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Invasion ougandaise : le silence de Kinshasa inquiète

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Invasion ougandaise : le silence de Kinshasa inquiète

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Les travaux champêtres ne devant nullement justifier la présence des soldats ougandais à Karambwe qui est un territoire congolais, tout mutisme peut être interprété comme de la complicité

Des informations alarmantes en provenance de certaines localités du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) font état de la présence de troupes ougandaises sur les collines Kazingiro, Kabumba, Risusa et Kanyabusanane à environ 20 kilomètres de la frontière commune RDC-Ouganda.

Minimisées récemment par la MONUSCO qui a déclaré que cette présence de troupes ougandaises n’a été qu’éphémère, ces informations viennent d’être confirmées par de nombreux témoins privilégiés en provenance de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, qui ont parlé de l’occupation plus ou moins durable des villages Karambwe et Kisharo !

Les mêmes témoins rapportent par ailleurs les propos tenus par des militaires ougandais aux habitants des localités occupées par eux, nous citons :  » Nous sommes venus ici en vue de sécuriser des compatriotes qui nous ont précédés pour des travaux de champs à Karambwe  » !

Or, en consultant des documents anciens et nouveaux sur le territoire de Rutshuru, on constate non sans émotion que la localité de Karambwe occupée par des éléments de l’UPDF (Armée ougandaise) se trouve bel et bien à l’intérieur de limites du territoire de la RDC !

Se faisant l’écho des populations villageoises locales, le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jules Hakizumwami, a été le premier responsable congolais à sortir du lot pour dénoncer cette énième invasion du pays par l’Ouganda !

Alors que cette invasion du pays expose une fois de plus les Congolais au pire, l’exécutif central qui est pourtant pleinement informé de la situation ne semble pas curieusement s’en émouvoir!

Qu’est ce qui est à la base de cette attitude qui contraste étrangement avec la tradition inaugurée dans cette structure étatique depuis les changements intervenus au ministère de l’information qui amplifie ou minimise les événements au gré des intérêts et des humeurs du moment ?

Les nouvelles ambitions de Kampala

A une question de RFI sur un constat de la MONUSCO qui semblait mettre en cause le leadership du régime politique en place en RDC, le porte-parole du gouvernement avait semblé vouloir dire à travers sa réponse que le régime en place dans ce pays ne travaille pas sous la tutelle de la MONUSCO !

Mais cette mission de l’organisation de Nations Unies s’est prononcée dernièrement sur la énième invasion du territoire de la République sans que le gouvernement se sente obligé d’y placer un mot! Qu’est ce à dire ? Les autorités de Kinshasa admettent-elles désormais que la MONUSCO peut se substituer souverainement à elles après sa dernière remarque brutale ?

Des informations émanant des sources généralement bien informées indiquent que Kampala est déterminé à demeurer très proche de la frontière commune pour son business autour des ressources naturelles du Congo démocratique. Après la déconfiture du M23 et celle prochaine de la LRA, Museveni entendrait y entretenir de  » faux rebelles  » recrutés au sein de sa propre armée nationale pour couvrir des activités illégales commanditées à partir de sa capitale, et, ce, jusqu’à nouvel avis !

En attendant que les nouveaux projets de l’Ouganda sur la RDC se matérialisent, le gouvernement doit se réveiller pour dénoncer haut et fort cette enième agression,au lieu d’observer passivement ce qui se passe comme il le fait présentement face à la situation qui prévaut actuellement à la frontière RDC-Ouganda.

Par Kambale Mutogherwa

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