L’opinion a suivi attentivement la cérémonie de décoration organisée le mardi 9 février dernier au Palais de la Nation en l’honneur de l’équipe nationale  » Les Léopards /hommes « , pour avoir gagné la 4ème édition du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN).

Cette cérémonie a été, entre autres, ponctuée par la remise d’une médaille d’or et d’un véhicule terrestre de luxe à chaque joueur de l’équipe nationale.

Les membres du staff technique et ceux du personnel administratif ayant accompagné les Léopards à cette compétition du football continental, organisée à Kigali, au Rwanda, ont également reçu les mêmes hommages de la nation congolaise, par le biais du président de la République, Joseph Kabila.

La joie a été immense aussi bien dans le chef des bénéficiaires desdits véhicules qu’au sein de l’opinion, qui a salué chaleureusement ce geste posé par le chef de l’Etat en faveur des compatriotes qui ont défendu les couleurs du drapeau congolais en dehors des frontières nationales, après avoir battu le pays organisateur.

Le budget 2016 violé ?

Néanmoins, personne n’a pensé à poser la question de savoir : d’où sont venus les fonds ayant permis d’acheter les véhicules distribués aux joueurs de l’équipe nationale ? Selon des sources bien informées, le coût total de ces véhicules est évalué à plusieurs millions de dollars américains.

Apparemment banale, cette question ne vise aucunement à gâcher la grande fête, ni à dénigrer les autorités du pays. Elle a plutôt pour intérêt à amener les dirigeants à faire preuve de transparence dans la gestion des finances publiques, surtout dans le contexte actuel de la République Démocratique du Congo qui se veut un Etat de droit, respectueux des lois en vigueur.

Sous cet angle, la loi des finances du pouvoir central pour l’exercice 2016 mérite d’être appliquée, respectée de fond en comble, quelles que soient les circonstances, afin de préserver le bon fonctionnement et la stabilité de l’appareil étatique.

Si des fonds prévus pour d’autres dépenses dans cette loi budgétaire sont utilisés à l’achat de ces véhicules, il s’agit là d’une violation flagrante de la loi budgétaire de l’exercice 2016, que les parlementaires ont toujours fustigée.

Dans le même ordre d’idées, le gouvernement de la République a le devoir de prendre toutes ses dispositions pour intégrer dans la loi budgétaire de l’exercice prochain toutes les recettes prélevées sur les contribuables nationaux et internationaux par les régies financières.

Par Marcel Tshishiku