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Fichier électoral : Alexis Mutanda déclasse Corneille Nangaa

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Fichier électoral : Alexis Mutanda déclasse Corneille Nangaa

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Pour ce haut cadre de l’UDPS, la Ceni est tout simplement dans le circuit du pouvoir qui, depuis toujours, avait fait voir sa volonté de ne pas organiser les élections dans les délais constitutionnels!

Politique, mais surtout technocrate, Alexis Mutanda s’est servi de sa casquette du directeur de la Commission électorale permanente (CEP) de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), lui qui dispose aussi de certaines connaissances en matière des élections pour détruire les arguments notamment techniques soulevés, ces derniers jours-ci, par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour relever les difficultés de cette institution d’appui à la démocratie d’organiser les élections, plus particulièrement la présidentielle, dans le délai constitutionnel.

Outre cette question d’actualité sur les élections qui met en exergue la problématique du fichier électoral en RD Congo, l’ingénieur civil Alexis Mutanda s’est aussi prononcé sur le 10ème anniversaire de la Constitution congolaise, l’invitation lancée par la communauté internationale aux Congolais de tenir le dialogue politique et de tenir les élections  » à bonne date « , la situation au sein de l’UDPS… Il n’a pas manqué de dire un mot sur la journée ville morte organisée par l’opposition le 16 février 2016 à travers le pays.

Député national, haut cadre de l’Udps, Alexis Mutanda, sans complaisance, a abordé tous ces sujets au cours d’un entretien accordé à la presse écrite et audiovisuelle dans son cabinet de travail dans la commune de la Gombe à Kinshasa.

La tenue des élections dans les délais constitutionnels prévues, pour la présidentielle, 90 jours avant la fin du deuxième et dernier mandat de l’actuel chef de l’Etat, Joseph Kabila, dont la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), à travers son président, Corneille Nangaa, a présenté les difficultés techniques et politiques, a été la première préoccupation à laquelle l’élu de Mbuji-Mayi a répondu.

C’est ainsi qu’il s’est posé la question de savoir si la période de 16 mois ou de 17 mois avancée par la Ceni, qui avait permis à cette institution de mettre en place le fichier électoral en 2005 et de procéder à la révision du même fichier électoral, va-t-elle commencer à partir de quel moment? Est-ce que c’est à partir de ce mois de février ou de mars 2016.

Ce qui a poussé le député national Mutanda à soutenir que, « cela démontre que la Ceni est dans le circuit ou orbite de Kabila » qui, depuis toujours, avait fait voir sa volonté de ne pas organiser les élections dans les délais constitutionnels, lui qui est dans son second et dernier mandat. Alexis Mutanda a relevé aussi qu’en 2005, la Ceni avait déjà fait ce travail de mettre en place le fichier électoral.

C’est le même cas en 2011 lorsqu’elle a procédé à la révision de ce même fichier électoral. Pour lui, la Ceni a donc les archives et l’expérience nécessaires pour faire la révision du fichier électoral dans un temps record au cours de cette année 2016.

Un travail déjà fait par la Ceni

 » Après ces deux expériences de 2005 et de 2011, si la Ceni continue dans cette « maladie de jeunesse » de démocratie et ne sait pas s’améliorer à l’heure actuelle, ses membres sont tout simplement à côté de la piste « , a-t-il regretté. Pour lui, c’est le travail de la Ceni. Ses animateurs sont payés par les contribuables congolais. Ils doivent avoir l’expérience pour s’améliorer et produire dans le meilleur délai la révision du fichier électoral.

Concernant l’enrôlement des nouveaux majeurs qui constitue l’une des raisons de la révision du fichier électoral, Alexis Mutanda a soutenu que c’est un travail déjà fait par la Ceni. Les jeunes viennent pour s’enrôler, ce n’est pas extraordinaire. Ils sont des citoyens comme tous les autres. C’est normal.

