43% des enfants de 6-23 mois y souffrent d’un retard de croissance

Le Bureau de coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies en RDC (OCHA) a organisé à l’intention des journalistes, hier jeudi 31 mars, un café de presse sur la malnutrition chronique en République Démocratique du Congo et bonne alimentation au cours des 1000 premiers jours.

Cette journée d’échanges a eu lieu dans la salle de réunions du PNUD, dans l’enceinte de l’immeuble Losonia , à Gombe , avec des intervenants comme le Professeur Jean-Marie Banea , directeur du Programme national de nutrition(PRONANUT), Patrice Badibanga, responsable en charge du VIH/SIDA et nutrition chez PAM/RDC et Théophile Bansimba, de l’UNICEF.

Ces trois panelistes ont chacun dans leurs interventions fait le point sur la situation nutritionnelle en RD Congo et l’importance d’une bonne alimentation dès la naissance de l’enfant. Le Professeur Jean-Marie Banea a présenté la situation sur toute l’étendue de la RDC, en faisant savoir que la malnutrition est un problème de santé publique en RDC.

La malnutrition comme état physiologique anormal caractérisé par des apports nutritionnels insuffisants ou des excès en apports d’éléments nutritifs. Le Programme Alimentaire Mondial(PAM) exhorte les parents à donner à leur progéniture les bons aliments au bon moment, en vue de prévenir la malnutrition et assurer une excellente santé aux enfants.

Selon PAM/RDC, les causes principales de la malnutrition au Congo-Kinshasa sont entre autres, l’accès physique et économique limité aux aliments de bonne valeur nutritive, l’insécurité alimentaire, le faible accès de la population à l’eau potable et incidence élevée des pathologies gastro-intestinales, la forte paupérisation de la population où 64% vivent avec au moins de 1 dollars par jour.

Approche holistique pour prévenir la malnutrition

Selon le PAM, la prévention de la malnutrition repose sur des approches holistiques dont l’éducation nutritionnelle, la communautarisation de la nutrition et la promotion de meilleures pratiques alimentaires, la surveillance de la croissance, la fortification des aliments, la supplémentassions en micronutriments. Il y a lieu de signaler également la réhabilitation nutritionnelle des enfants et femmes malnutris est une intervention tardive à ne pas souhaiter car elle est tardive, note l’agence onusienne.

Le PAM souhaite que les femmes puissent bénéficier des conseils nutritionnels et avoir une alimentation optimale dès la période de procréation, car un bon état nutritionnel s’avère indispensable pour une issue favorable de la grossesse. La situation épidémiologique de la malnutrition en RDC est au rouge.

Selon les enquêtes démographiques et sanitaires 2013-2014, il y a en RDC 8% d’enfants de 6-59 mois qui souffrent d’émaciation(1,147,18 personnes),23% d’enfants de 6-59 mois souffrent d’insuffisance pondérale( 3,204,815 personnes), 43% d’enfants de 6-59 émaciés souffrent de retard de croissance (5,991,611personnes).

Concernant les femmes en âge de procréer, les enquêtes démographiques et sanitaires 2013-2014 indiquent que 14,4% de femmes en âge de procréer sont malnutries soit 2,352, 672 personnes, 38,4% de femmes en âge de procréer souffrent d’anémie soit 3,273, 792 personnes, 22% des femmes enceintes souffrent d’anémie soit un nombre de 684, 640 personnes et 5% de femme en âge de procréer sont de taille inférieure à 145 cm soit 816, 900 personnes.

Par Godé Kalonji et Julie Muadi