser en toute sûreté et efficacité la gestion, l’entreposage et la sécurité des stocks d’armes et de munitions, avec l’appui contant de la MONUSCO, selon qu’il conviendra et dans les limites des ressources existantes;

5.    Demande à l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs de continuer à s’investir à l’échelle régionale et internationale dans la quête de la paix, de la stabilité et du développement économique de la République démocratique du Congo et de la région, notamment en favorisant l’organisation rapide d’élections nationales crédibles ouvertes à tous, en ouvrant un dialogue régional et en continuant à diriger, coordonner et évaluer, en étroite concertation avec le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo, l’action menée pour donner suite aux engagements nationaux et régionaux pris au titre de l’Accord-cadre, et de continuer à participer activement, avec des partenaires clefs, aux initiatives régionales visant à remédier aux causes profondes du conflit;

6.    Prend note du Cadre stratégique des Nations Unies pour la région des Grands Lacs et demande à la communauté des donateurs de fournir l’appui nécessaire à sa mise en œuvre;

Situation politique

7.    Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo et à ses partenaires nationaux, en particulier la Commission électorale nationale indépendante, de veiller à la transparence et à la crédibilité du processus électoral, étant donné qu’il leur incombe au premier chef de créer des conditions propices à la tenue des prochaines élections et notamment d’en faire une priorité, la présidentielle et les législatives étant prévues, conformément à la Constitution, pour novembre 2016;

8.    Exhorte le Gouvernement et toutes les autres parties concernées à créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral soit libre, juste, crédible, ouvert, transparent, pacifique et conforme au calendrier électoral et à la Constitution congolaise, pour qu’il s’accompagne d’un débat politique libre et constructif, et pour que soient assurés la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de réunion, un accès équitable aux médias, y compris aux médias d’État, et la sécurité et la liberté de circulation de tous les candidats, ainsi que des observateurs et témoins, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile, notamment des femmes;

9.    Invite la Commission électorale nationale indépendante à publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral, demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016 prévues par la Constitution, dans le respect de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, et demande à toutes les parties prenantes d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution;

10.   Souligne l’importance d’un dialogue véritable pour que les élections présidentielle et législatives soient pacifiques, crédibles et conformes à la Constitution, appuie la décision prise par l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue, demande instamment à toutes les parties prenantes nationales de coopérer avec l’Union africaine à cet égard, et prie le Secrétaire général de fournir un appui politique à ces efforts, conformément à la présente résolution, notamment en usant de ses bons offices;

Droits de l’homme

11.   Demande instamment au Gouvernement de la République démocratique du Congo d’amener à répondre de leurs actes les auteurs de violations du droit international humanitaire ou de violations des droits de l’homme ou d’atteintes à ces droits, selon les cas, en particulier lorsque ces infractions peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, y compris lorsqu’elles ont été commises dans le contexte du processus électoral, et souligne l’importance à cet égard de la coopération régionale et de la coopération avec la Cour pénale internationale;

12.   Demande aux autorités congolaises de faire en sorte que les responsables d’infractions constituant de graves violations des droits de l’homme commises à l’occasion des élections du 28 novembre 2011 et dans le cadre de l’actuel processus électoral soient traduits en justice;

13.   Se félicite de l’action menée par le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour prévenir et combattre les violences sexuelles en période de conflit, notamment des progrès enregistrés dans la lutte contre l’impunité grâce à l’arrestation, à la traduction en justice et à la condamnation de membres des FARDC et de la Police nationale congolaise, et engage le Gouvernement de la République démocratique du Congo à continuer d’intensifier ses efforts dans ce domaine, notamment en assurant la pleine mise en œuvre de sa stratégie nationale et des engagements énoncés dans le Communiqué conjoint du Gouvernement de la République démocratique du Congo et de l’Organisation des Nations Unies sur la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits, adopté à Kinshasa le 30 mars 2013;

14.   Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo de continuer de s’employer à lutter contre l’impunité des personnes qui commettent des violences sexuelles en période de conflit, notamment des membres des FARDC à tous les niveaux, notant que s’il ne le fait pas, le Secrétaire général pourrait de nouveau désigner nommément les FARDC dans ses prochains rapports sur la violence sexuelle, et d’assurer aux survivants et aux victimes tous les services et la protection dont ils ont besoin, et demande également au Gouvernement de la République démocratique du Congo de faire le nécessaire pour que ses forces de sécurité se conforment pleinement à la politique de tolérance zéro de l’Organisation des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des agressions sexuelles, et de prendre des mesures pour institutionnaliser les mécanismes mis en place pour prévenir et faire cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants par les FARDC et les violences sexuelles commises par celles-ci;

