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Après des promesses non tenues d’amélioration de ses services; Snel : les Kinois en ont assez des coupures de courant

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Après des promesses non tenues d’amélioration de ses services; Snel : les Kinois en ont assez des coupures de courant

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Délestages, FDR, coupures générales, pannes de cabines, vols de câbles, vétusté de matériels, écroulement de pylônes, étiage du fleuve Congo, pannes à Inga… autant de justifications qui démontrent la piètre qualité de desserte en électricité à Kinshasa

Les Kinois en ont assez avec les coupures de courant électrique dans la ville de Kinshasa. Trop c’est trop. Il suffit de circuler la nuit pour se rendre compte de la grosse défaillance de la Société nationale d’électricité en ce qui concerne la fourniture de l’électricité.

Sur les 24 communes que compte cette agglomération, à peine une, à savoir celle de la Gombe (siège des institutions et commune résidentielle où habitent le chef de l’Etat, le premier ministre, les diplomates et plusieurs autres autorités du pays), est dispensée de ce calvaire qu’endurent les administrés d’André Kimbuta Yango. Sans oublier quelques deux ou trois quartiers huppés de Ngaliema.

En dehors de ces deux municipalités, toutes les 22 qui restent sont victimes de coupures intempestives du courant de la Snel, l’unique distributeur de cette denrée en République démocratique du Congo. Lingwala, Bandalungwa, Kintambo, Ngiri-Ngiri, Selembao, Bumbu, Makala, Kalamu, Kasa-Vubu, Limete, Lemba, Matete, Barumbu, Kinshasa, N’Djili, Masina, Kimbanseke, Kinsenso… vivent dans le noir depuis plusieurs années.

7 jours d’électricité sur 30

En faisant le calcul, ces communes sacrifiées ne bénéficient, en réalité, du courant de la Snel que durant sept jours. Les 23 ou 24 restants sont catastrophiques : délestage, FDR, coupures générales, pannes de cabines, vols de câbles, écroulement de pylônes, étiage du fleuve Congo, pannes à Inga… sont au rendez-vous.

 » Mari de nuit « 

Le courant de la Snel est surnommé, dans certains coins de la ville,  » Mari de nuit « , par des Kinois. Pour cause, il ne se manifeste que de minuit ou deux heures du matin, jusqu’à 4h00′ ou 5h00′. A cette heure, tout le monde est au lit.

Quelques abonnés courageux se réveillent à ces heures tardives pour recharger leurs téléphones portables et brancher les congélateurs pour avoir de l’eau froide pendant la journée. Les plus forts repassent les habits à porter pendant la semaine, et allument leurs postes téléviseurs pour suivre la dernière actualité.

Des factures retournées chez le distributeur

Malgré la piètre qualité de desserte en électricité, la Snel se permet encore d’envoyer des factures à ses nombreux abonnés de Kinshasa.

Il y a de cela deux semaines passées, très en colère, les habitants du quartier Kauka, commune de Kalamu, avaient rassemblé toutes les factures pour les retourner, à bord d’un chariot, au bureau de la Snel le plus proche. Des chaînes de télévision de proximité, spécialistes en faits de société, étaient invitées pour filmer cet évènement.

D’ailleurs, apprend-t-on, dans la commune de Ngaba, les abonnés ont promis de sanctionner sévèrement tout celui qui viendra leur déposer une quelconque facture. Voici aujourd’hui trois ans, aucun agent de la Snel ne passe par là.

Les bandits profitent de la situation

L’obscurité est favorable aux malfaiteurs qui opèrent la nuit. A N’Sele, Kinkole, Maluku, Masina… les Kulunas sont en quête de leurs proies à partir de 19h00′. Téléphones portables, bijoux, billets de banque et autres biens de valeur sont arrachés, profitant de l’obscurité.

Les passants les plus résistants s’exposent aux coups de machettes, viols et autres traitements dégradants. Des portes de certaines maisons de paisibles citoyens sont défoncées par ces malfaiteurs pour commettre leurs forfaits, causant ainsi morts et désolations.

Masina : la population se prend en charge

Après plusieurs cas de meurtres enregistrés dans la commune de Masina, la population de ce coin s’est auto-prise en charge pour arrêter l’hémorragie. Depuis le mois de janvier dernier, en effet, les  » Chinois  » ont mis la main sur plusieurs Kulunas en pleine opération. Les uns, à ce jour, sont entre les mains de la justice, alors que les autres ont été forcés de quitter cette terre. Qui tue par l’épée, périt par l’épée, dit-on.

Un agent de la DGM dans les filets des Kulunas

Un agent de la DGM, habitant la ville de Kinshasa, a été visitée, il y a de cela un mois et demi, par des Kulunas, alors qu’il se trouvait dans sa résidence. Ces malfaiteurs lui ont assené deux coups de machette sur la tête, et la victime a succombé à ses blessures après avoir passé 40 jours à l’hôpital du Cinquantenaire. Ses obsèques ont eu lieu mardi 22 mars 2016 au funérarium de l’Assanef, et l’enterrement au cimetière de Nécropole Entre Terre et Ciel. Le défunt a laissé une veuve et plusieurs enfants.

Promesses non tenues

Constatant que l’obscurité gagnait de plus en plus la ville de Kinshasa, le chef de l’Etat Joseph Kabila avait inscrit  » l’eau et l’électricité  » parmi ses  » chantiers « , lors de la campagne présidentielle de 2006. Malheureusement, constate-t-on à ce jour, la situation est devenue pire qu’avant.

En 2011, sa campagne a tourné autour de la  » Révolution de la modernité « . Automatiquement,  » modernité  » oblige, la capitale devrait être éclairée. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Quelques temps après, vers 2013, c’est le premier ministre qui est monté au créneau pour rassurer que le mot  » délestage  » fera désormais partie du passé des habitudes kinois. Rien n’est encore fait.

En novembre dernier, l’Adg de la Snel, en personne, après plusieurs promesses non tenues, a annoncé officiellement que des travaux sont exécutés pour que les Kinois fêtent la Noël et la Bonne année dans la lumière. Ainsi, des perturbations en fourniture seront constatées dans la capitale. Comme s’il n’y avait jamais eu perturbation auparavant. Malheureusement, la même horreur s’est poursuivie jusqu’à la Saint Sylvestre.

Par la suite, il a promis aux amateurs du football que des dispositions sont entrain d’être prises pour que les Kinois suivent le Championnat d’Afrique des Nations (Chan), en janvier et février 2016, sans coupures d’électricité. Bizarrement, ce championnat a été suivi dans des bars et terrasses grâce aux groupes électrogènes et panneaux solaires.

Journées portes ouvertes inutiles

Au début de ce mois de mars, la Snel a organisé des journées portes ouvertes dans la commune de la Gombe pour expliquer à la population les problèmes auxquels font face la Snel pour distribuer le courant à ses abonnés.

L’endroit a été mal choisi car la commune de la Gombe ne connaît pas ces désagréments. Pour rectifier le tir, les autorités de cette société ont promis d’aller, cette fois-là, dans la commune de N’Djili, Q/Sainte Thérèse. Cela n’a jamais eu lieu, car la population, en colère, ne peut supporter la présence de ses bourreaux à domicile.

Obscurité et chaleur

Ces derniers temps, à l’obscurité, il faut ajouter de fortes chaleurs dans la ville de Kinshasa. Ce qui empêche de nombreuses familles de passer de bonnes nuits. Cette situation rend la vie insupportable, au point de causer des maladies chez les enfants et vieillards.

Par Lefils Matady

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