Saisine de la Cour constitutionnelle par la Ceni pour obtenir le glissement
Pour ce député national, les propos tenus par le président de la Ceni sont suicidaires et préjudiciables à Joseph Kabila

Lors d’une de ses nombreuses interventions médiatiques, le député national Franck Diongo avait affirmé que Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), était la personne par qui le scandale devait arriver. Aujourd’hui, avec les déclarations du président de cette institution d’appui à la démocratie, l’opinion donne raison à cet opposant  » prophète  » qui, une fois de plus, a vu juste en prédisant la catastrophe de Nangaa.

Devant les médias nationaux et internationaux, Corneille Nangaa a déclaré qu' » aujourd’hui, ce sont des contraintes techniques qui ne permettent pas à la CENI d’organiser les élections dans les temps « . Il a ensuite déclaré que la CENI devra introduire une requête à la Cour Constitutionnelle pour obtenir une petite en extension qui, selon lui, ne sera pas éternelle.

Hors, Franck Diongo avait, il y a de cela près d’un mois, tiré la sonnette d’alarme concernant l’appel d’offres de la CENI qui porte les germes du glissement, et inscrit dans la logique d’octroyer au président de la République un troisième mandat. Cet opposant avait appelé le peuple congolais, lors d’un point de presse tenu au siège national de son parti politique, le Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), à rejeter purement et simplement cet appel d’offres.

Réagissant à ces propos tenus par Corneille Nangaa qu’il qualifie de  » graves « ,  » scandaleux  » et  » suicidaires « , Franck Diongo, président national du Mouvement Lumumbiste Progressiste, appelle la population congolaise à prendre, sans tarder, ses responsabilités pour barrer la route à tout schéma machiavélique qui vise à pousser le pays vers le chaos.

 » Je regrette fortement de constater que la CENI joue avec le feu. J’ai suivi Corneille Nangaa qui a prononcé, avec légèreté, des propos graves, scandaleux, et suicidaires. Je me rends compte que la CENI n’a pas encore compris la leçon.

C’est un schéma suicidaire qui n’aide pas Joseph Kabila. Parce qu’au cas où il n’y a pas élection en 2016, le président actuel tombe sous le coup de l’article 75 de la constitution. De ce fait, il sera définitivement empêché de briguer un autre mandat. Il n’aura pas un seul jour de plus « , a-t-il dit avec colère.

Aussi, l’élu de la circonscription électorale de la Lukunga s’étonne du fait que le président de la CENI se précipite de faire des déclarations alors qu’à ce jour, il n’y a même pas de calendrier électoral.  » Comment le président de la CENI se précipite de faire des déclarations alors que nous n’avons même pas un calendrier électoral.

On ne sait même pas le nombre de jours dont il a besoin. Et puis, Corneille Nangaa doit comprendre que la Cour Constitutionnelle n’a pas la compétence d’ajouter les jours au mandat du Président de la République « , a-t-il déclaré.

Savoir séparer les choses

Pour le président du Front Anti-Dialogue, la CENI doit savoir séparer les choses. La fin du mandat du président de la République et le processus électoral sont deux choses qui doivent être dissociées. Et, ajoute-t-il, la CENI le sait très bien.

 » On peut faire des manœuvres, mais cela ne donne pas à Joseph Kabila le pouvoir de diriger au-delà de son mandat. Après le 19 décembre, la page sera tournée « , conclut-il.

Pour le MLP et le FAD, au lieu que la CENI engage des fuites en avant, elle devrait plutôt se préparer à organiser les élections dans les délais constitutionnels car c’est encore possible. Franck Diongo, très déterminé, attend impatiemment l’alternance démocratique en 2016.

Par LM