Les observations faites par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), la COPEMECO, et les autres partenaires du secteur privé sur les 28 mesures urgentes prises par le Gouvernement Matata Ponyo, à l’initiative du chef de l’Etat, dans le but de stabiliser et de relancer l’économie de la RDC face à la chute des cours des matières premières sur le marché internationale ont été au centre des réunions tenues ces derniers jours et qui ont mis autour d’une table les experts des ministères concernés (Economie nationale, Finances, Budget, Mines) et de ceux de la Banque Centrale du Congo.

Ces travaux ont débouché, le mardi 08 mars, sur un compromis acceptant l’intégration des observations du secteur privé dans les mesures prises, à la grande satisfaction de la FEC et des autres partenaires du secteur privé.

Très satisfait de l’ouverture ainsi affichée par le Gouvernement et du sens élevé de collaboration dont a particulièrement fait preuve le ministre de L’Economie Nationale, le professeur Modeste Bahati Lukwebo, au cours de ces rencontres, le secteur privé, par la voix de M. Albert Yuma, président de la FEC, s’est engagé d’accompagner totalement les 28 mesures urgentes décidées par l’Exécutif national.

Dans l’ensemble, la plupart des préoccupations soulevées par le secteur privé dans ses observations ont trouvé des points de convergence dans les 28 mesures urgentes, après les explications fournies par les experts du Gouvernement.

C’est notamment le cas de l’inquiétude manifestée à propos de la délimitation des secteurs économiques aux seuls des télécommunications et des transports alors que la question concerne l’ensemble des secteurs. A ce sujet, le Gouvernement a vite apaisé le secteur privé en soulignant que  » les deux secteurs constituent des niches fiscales qui peuvent avoir des incidences sur l’augmentation des recettes de l’Etat « .

Quant à la proposition faite par la FEC portant sur l’unification et la restructuration des régies financières pour permettre à l’opérateur économique de se trouver devant un seul interlocuteur en matière fiscale, il a été retenu qu’une telle mesure nécessite des réformes à moyen et long termes et que cette proposition est donc non éligible aux mesures urgentes.

Dans ses observations, le secteur privé a également proposé la révision à la baisse de la prime des aviseurs en la plafonnant à 5% pour que les 95% soient reversés au Trésor public. Ici aussi les experts des ministères concernés ont fait remarquer que la prime des aviseurs n’est qu’un des moyens destinés à décourager la fraude. Aussi la FEC a été appelée à sensibiliser ses affiliés pour qu’ils déclarent convenablement leurs revenus et payent à des échéances requises ce qui est dû au Trésor public.

Concernant la mesure relative à la circulation des devises étrangères et de la monnaie nationale, le Gouvernement s’est voulu rassurant et a fait savoir qu’il veut seulement renforcer la réglementation de change et non interdire la libre détention et circulation des devises étrangères et de la monnaie nationale.

Dans l’ensemble, les explications fournies par le Gouvernement sur les 28 mesures urgentes ont rassuré le secteur privé dans sa diversité. C’est pourquoi ce dernier a promis d’accompagner lesdites mesures, afin de permettre à l’Exécutif national de stabiliser et de relancer l’économie de la RDC malgré la conjoncture internationale difficile.

Matata tient au respect de 28 mesures économiques

La Troïka stratégique a demandé au Ministre Modeste Bahati de bien veiller au respect de la lettre et de l’esprit des 28 mesures prises lors du conseil des ministres du 26 janvier dernier dans le cadre de l’atténuation des effets pervers de l’économie internationale sur la RDC.

C’est pour cette raison d’ailleurs que le Ministre en charge de l’Economie nationale a été encouragé pour la réunion qu’il a tenue avec les entrepreneurs privés regroupés au sein de la FEC (fédération des entreprises du Congo) de manière à dégager une vision commune sur les actions à mener par rapport au processus arrêté pour contrer les méfaits de la baisse des prix des matières premières .

La situation de la paie a été aussi abordée par les participants habituels à la réunion de la Troïka stratégique. Celle du mois de février s’est bien terminée à Kinshasa et dans les différentes capitales provinciales, sauf dans de trois territoires du pays (Manono dans l’ex Katanga, Lubao à Lomami et Kikwit au Kwilu) où les banques intervenantes ont été confrontées aux problèmes de logistique. Quant à la paie du mois de mars, les dispositions sont en cours en vue du respect du délai habituel.

Ci-après les points abordés au cours de la réunion de la Troïka stratégique du 7mars 1. Evaluation des recommandations de la réunion du 29 février 2016
Quatre des six recommandations formulées au cours de cette réunion ont été mises en application ; deux sont en cours.

2. Synthèse de la situation économique et financière internationale et nationale au 04 mars 2016
A l’internationale, la réunion du G20 s’est tenue le 27 février à Shanghai en Chine. Au cours de cette réunion, l’accent a été mis sur les risques qui pèsent sur la reprise économique mondiale. Ces risques sont notamment liés à la chute des cours des matières premières, à la volatilité des mouvements des capitaux, au ralentissement de l’économie chinoise.