15.   Prend note avec satisfaction des progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan d’action visant à prévenir et à faire cesser le recrutement et l’utilisation d’enfants par les FARDC, et exhorte le Gouvernement de la République démocratique du Congo à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser et prévenir les violations et exactions commises contre des enfants, y compris l’enrôlement ou la détention d’enfants par les FARDC;

Groupes armés

16.Condamne fermement tous les groupes armés opérant dans la région et les violations du droit international humanitaire et d’autres normes applicables du droit international ainsi que les atteintes aux droits de l’homme qu’ils commettent, notamment les attaques contre la population civile, le personnel des Nations Unies et les intervenants humanitaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et sexistes et le recrutement et l’utilisation généralisés d’enfants, contraires au droit international applicable, et réaffirme que les auteurs de tels actes doivent être amenés à en répondre;

17.   Exige que les FDLR, les ADF, la LRA et tous les autres groupes armés mettent immédiatement fin à toutes les formes de violence et autres activités déstabilisatrices, notamment l’exploitation des ressources naturelles, et que leurs membres soient immédiatement et définitivement démobilisés, déposent les armes et libèrent les enfants qui se trouvent dans leurs rangs, et rappelle à cet égard sa résolution 2198 (2015), dans laquelle il a reconduit le régime de sanctions établi dans sa résolution 1807 (2008);

18.   Demande que les opérations conjointes des FARDC et de la MONUSCO, conformément à son mandat, reprennent de toute urgence et que tous les efforts possibles soient faits pour neutraliser les FDLR et les autres groupes armés, et souligne que les opérations doivent être conduites dans le respect du droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, selon qu’il conviendra;

19.   Réaffirme qu’il demeure essentiel de neutraliser durablement les FDLR si l’on veut offrir stabilité et protection à la population civile de la République démocratique du Congo et de la région des Grands Lacs,rappelle que les FDLR sont un groupe soumis à des sanctions imposées par l’ONU dont les dirigeants et les membres comprennent des auteurs du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsis au Rwanda, au cours duquel des Hutus et d’autres personnes qui s’opposaient au génocide ont également été tués, et continuent de promouvoir et de commettre des tueries fondées sur des facteurs ethniques et d’autres massacres au Rwanda et en République démocratique du Congo, engage le Gouvernement de la République démocratique du Congo, épaulé par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, à dialoguer avec les acteurs régionaux en vue de trouver une solution durable au problème posé par le rapatriement des membres des FDLR qui ont été désarmés et de leur famille, et préconise la poursuite du désarmement des chefs et des combattants des FDLR;

20.   Condamne le massacre de plus de 500 civils perpétré dans la région de Beni depuis octobre 2014,exprime sa profonde préoccupation devant la persistance de la violence dans cette région, souligne qu’une enquête approfondie sur ces attaques doit être menée dans les meilleurs délais afin d’amener les auteurs à répondre de leurs actes, demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo de mener de nouvelles opérations militaires, dans le respect du droit international, notamment du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, selon qu’il conviendra, la MONUSCO apportant l’appui prévu par son mandat, en vue de mettre fin à la menace que représentent les ADF et tous les autres groupes armés présents dans la région;

21.   Prie les Gouvernements de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo et du Rwanda de renforcer leur collaboration afin d’assurer le rapatriement des ex-combattants du M23 se trouvant sur leurs territoires, conformément aux déclarations de Nairobi et aux engagements pris au titre de l’Accord-cadre, demande aux chefs de l’ex-M23 d’apporter leur pleine coopération en vue du rapatriement des ex-combattants, comme il s’y est engagé dans les déclarations de Nairobi, et réaffirme qu’il importe que toutes les dispositions des documents signés soient appliquées rapidement et de bonne foi et, à cet égard, que le M23 se ne regroupe pas, n’intègre pas d’autres groupes armés ou ne reprenne pas ses activités militaires;

22.   Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo de poursuivre la mise en œuvre de son programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration, et d’allouer sans délai les fonds nécessaires à cet effet, notamment aux fins de l’exécution des activités liées à la réintégration, la formation et la préparation des ex-combattants en vue de leur réinstallation au sein de communautés et des activités de gestion des armes et des munitions, afin de s’occuper efficacement des ex-combattants, notamment de ceux qui sont déjà sous la responsabilité des FARDC, et constate que l’absence d’un programme crédible de désarmement, de démobilisation et de réintégration empêche les éléments armés de déposer les armes;

