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Un an après ce scandale politico-judiciaire; Fosses communes de Maluku : HRW exige toute la lumière

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Un an après ce scandale politico-judiciaire; Fosses communes de Maluku : HRW exige toute la lumière

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Il y a tout juste un an, dans la nuit du 18 au 19 mars 2015, les forces de sécurité en République démocratique du Congo ont creusé secrètement une fosse commune à la lisière d’un cimetière proche de la capitale, Kinshasa, et y ont enterré un grand nombre de corps non identifiés. Le lendemain, des habitants de Maluku ont signalé la puanteur de cadavres, ainsi que les militaires et le mystérieux camion qu’ils avaient vus au beau milieu de la nuit.

Un an après ce scandale, l’ONG internationale Human Rights Watch revient à la charge et exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire qui terni l’image de la RDC en matière des droits de l’homme.

A ce sujet, Ida Sawyer, Senior Researcher à HRW, rappelle que  » les autorités congolaises ont admis publiquement peu de temps après que 421 corps avaient bien été inhumés à cet endroit cette nuit-là, mais elles ont affirmé qu’il s’agissait d’une procédure normale ; et que les dépouilles étaient celles d’indigents dont les familles n’avaient pas les moyens de financer les funérailles, de cadavres non identifiées et de bébés mort-nés.

Des responsables de la Croix-Rouge locale ainsi que des employés d’hôpitaux et de morgues de Kinshasa, qui sont habituellement impliqués dans de telles inhumations, ont fortement contesté cette affirmation « . L’indignation était totale à Kinshasa.

Des députés nationaux de l’Opposition ont alors réclamé des réponses au sujet des identités des personnes inhumées à Maluku et des raisons pour lesquelles cette inhumation avait été effectuée secrètement par les forces de sécurité. Des menaces à l’encontre d’un habitant qui avait été témoin de l’inhumation ainsi que le décès dans des conditions suspectes d’un infirmier responsable d’une des morgues de Kinshasa ont renforcé les tensions.

Des membres des familles des victimes d’exécutions sommaires ou de disparitions forcées aux mains des forces de sécurité congolaises lors de manifestations en janvier 2015, ainsi que lors d’une opération de police antérieure contre les crimes liés aux gangs, ont immédiatement pensé que leurs proches pouvaient figurer parmi les personnes inhumées dans cette fosse.

Lors des deux opérations, les corps de certaines des personnes tuées ont été emportés par les forces de sécurité et n’ont jamais été rendus à leurs familles pour être enterrés.

Le 5 juin, les familles de 34 victimes ont déposé une plainte publique auprès du Procureur général de la RD Congo réclamant justice et l’exhumation des corps inhumés dans la fosse commune de Maluku.

HEW rappelle encore que  » les ministres congolais de la Justice et de l’Intérieur ont déclaré que s’il y avait quelque doute que ce soit sur l’identité de personnes inhumées dans cette fosse, les corps seraient exhumés « . Néanmoins, en dépit de nombreuses demandes émanant des organisations de défense des droits humains, de membres du parlement, des Nations Unies, de l’Union européenne, et d’autres, aucune décision n’a été prise pour ouvrir la fosse.

Pour Ida Sawyer de HRW, les autorités congolaises devraient profiter de cet anniversaire pour apporter enfin aux familles des victimes les réponses et la justice qu’elles méritent. Les rapports du gouvernement attendus depuis longtemps sur les allégations d’exécutions sommaires et de disparitions forcées pendant l’Opération Likofi et pendant les manifestations de janvier 2015 devraient être publiés et les personnes responsables devraient être traduites en justice.

Les autorités devraient également révéler les identités des personnes inhumées à Maluku. Et avec l’aide d’experts légistes internationaux, il est temps d’aller de l’avant et d’exhumer les morts.

Par GKM

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