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Le spectre de violences planant toujours sur la RDC : Le mandat de la Monusco prolongé d’une année

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Le spectre de violences planant toujours sur la RDC : Le mandat de la Monusco prolongé d’une année

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La Résolution 2277 prise hier mercredi par le Conseil de Sécurité appelle la Mission Onusienne à mettre un accent particulier sur la protection des civils et à créer des conditions pour la bonne tenue des élections en novembre 2016

Comme nous l’avions prédit dans une de nos précédentes éditions, le Conseil de Sécurité de l’ONU a, au terme de la Résolution 2277 adoptée à l’unanimité, prolongé d’une année le mandat de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo(MONUSCO).

Cette prolongation a été décidée après des négociations chaudes entre Kinshasa et les Nations Unies sur l’avenir de la plus grande mission de maintien de paix des Nations Unies au Monde avec plus de 18.000 hommes de troupe.

A travers la Résolution 2277, la MONUSCO est appelée à mettre un accent particulier sur la protection des civils et à créer des conditions pour la bonne tenue des élections en novembre 2016.
La demande de Kinshasa de voir l’ONU réduire de moitié ses Casques bleus en RDC a été donc rejetée par le Conseil de Sécurité, au regard du contexte inquiétant que traverse encore ce pays dont le président Joseph Kabila cherche à se maintenir au pouvoir, alors que son second et dernier mandat expire en 2016.

Officiellement, l’ONU ne s’oppose pas au départ de 1 700 casques bleus. Le nouveau mandat de la Monusco est recentré sur les élections, indique une source basée à New-York.

En effet, Kinshasa voulait que l’ONU accélère la stratégie de départ de la Monusco et crée les conditions nécessaires pour permettre à 10. 000 casques bleus de quitter la RDC, soit la moitié des effectifs.

Mais l’ONU a trouvé cette demande inopportune, dès lors que le pays s’engage vers une nouvelle crise constitutionnelle avec un président qui chercherait à se maintenir au pouvoir à l’issue de son mandat.

Pas question, dans ces conditions, de réduire les Casques bleus en mission en RDC, alors que les risques de violences sont réels. Mais l’ONU promet de réétudier le départ de 1 700 soldats si des progrès substantiels sont réalisés sur le terrain.

Considéré comme la plus grande mission de maintien de paix des Nations Unies, la MONUSCO a un effectif maximal de 19 815 soldats, 760 observateurs militaires, 391 fonctionnaires de police et 1 050 membres d’unités de police constituées, en sus des composantes civile, judiciaire et pénitentiaire appropriées.

Selon les principes onusiens, la reconfiguration d’une mission de maintien de paix comme la MONUSCO s’effectue par le canal du Conseil de sécurité en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.

La MONUSCO fonctionne au rythme des Résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Une brigade d’intervention, une première

Le 28 mars 2013, face aux vagues de conflit récurrentes dans l’Est de la RDC menaçant la stabilité et le développement de tout le pays et de la région des Grands lacs, le Conseil de sécurité a décidé, par sa résolution 2098, de créer une  » brigade d’intervention « (FI) spécialisée pour une période initiale d’un an et dans les limites de l’effectif maximum autorisé de la MONUSCO de 19 815 hommes.

C’est pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies que l’ONU créait une unité supplémentaire au sein d’une mission de maintien de paix.

Cette force d’intervention comprend trois bataillons d’infanterie, une compagnie d’artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance et est placée sous le commandement direct du commandant de la force de la MONUSCO, qui a pour responsabilité de neutraliser les groupes armés actifs au Kivu.

Le 28 mars 2014, le Conseil de sécurité, par la résolution 2147, avait prorogé jusqu’au 31 mars 2015 le mandat de la MONUSCO et de sa brigade d’intervention à titre exceptionnel et sans créer de précédent, ni préjudice des principes convenus du maintien de la paix, dans les limites de l’effectif maximum autorisé de 19 815 militaires, 760 observateurs militaires et officiers d’état-major, 391 policiers et 1 050 membres d’unités de police constituées.

Dans la même résolution, le Conseil notait la nécessité d’une stratégie de sortie clairement définie et a décidé que les reconfigurations futures de la MONUSCO et de son mandat seront fonction de l’évolution de la situation sur le terrain, à savoir la protection des civils, la stabilisation et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la République démocratique du Congo et la région.

Monusco, une histoire qui commence en 1999

Après la signature, en juillet 1999, de l’accord de cessez-le-feu de Lusaka entre la RDC et cinq États de la région ,Angola, Namibie, Ouganda, Rwanda et Zimbabwe, le Conseil de sécurité a créé, par sa résolution 1279 du 30 novembre 1999, la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).

La mission devait à l’origine élaborer des plans en vue de l’observation du cessez-le-feu et du désengagement des forces, et maintenir la liaison avec toutes les parties à l´accord de cessez-le-feu.

Par une série de résolutions ultérieures, le Conseil a étendu le mandat de la MONUC au contrôle de l’application de l’accord de cessez-le-feu et lui a attribué plusieurs autres tâches connexes.
Donc, la Monusco totalise 17 ans sur le sol congolais avec un bilan largement positif. N’en déplaise à ceux qui demandent son départ.

Par Godé Kalonji

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