23.   Salue la contribution de la MONUSCO et des FARDC à la lutte contre la LRA, engage la Force régionale d’intervention de l’Union africaine à poursuivre ses efforts et invite instamment la MONUSCO, les autres missions des Nations Unies présentes dans la région où sévit la LRA, la Force régionale d’intervention de l’Union africaine, les forces régionales, les autorités nationales, les partenaires internationaux et les organisations non gouvernementales, selon qu’il convient, à coopérer davantage, notamment sur le plan opérationnel, et à échanger plus souvent des informations afin de venir à bout de la menace que représente la LRA;
Mandat de la MONUSCO

24.   Décide de proroger jusqu’au 31 mars 2017 le mandat de la MONUSCO en République démocratique du Congo et, à titre exceptionnel et sans créer de précédent ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, de sa brigade d’intervention;

25.   Décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 19 815 militaires, 760 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1 050 membres d’unités de police constituées;

26.   Prend note de la recommandation formulée par le Secrétaire général dans sa lettre datée du 16 décembre 2015 (S/2015/983), qui tend à réduire la force de la MONUSCO de 1 700 soldats, compte tenu des progrès accomplis dans l’élaboration d’une stratégie de retrait et dans la lutte contre la menace que représentent les groupes armés;
27.   Rappelle qu’il a approuvé, au paragraphe 3 de sa résolution

2211 (2015), la réduction de la force de la MONUSCO de 2 000 soldats, réaffirme son intention de rendre cette réduction permanente en révisant le plafond des effectifs et de n’envisager une nouvelle réduction de la force qu’une fois que des progrès appréciables auront été enregistrés quant aux priorités du mandat de la Mission, eu égard au paragraphe 29 ci-dessous, et prie le Secrétaire général de rendre compte de cette question précise dans le prochain rapport qu’il présentera en application du paragraphe 50 ci-dessous;

28.   Réaffirme que toute reconfiguration future de la MONUSCO et de son mandat devra être arrêtée en consultation avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain et, dans le contexte de la mise en œuvre par le Gouvernement et les autres signataires de l’Accord-cadre, des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs énoncés aux alinéas a) et b) du paragraphe 29 ci-dessous;
29.   Décide que les priorités stratégiques de la MONUSCO sont de contribuer à:

a)    La protection des civils, grâce à une approche globale intégrant toutes les composantes de la MONUSCO et consistant notamment à réduire la menace que représentent les groupes armés congolais et étrangers et les violences contre les civils, notamment les violences sexuelles et sexistes et les violences infligées aux enfants, à un niveau que les institutions congolaises chargées de la justice et de la sécurité puissent effectivement gérer;

b)    La stabilisation de la situation, grâce à la mise en place d’institutions étatiques (y compris judiciaires et de sécurité) opérationnelles, professionnelles et responsables et grâce à l’appui à la création de conditions propices à la tenue d’élections pacifiques et crédibles dans les délais prévus de façon à réduire les risques d’instabilité, notamment en offrant un espace politique ouvert et en assurant la promotion et la protection des droits de l’homme;

30.   Réaffirme que la nature multidimensionnelle des opérations de maintien de la paix exige une approche globale, et exhorte toutes les composantes de la force de la MONUSCO ainsi que la composante police et la composante civile de la Mission à travailler ensemble, de manière intégrée;

31.   Note que les motivations des différents groupes armés sont variées et qu’une solution purement militaire ne permettra pas de régler le problème qu’ils posent, souligne qu’il importe de procéder à une analyse plus poussée de la situation politique et du conflit propre à permettre la mise au point d’interventions militaires et civiles globales des différentes composantes de la MONUSCO face à ces groupes armés, notamment grâce à la collecte et à l’analyse des informations sur les réseaux criminels qui appuient ces groupes armés et souligne également la nécessité de lancer des actions spécialement adaptées pour les combattre;

32.   Souligne combien il importe que le Gouvernement de la République démocratique du Congo et les autres autorités nationales, les entités des Nations Unies et les agents de développement renforcent leur coordination et leur coopération afin de stabiliser la situation, d’améliorer les conditions de sécurité et de rétablir l’autorité de l’État;

33.   Réaffirme que la protection des civils doit être la priorité lorsqu’il s’agit de décider de l’usage des capacités et ressources disponibles;

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