Face à cet état des choses, les Etats sont priés d’utiliser tous les leviers possibles pour soutenir la reprise de la croissance, en mettant en exergue les politiques monétaires et budgétaires dans une synergie cohérente.
Sur le marché des métaux, le prix du cuivre a enregistré une hausse pour la troisième semaine consécutive. En effet, de 4.585,00 USD au 25 février, la tonne métrique s’est échangée à 4.779,00 USD au 03 mars 2016, soit une hausse de 4,23%.

La même tendance a été observée en ce qui concerne l’or dont l’once a gagné 0,15%, s’étant négociée à 1.236,09 USD contre 1.234,28 USD au 25 février. Quant au cobalt, après la légère perte de 0,90% subie la semaine écoulée, son prix s’est maintenu à 23.951,43 USD la tonne métrique.

Les prix du baril de pétrole ont aussi maintenu la tendance haussière commencée il y a trois semaines. Sur le marché de Londres, la hausse a été de 3,24% au 03 mars 2016 ; et sur la place de New-York, elle a été substantielle, soit de 10,52%. Les prix du baril du brut sur ces deux marchés étaient respectivement de 37,26 USD et 36,32 USD contre 36,09 USD et 32,86 USD au 25 mars 2016.

En ce qui concerne les prix de principales céréales, les baisses observées la semaine écoulée se sont poursuivies, exception faite pour le blé. Au 03 mars 2016, la situation sur ce marché se présentait comme suit : a) 10,26 USD/tonne (-1,72%) pour le riz ; b) 130,06 USD/tonne (-2,60%) pour le maïs ; c) 453,25 USD/tonne (+2,17%) pour le blé.

Au niveau national, la première semaine de mars a connu une légère montée de l’inflation, mais contenue dans les limites projetées. Cela a été observé sur certaines denrées, notamment les spiritueux, les vêtements et quelques articles de ménage.

Toutefois, le cadre macroéconomique demeure sous contrôle. Les principaux indicateurs suivis se sont comportés comme suit :

-Le taux d’inflation hebdomadaire est à 0,039% (+0,012 point). En cumul, l’inflation a atteint 0,213%. Les projections du taux d’inflation en annualisé se situent à 1,238% pour un objectif de 3,4%.
-Le marché de change, au 04 mars 2016, est demeuré stable, sur fond d’une variation nulle sur le marché parallèle, et d’une légère dépréciation de 0,09% à l’interbancaire. Le taux de change sur les deux compartiments était à 934,12 CDF/USD et 938,75 CDF/USD, contre 933,75 CDF/USD et 938,75 CDF/USD, précédemment.

-Les réserves internationales, au 29 février 2016, étaient à 1.320,64 millions USD, couvrant 5,83 semaines d’importations des biens et services.

-Le taux directeur de la Banque centrale du Congo est toujours à 2% au 04 mars 2016, avec une marge positive de 1,06 point.

Les opérations financières de l’Etat à fin février se sont provisoirement clôturées avec un déficit de 43,939 milliards CDF contre une projection de 36,229 milliards CDF. Cette situation a découlé des recettes de 278,868 milliards CDF (89% de réalisations) et des dépenses de 322,807 milliards CDF (93% d’exécution).
Au 04 mars 2016, le solde mensuel du compte général est positif de 3,401 milliards CDF, consécutif à des recettes de 7,069 milliards CDF et des dépenses de 3,668 milliards CDF.

3. Dossiers spécifiques
a)Situation de la paie
La paie du mois de février 2016 est complètement achevée à Kinshasa et dans les chefs-lieux des provinces. Au niveau des territoires, seuls Manono, Lubao et Kikwit étaient restés en attente, à cause des problèmes logistiques auxquels les banques intervenantes s’attellent déjà.

Concernant les préparatifs pour la paie de mars, les dispositions sont en cours au niveau de différents services intervenants pour respecter le délai habituel.

b) Suivi des 28 mesures d’atténuation des impacts de l’environnement économique international
Le 26 janvier 2016, sous la présidence du Président de la République, le conseil des ministres avait arrêté un train de mesures visant l’atténuation des effets pervers de l’économie internationale sur la RDC.

Dans le cadre de leur mise en œuvre, le Ministère de l’Economie a organisé une réunion avec les fédérations du secteur privé dans l’optique d’impliquer toutes les parties prenantes au processus. Cette réunion a permis de dégager une vision commune sur les actions à mener au titre desdites mesures.

Tout en saluant cette approche, la Troïka stratégique a demandé au Ministre de l’Economie nationale de veiller au respect de la lettre et de l’esprit des mesures convenues.

Une seule recommandation a été formulée au cours de la réunion de la Troïka stratégique du lundi 7mars.
(Source : Service de presse de la Primature)

Par DMK