Aussi, soulever le problème de l’enrôlement des Congolais de l’étranger en ce moment, c’est une provocation. Ils sont combien? Et combien ont pris les nationalités de leur pays de résidence ? s’est-il demandé. Et de poursuivre, si déjà au pays on a des difficultés d’enrôler les combattants, l’enrôlement des Congolais de l’étranger est plus complexe et va prendre plusieurs années. Il faut aller partout au monde où les Congolais se sont installés. Si elle y tient,  » la Ceni veut vraiment nous amener au glissement! « , s’est-il exclamé.

« Ce sont des prétextes. Les gens doivent se rappeler des évènements de janvier 2015. Les réactions des populations peuvent nous surprendre à tout moment. A cette époque, les populations avaient compris qu’une fois on s’était lancé dans le recensement, comme voulu à cette époque, les choses allaient prendre trois ans. Entretemps, celui qui est au pouvoir allait rester « .

Sur la question de la Constitution de la RD Congo qui vient de totaliser 10 ans depuis sa mise en place et qui a été plusieurs fois violée, et sur le point, une fois de plus, d’être modifiée pour faire plaisir un individu afin de rester le plus longtemps possible au pouvoir, ce haut cadre de l’Udps a rappelé tout simplement les circonstances dans lesquelles cette loi des lois a été acceptée.

Kabila appelé à se prononcer clairement

Deux tendances s’étaient dégagées, la première était contre la Constitution et la deuxième pour la Constitution. « Qui avait cette Constitution entre les mains ? », s’est-il demandé, avant de répondre que ce sont ceux qui l’avaient soumise au référendum. Ils sont au gouvernement, à la majorité… bref, ils sont au pouvoir. Au fond, le problème de la Constitution ne se pose pas, a dit le député national Alexis Mutanda. Pour lui, le vrai

Mutanda. Pour lui, le vrai débat est autour du 2ème et dernier mandat de Kabila, repris dans l’article 220 de la Constitution.

Alexis Mutanda n’arrive pas à comprendre pourquoi est-ce que Kabila ne se prononce pas clairement, que conformément à la Constitution qu’il avait défendue et promulguée, il ne va pas se présenter pour un troisième mandat. « Pourquoi est-ce qu’il se tait jusqu’aujourd’hui? « , l’ingénieur civil Mutanda s’est encore posé la question. Le refus délibéré de vouloir se prononcer sur ce problème de troisième mandat est à la base de toutes les agitations constatées à l’heure actuelle au pays, pense-t-il.

C’est ainsi que ce haut cadre de l’Udps a rappelé, en outre, qu’on prête serment pour respecter la Constitution. Il a aussi rappelé que Kabila avait déjà exigé à sa majorité de changer une fois la bible de la loi pour réduire les élections présidentielles de deux à un tour. Pour lui, en 2011, s’il y avait des élections présidentielles à deux tours, Kabila n’allait même pas résister face à Tshisekedi.

Une autre question abordée est celle du « dialogue politique », de plus en plus recommandé par la communauté internationale, qui tient cependant à ce que les élections dans le pays soient organisées  » à bonne date « , selon les termes de la communauté internationale.

A cette préoccupation, l’élu de Mbuji-Mayi, document de la communauté internationale en mains (Nations-Unies, Union Européenne, Union Africaine et de l’Organisation internationale de la Francophonie), a soutenu que tous les hauts cadres de ces institutions internationales vivent dans des pays de démocratie. La gestion de leurs pays et leur culture ne peuvent pas s’écarter de la démocratie.

S’ils invitent la RD Congo à organiser les élections  » à bonne date « , ils font allusion au respect de la Constitution, à la date prévue par la loi fondamentale, explique-t-il.  » Ils n’ont pas fait allusion à autre chose. Si vous voyez des étrangers venir s’ingérer dans les affaires de la RD Congo dont je suis citoyen pour nous donner des leçons, cela démontre que nous sommes encore enfants « . Ce, plus de 56 ans après l’indépendance.

Sun City

Il a rappelé que ce sont ces mêmes personnes qui avaient amené les Congolais à signer l’Accord de Lusaka pour mettre fin à la guerre à cette époque. Les Congolais se sont rendus en suite à Sun City, un forum qui a accouché de l’actuelle Constitution après le Dialogue inter congolais. En plus, ce sont les Congolais qui, eux-mêmes, avaient demandé à la MONUC (devenue après MONUSCO) de venir s’installer au Congo, avec toutes les conséquences financières dont est victime le pays de Lumumba.

 » Plus de 55 ans après, les gens continuent à nous donner des leçons d’arrêter de nous battre ». Les populations finiront un jour par réagir, note Mutanda.  » Nous les avons vu réagir au retour des Léopards après leur sacre au Rwanda, et à travers la journée ville morte du 16 février dernier afin de faire voir qu’elles ne veulent pas du 3ème mandat de Kabila. Ces populations vont, un jour, se prendre en charge « , prévient-il.

L’Udps, le parti le mieux implanté

La célébration du 34ème anniversaire de l’Udps le 15 février dernier et ses stratégies de conquête du pouvoir ont été abordées par l’ancien secrétaire général du parti. Pour lui, cette formation politique est la mieux représentée au monde, par rapport à d’autres partis congolais. L’UDPS est représentée partout, en Amérique du Nord (USA et Canada), en Europe, même dans les pays scandinaves, en Asie, en Australie, en Amérique latine, sans oublier de nombreux pays africains.

Comparativement au Parti démocrate américain, jamais un parti a été aussi représenté comme l’UDPS. Ce qui n’est pas facile pour un parti qui n’a jamais géré, mais qui vit avec les moyens de ses militants. « C’est une réalisation gigantesque », estime l’orateur. Pour lui, les stratégies de l’UDPS n’ont jamais changé. Il s’agit de démocratiser le pays, faire de la RD Congo un pays de droits dont les revenus seront rétribués équitablement entre les citoyens.

Des Chrétiens abattus

Mutanda a fait aussi allusion à ce qui s’était passé le 12 février 1992, « la marche des chrétiens » qui avait forcé Mobutu à rouvrir la Conférence nationale souveraine (Cns). Une similitude de ce qui se passe pour le moment au pays, a ajouté ce haut cadre de l’Udps.

A l’époque, Mobutu qui voulait récupérer l’espace politique après la démocratisation du pays le 24 avril 1990, avait nommé, à la primature, Nguz a Karl-I-Bond, qui avait fermé la CNS. « On a vu les Chrétiens de tous les bords; catholiques, protestants et autres Eglises de réveil faire une démonstration de force ». Le peuple avait montré qu’il restait le seul vrai détenteur du pouvoir.

L’ancien premier ministre Nguz était passé dans les médias pour dire que même si on rouvrait la Cns, ce serait sous un autre format. Il s’était trompé. Bien que Mobutu avait  » tué ceux qu’il avait tués « , l’Udps était là, au four et au moulin. Elle avait perdu de nombreux combattants et compté beaucoup de victimes.
 » Ceux qui croyaient que ce parti était opposé à la journée ville morte du 16 février 2016, s’étaient trompés. C’était juste une incompréhension « , lance-t-il.

A propos justement de cette journée ville morte, Alexis Mutanda a soutenu également que c’était une réussite. Il a encore fait allusion aux années 90. Cela témoigne que le peuple aspire à la liberté, surtout que Mobutu avait confisqué le pouvoir pendant longtemps. Ainsi, le peuple attendait beaucoup de la CNS. Raison pour laquelle le peuple était sorti dans la rue à cette époque.

Mobutu était obligé de rouvrir la CNS. Pour le moment, le peuple congolais est aussi brimé.  » Tout ce qu’on fait, c’est pour obtenir le glissement « , selon l’Ir Alexis Mutanda. Raison pour laquelle, dans le camp du pouvoir, on trouve des astuces pour réviser le fichier électoral afin de ne pas organiser les élections libres, transparentes et démocratiques dans les délais constitutionnels.

PAR LKT

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